Le marché de Kamenge, dans un état critique, sera rénové, assure Elias Buregure, président du Conseil communal de Kamenge. Les travaux débutent dans moins de deux mois, pour un montant d’environ 600 millions de Fbu dont 27,5 millions Fbu de la part des natifs.
Ces infrastructures qui s’étendront sur une superficie de 5.846 m2 comprendront, selon M. Buregure, un bloc en étage de 64 échoppes de 2 m sur 2m chacun, deux hangars de 20 m sur 8 m chacun, un bloc administratif, une boucherie et un bloc sanitaire pour homme et pour femme. Il y’aura aussi un parking pouvant contenir au moins 16 voitures et trois camions.
Pour répondre à la question des immondices devenue un casse-tête dans la ville de Bujumbura surtout aux alentours des marchés, un espace de dépôt d’immondices y sera aménagé. Il fait noter aussi qu’une fontaine y sera érigée pour permettre aux locataires de ce marché d’avoir de l’eau propre.
Le président du conseil communal de Kamenge souligne que ce n’est pas vraiment la construction finale, « car l’espace est encore petit. Une demande a été déjà soumise aux autorités compétentes pour que la partie dite ’’de l’Uprona’’ soit attribuée à la commune. C’est à ce moment alors qu’on va construire un grand marché », promet-il.
Autre défi : la rivière Nyabagere qui continue à grignoter ce marché côté sud en érodant le talus qui le borde : « Ds études sont déjà en cours pour voir comment limiter les dégâts, avec l’appui de la Banque Mondiale et la Coopération Technique Belge (CTB), et qui devraient à terme protéger aussi le quartier Kavumu sera protégée. »
Un ouf de soulagement chez la population mais …
« Cette fois-ci est peut-être la bonne », soupire une commerçante d’huile de palme. Qui ne comprend pas pourtant l’extension de ce marché à la partie est appartenant à l’Uprona : « Avant de toucher à cette partie, il faut d’abord que la Commission Vérité Réconciliation (CVR) fasse son travail, beaucoup de gens ont été tués par des militaires pendant la crise et ils y auraient été enterrés dans des fosses communes. »
Et David, un autre commerçant qui se dit rescapé de ces tueries d’ajouter : « Au lieu de faire une extension vers la partie Est, il faut construire un marché de trois ou quatre niveaux ». Lui aussi trouve injuste de construire dans cette partie Est sans que la vérité soit connue sur ce qui s’est passé à Kamenge : « Le développement bien sûr mais tout en n’oubliant pas les blessures du passé et de se dire la vérité. »