Présentée de façon dramatique, cette affection neurologique due à des décharges anormales d’influx nerveux, se soigne contrairement aux dires de certains.
Il n’est pas rare d’entendre les épileptiques traités de tous les maux, qualifiés de personnes envoûtées, possédées par un esprit démoniaque. Au point même qu’on les taxe d’avoir un quotient intellectuel inférieur à la moyenne. « De la pire sottise », s’indigne Jean Pierre Nshimirimana, directeur du centre ‘’Action pour la lutte contre l’épilepsie’’(APLE) situé en face de l’hôpital Roi Khaled.
Ce psychologue-clinicien fait savoir par contre, que nombre sont les personnes qui se remettent de cette maladie, reprennent leurs activités quotidiennes, bref recouvrent leur santé après s’être soignées.
Le principal problème de gens atteintes d’épilepsie étant cette fausse peur d’oser en parler, elles finissent par en accroître la gravité. « Elles oublient que plus on se soigne tardivement, on augmente la résistance de la maladie.
Les gens doivent se départir de ces préjugés infondés et avoir le courage d’en parler », explique M.Nshimirimana.
Un obstacle qu’a surmonté Rosette Nsabimana. Car depuis qu’elle est aux traitements prescrits par les médecins l’APLE, son état s’est sensiblement amélioré. « A l’origine, je pensais que c’était de simples convulsions. Ce n’est qu’après le test d’électro-encéphalogramme fait à l’APLE que la maladie a été diagnostiquée. Ce qui n’aurait pas été possible sans les soins de ce centre », lâche-t-elle.
Toutefois, M. Nshimirimana explique que si une crise survient pour la première fois, l’encéphalogramme doit s’accompagner d’autres examens physiologiques, car la plupart des cas avoir eu une seule crise de convulsions dans sa vie ne signifie pas que l’on soit épileptique. « Une telle réaction peut apparaître dans plusieurs circonstances : un traumatisme crânien, une méningite, un accident vasculaire cérébral, un surdosage médicamenteux, un sevrage à une drogue, etc ».
Prudence dans la médication
La prescription des médicaments contre les crises d’épilepsie variant pour chaque cas, en vertu du principe : Chaque patient, une solution, les médecins doivent suivre un certain protocole. « Surtout les cas des enfants de moins de 5 ans, sont ceux auxquels on doit faire plus d’attention, car leurs défenses immunitaires ne sont pas fortes pour supporter les molécules de ces anxiolytiques », avance M. Nshimirimana.
Autres catégories de personnes à traiter avec précautions : les femmes qui planifient une grossesse. « On doit faire une consultation au moins trois mois avant la conception. De la sorte, on évite les risques de malformation congénitale en ajustant la dose du traitement », prévient-il.
Et de déconseiller également la consommation de plantes avec des soi -disant vertus médicamenteuses (la phytothérapie). « Beaucoup possèdent des effets convulsivants ».
Cependant, bien que le centre peut se targuer de contribuer de façon remarquable dans la campagne de sensibilisation pour venir à bout de ce mal, son directeur appelle à plus d’investissement de la part du ministère en charge de la santé. « La lutte contre l’épilepsie, est un travail d’ensemble comme l’est celle contre les maladies chroniques ».