Lors d’une conférence de presse, le Professeur Jean Marie Sabushimike, spécialiste en géomorphologie et enseignant au département de géographie à l’université du Burundi, a rappelé les dangers de l’extension de la ville sur les hauteurs.
Construire sur les hauteurs de Bujumbura, c’est très beau. En contrebas, la vue s’offre un paysage de carte postale avec le Tanganyika au pied des Mitumba de l’est de la RDC. Ce rêve, certains l’ont fait. Un rêve qui pourrait se transformer en cauchemar.
Chaque année, la même tragédie se répète : des inondations qui emportent des maisons d’habitation, ponts, routes et écoles. Parfois des vies humaines. « Nous avons connu des cas de Kajaga et Kibenga, des gens ont fui leurs maisons pendant plusieurs mois. Les inondations récurrentes de Gatumba en 2021 suite au débordement de la Rusizi et l’augmentation de niveau du lac Tanganyika ont causé des conséquences terribles. Les pluies torrentielles de kuwinterekwa en 2019 ont emporté des vies humaines et entrainé de mauvaises conditions de vie, les glissements de terrain de Mugoboka… ». La liste des catastrophes égrenée par le professeur Sabushimike n’est pas exhaustive.
Et pourtant, les gens construisent toujours sur les hauteurs ou les ravins. Des zones à très haut risque. Par le passé, le Burundi disposait d’un outil d’aménagement du territoire et d’urbanisme qui s’appelait « schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme. » Mais ce schéma n’existe pas actuellement, a indiqué le Professeur.
L’aménagement de la ville de Bujumbura ne tient donc pas compte des montagnes qui la surplombent. Le spécialiste dénonce l’insuffisance des capacités d’intégration dans la planification multisectorielle comme l’agriculture, la santé, l’énergie, entre autres . « Tous les secteurs de la vie du pays ne sont pas intégrés dans la planification pour bien gérer les risques de catastrophes. »
En d’autres mots, « on s’installe n’importe où dans la ville de Bujumbura. » Les gens construisent des maisons en étage dans des zones déjà fissurées. Des constructions anarchiques en amont qui sont responsables des inondations en aval.
D’après le professeur, ceci s’explique par une pression démographique très forte, Bujumbura connaît une croissance évaluée à 2,4 %, l’absence d’une culture du risque et l’ignorance de la loi. Le professeur Sabushimike a souligné que « des textes nationaux et internationaux régissant l’environnement sont là, mais ne sont bien appliqués, d’autres sont conservés dans les tiroirs. »
Absence de lois
Face au risque élevé de catastrophes, le professeur a expliqué à l’assistance médusée l’absence de lois. Ainsi, la loi portant politique nationale de prévention de risque et gestion des catastrophes fait défaut. La loi sur la création des plans de prévention des risques permettant l’expropriation pour des causes des risques majeurs n’existe pas. Les lois sur l’organisation des secours, l’indemnisation des biens assurés, suite à des catastrophes naturelles, etc., toutes ces lois n’existent pas. « Personne ne devrait construire sans disposer d’une assurance. »
Par ailleurs, le professeur Sabushimike a regretté que les experts ne sont pas consultés lors des constructions alors « que nous sommes dans un contexte de changements climatiques, sans oublier qu’il faut tenir compte des contraintes géologiques et géomorphologiques de Bujumbura. » Chaque commune urbaine de Bujumbura devrait disposer d’un schéma local d’urbanisme et l’Etat burundais devrait identifier les risques catastrophiques et proposer des solutions durables. Ainsi, « les gens continuent à construire vers le lac Tanganyika » a dit. M. Sabushimike avec beaucoup de regret.
Et last not least, l’extension de la ville sur la plaine, notamment sur les zones agricoles, comme Maramvya et Mubone, est une autre catastrophe. Le béton est en train de « manger » la terre cultivable préviennent tous les spécialistes. Ces terres favorables à la culture du riz notamment disparaissent petit à petit sous les constructions.
Si rien n’est fait, les inondations, les éboulements, les glissements de terrain ou la faim guettent la ville de Bujumbura.
En fait,
Harageze aho aBarundi dufata iyambere nka @Pr. Jean-Marie tukitunganya, tukaraba ivyo twokora kuri iyo sujet nigeze kwita; « La déstruction de Bujumbura » canke « Itwagwa rya Bujumbura ».
Jewe ndabiraba « mubuto »bwanje canke « nichishije bugufi » mugabo ndaba ubumenyi n’uburambe mfise muvyo nsanzwe nkora; » Géotechnique / Géohydrologie », niyumvirako dukwiye kuraba ko twokwitunganya tubicishije mubuhinga bwanone, tugashikiriza « inyishu » kuri ico kibazo.
Muri make, uBurundi burafise abahinga hirya nohino bashobora gufasha kandi ataco basavye; benshi muribo n’ukuri barikwije, ntabiti kandi ntamaronko bazeye kutubanza twakazi i Burundi.
So, mumajambo make nibareke tubakorere akazi; tubagirire « Audit » yico kibazo, kandi ntitugume kuri Bujumbura gusa, mugabo tubarabire « iIkiyaya c’Imbo n’imisozi igize Imigwa » cose. Niho n’ibikogwa vyokwogwa bomenya aho vyokwogwa na canecane aho vyotangurira.
Merci M. Sabushimike. On peut être d’accord ou ne pas l’être, il y a quelques années, les services de l’urbanisme attribuaient des terrains viabilisés. Il y avait un minimum urbanistique.
Une ville se gère comme n’importe autre bien. Il y a du boulot !!
Sortons encore une fois de la tradition : umwami, umuganwa, umutware ,… baratanga amatongo. Mugabo ici gihe, kwari ukurima canke gutunga inka, impene, intama,… Lero abatwara ubu ntibuguma hahandi ngo batange amatongo gusa mu bisagara ! Igisagara kirafise ingene gitunganijwe ningene abakibamwo babaho : nta guta imyavu uko bishakiye, nta kwihagarika aho bishakiye,…
Lero abajejwe ibisagara nibaje hamwe basubize ibintu iburyo.
Merci Mr. le professeur! C’est déjà une bonne chose que ces questions soient ouvertement évoqués lors de conférences. Maintenant faisons en sorte que ces messages parviennent aux autorités concernées, que les experts proposent un schéma de ce qui devrait être fait dans l’immédiat, ensuite sur le long terme, et donnons nous les moyens pour le faire.