En vue de préparer la campagne de sensibilisation pour la protection du lac Tanganyika, un atelier d’échanges s’est tenu le 10 octobre 2012. Les administratifs à la base et les élus locaux y étaient invités. C’était dans l’une des salles des Services techniques municipaux (SETEMU).
« Le lac Tchad est en train de disparaître. Cette catastrophe risque de se produire d’ici quelques années, si rien n’est fait », affirme Séverin Nyamuyenzi, consultant en éducation environnementale. Il cite les différentes causes de la pollution du lac Tanganyika en comparant à ce qui menace le lac Tchad.
Selon Nyamuyenzi, il s’agit notamment des eaux usées qui proviennent des ménages et des industries, des déchets solides dans les places publiques, de la bouse et des entrailles, de la sédimentation, des déchets biomédicaux. D’autres causes sont le fait de se soulager dans les lieux publics, les caniveaux, le lac et les rivières, la mauvaise réglementation des routes, les collines dénudées, etc. Au cours de son exposé, il a indiqué que les mêmes déchets se déversent dans le lac lorsqu’il pleut.
Selon M. Nyamuyenzi, l’eau du robinet que nous consommons provient du lac Tanganyika. Même si elle est traitée par la Régideso, le prétraitement ne se fait pas à 100%, à cause des métaux lourds qui y sont. « Bref, les conséquences nous reviennent forcément, car nous consommons de l’eau sale », affirme-t-il.
D’après un participant, vers les années 1985, il se permettait de boire l’eau de la rivière Nyabagere lorsqu’il avait soif. Ce qui ne peut plus se faire aujourd’hui car le lac en est en pleine pollution. « Ne devrait-il pas être l’une des principales préoccupations de tout Burundais, avant que la situation ne continue à se détériorer ? », s’interroge-t-il.
_____
{La campagne de sensibilisation pour la protection du lac est un projet du PNUD/FEM. Ses cinq composantes sont la construction du réseau secondaire à Buyenzi. Ensuite, la manière dont les industriels doivent mobiliser leurs fonds pour pouvoir faire le prétraitement. La troisième composante concerne les laboratoires. La quatrième, c’est la sensibilisation et enfin le suivi et évaluation.}
_____
Le changement des mentalités s’impose
De l’avis de tous les participants, il faut un changement des mentalités pour sauver le lac. Pour eux, même certains acteurs en environnement font partie des pollueurs. Exemple : Un homme activiste de l’environnement parlait dans des causes de la pollution du lac Tanganyika. A la fin de la réunion, il a fait son petit besoin dans les jardins d’à côté, en présence des séminaristes.
Un participant souhaite qu’il y ait une prise de conscience chez tous les Burundais pour changer de comportement, en commençant par les responsables.
_____
A l’issue de l’atelier, les participants ont émis quelques recommandations.
– Mettre les dépôts de transit dans toutes les communes, remplacer les vieux égouts par de nouveaux, un bon système de canalisation, installation des toilettes publiques, une décharge publique contrôlée, faire des plaidoyers dans des réunions, sensibiliser dans les écoles, les communes etc, telles sont les recommandations qui ont été émises.
– Les SETEMU doivent avoir leurs propres fonds pour s’en occuper. D’après les participants, les différentes associations ne le font pas assez régulièrement, faute de moyens. La mairie devrait aussi centraliser les fonds pour que les conseils communaux soient autonomes, ceci pour se charger de leurs plans de développement.
– Mettre sur pied un comité de gestion du bassin, qui collaborera avec la direction générale de l’Eau et de l’assainissement.
_____