Plus de 7.000 km à parcourir de Bujumbura jusqu’à Durban (Afrique du Sud) en passant par le Rwanda, l’Uganda, le Kenya, la Tanzanie, la Zambie, le Malawi, le Zimbabwe et le Botswana. C’est au pays de Nelson Mandela que se tient, du 28 Novembre jusqu’au 9 décembre, la Conférence des Nations unies sur le changement climatique. Les caravaniers partis ce mercredi 9 novembre sont attendus à Durban le 24 novembre. <doc1938|left>Les cérémonies de lancement de cette Caravane pilotée par l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA) se sont déroulées au Stade Prince Louis Rwagasore et se sont poursuivies au Jardin public où le coup d’envoi pour le départ a été donné. Les taxi-vélos étaient de la fête pour accompagner les caravaniers jusqu’à la sortie de la ville. Il faut noter la présence du premier Vice-Président de la République, Térence Sinunguruza, de la Représentante résidente du PNUD, Rosine Sori-Coulibaly, du ministre de l’Eau, de l’Environnement et de l’aménagement du territoire, des délégués du PACJA, de l’ONG ActionAid et du Collectif des associations des femmes paysannes. Les représentantes de ce collectif brandissaient des pancartes résumant leurs doléances. On pouvait lire : ’’Il est temps que la Communauté internationale débourse les fonds promis pour faire face au réchauffement climatique’’, ‘’Non à tout ce qui détruit l’environnement’’, ’’Non à la vente de terrains aux multinationales’’, ’’Oui à la révision du code de l’environnement’’, ’’Non à l’expropriation des paysans pour l’exploitation de minerais sans dédommagement’’, ’’Oui à la formation pour augmenter la production et pour s’adapter au changement climatique’’. Ce collectif affirme que plus de 94% de la population burundaise vit de l’agriculture, un secteur dominé par les femmes car plus de 70% des denrées alimentaires sont produits par les paysannes. Ironie du sort; elles sont les plus mal nourries avec toutes les conséquences sur le plan sanitaire. Lutter contre les gaz à effet de serre L’objectif ultime de cette caravane est de pouvoir convoyer ou relayer jusqu’en Afrique du Sud tous ces messages ou ces cris d’alarme des populations affectées par les effets néfastes du réchauffement climatique afin de convaincre les chefs d’Etat attendus à ce Sommet de Durban de signer un accord sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre et à lancer le Fonds vert pour le climat. Les contributions attendues des pays riches, qui sont pour la plupart des grands pollueurs, pourront ainsi aider les pays en développement à s’adapter au changement climatique ou à atténuer ses effets. Selon Léonard Habimana, coordinateur national de cette Caravane transafricaine, le réchauffement climatique est en train de causer des conséquences dramatiques et les premières victimes sont les populations pauvres et par conséquent vulnérables aux phénomènes comme la sécheresse, les inondations, les épidémies, les exodes, les crises humanitaires, etc. Pour Mithika Mwenda, délégué de l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA), c’est par le dynamisme des associations burundaises de protection de l’environnement que Bujumbura a été choisi pour le lancement de cette caravane: « Ce que nous voulons à Durban, c’est que les pays industrialisés investissent dans l’agriculture, donnent des moyens pour relever le niveau des paysans afin d’atteindre les Objectifs du Millénaire pou le Développement. » <doc1939|right>Selon le premier Vice-Président de la République, Térence Sinunguruza, les effets néfastes du réchauffement climatiques sont une triste réalité et freinent tous les efforts menés pour l’atteinte des OMD. Il a appelé le ministre ayant l’environnement dans ses attributions à tout faire pour interdire la vente des fameux sachets noirs en plastic non biodégradables, utilisés comme emballage un peu partout: « On est pratiquement les seuls dans cette sous région à utiliser ce genre d’emballage », a-t-il martelé. « La politique du Burundi privilégie les énergies renouvelables », a-t-il poursuivi tout en appelant les bailleurs de fonds à appuyer cette démarche: « Il faut des moyens et on ne peut pas continuer à souffrir à cause des phénomènes dont nous ne sommes pas responsables », a-t-il fait savoir appelant les leaders du monde attendus à Durban à plus de courage, de responsabilité. Selon lui, il faut éviter un autre échec et il faut relancer l’espoir des peuples du monde qui aspirent tous à un climat stable indispensable à un avenir meilleur pour tous’’. _____ { Conférence de Durban sur le changement climatique Cette conférence de Durban, qui se tient du 28 novembre au 9 décembre, compte réunir des représentants de gouvernements, d’organisations internationales et de la société civile. Différentes parties prenantes devraient discuter de la mise en œuvre de la Convention et du Protocole de Kyoto (Japon) sur les changements climatiques, ainsi que le Plan d’action de Bali adopté en 2007, et des Accords de Cancun (Mexique) signés l’année dernière. Le Protocole de Kyoto est un ajout à la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) qui contient des mesures juridiquement contraignantes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et dont la première période d’engagement arrivera à échéance en 2012. Les parties prenantes à la convention devraient discuter des mesures visant à appliquer les engagements du protocole de Kyoto au-delà de 2012.} _____