L’association des habitants de Carama dénonce l’attribution illégale de quatre espaces verts à des particuliers pour usage résidentiel. Elle demande que cette pratique cesse. Le secrétaire permanent au ministère de l’environnement promet de régler ce problème.
<doc392|left>G.H, un membre de l’association ne cache pas sa colère : « Sur quatorze espaces verts, quatre ont déjà été octroyés alors que notre quartier ne dispose d’aucun terrain de jeu ni d’espaces récréatifs. » Selon lui, cela est inadmissible pour un quartier qui compte plus de 3000 ménages.
D’après cet habitant, des habitants de ce quartier assistent, chaque jour, impuissants à la distribution des espaces verts à des particuliers. Les nouveaux acquéreurs viennent avec des papiers en bonne et due forme octroyés par l’Ecosat et commencent à construire leurs maisons.
L’Ecosat pointé du doigt
Carama, à six kilomètres au sud du centre ville de Bujumbura. Des maçons sont en plein construction d’une maison d’un certain Nkengurutse. Un des membres de l’association des habitants de la place nous affirme qu’il s’agit d’un espace vert octroyé récemment. D’après lui, cinq parcelles ont été distribuées dans cet espace par l’Ecosat.
Plus loin à l’est du quartier, un conteneur est installé dans une parcelle. C’est un particulier qui l’y a mis sur place, selon les membres de l’association: « Notre voisin l’a déposé ici, il y a huit mois, alors que sa parcelle se trouve 100 mètres. »
L’un des membres de l’association lui aurait demandé de l’enlever ; mais il aurait refusé, arguant qu’il contient du matériel pour les policiers de sa garde. Après plusieurs tentatives, il a accepté ; mais le conteneur se trouve toujours dans l’espace vert, gênant des enfants qui jouent au football.
Des pistes de solution
Face à l’ampleur de ce phénomène, les habitants de Carama ont décidé d’aménager les espaces verts restants et ont adressé une correspondance au ministère de l’environnement le 20 mai dernier. Ils sollicitent son concours dans la gestion de ces espaces.
Selon Epimaque Murengerantwari, secrétaire permanent du ministère de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme, des mesures ont été prises pour arrêter ce phénomène : « Nous avons envoyé des correspondances aux intéressés pour qu’ils arrêtent de construire. » Mais il avoue que son ministère ne peut plus rien pour ceux dont les maisons sont déjà érigées.
Aux habitants de Carama, M. Murengerantwari promet de récupérer les quatre espaces parmi les espaces pour équipements non encore attribués. Pour les gens sommés d’arrêter la construction de leurs maisons malgré la possession de l’autorisation de bâtir, Epimaque Murengerantwari a deux propositions :ils pourront soit avoir des parcelles sur d’autres sites en cours de viabilisation ou bien profiter des parcelles de ceux qui ont été incapables de construire à Carama dans les délais. Iwacu a contacté les responsables de l’Ecosat en vain.
Epimaque Murengerantwari : « Nous avons ordonné à ceux qui en sont encore au début de leurs travaux d’arrêter. »