Ces estimations fournies par la direction provinciale de la Santé ont été au coeur de la caravane organisée ce mardi 30 avril par l’Association de lutte contre la malaria (Aluma), pour célébrer la journée mondiale de lutte contre le paludisme.
<doc7981|left>Au chef lieu de la province Muyinga, il est 10 heures. Devant le bureau du gouverneur, habillés en t-shirts, 200 cyclistes s’apprêtent pour faire six kilomètres de manifestation. Des administratifs, des cadres sanitaires, la population, … tous sont là pour l’événement, soutenue en grande partie par le Fonds mondial de lutte contre le paludisme.
Et l’objectif est simple : sensibiliser l’opinion, à Muyinga, sur la lutte contre la pandémie comme le proclament les banderoles déployées à l’occasion : "Investir dans l’avenir, vaincre le paludisme", annonce-t-on pour la journée.
Après une marche d’une heure, la caravane prend fin : "Le paludisme reste une menace sérieuse. Traitée à temps, elle guérit très rapidement. Elle n’est pas liée à la sorcellerie, menace surtout les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans", rappelle Albert Mbonerane, président de l’association Aluma, venu avec 250 flacons de paracétamol oral pour nourrissons.
Pour rappel, le Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-Moon signalait que "toutes les 20 secondes, un enfant meurt suite au paludisme à travers le monde." Albert Mbonerane, lui, revient sur les mesures de prévention de la maladie : "Faire l’hygiène de nos habitations, chasser les eaux stagnantes, utiliser des moustiquaires imprégnés, etc." Et avec l’usage de ceux-ci, le paludisme peut sensiblement diminuer au Burundi.
A titre illustratif, dans le centre Aluma de Bujumbura, en 2009, 36.000 cas de paludisme ont été enregistrés en 2011. En 2012, il y a eu seulement 12.000 cas…
Structures sanitaires suffisantes mais …
Un message relayé par le gouverneur de Muyinga, Ildefonse Ntawunkunda, qui a demandé ("encore une fois") à la population de se faire soigner très tôt et ne pas continuer à penser à la sorcellerie : "Le paludisme entraîne des dépenses familiales énormes et handicape le développement économique des communautés".
Précisant que la commune Muyinga est la plus menacée, Eric Manirakiza, le directeur provincial de la santé a néanmoins souligné que la province est bien couverte en infrastructures sanitaires : trois hôpitaux, 45 dispensaires publics et trois autres privés. Les dépistages volontaires ont augmenté et les médicaments sont donnés gratuitement. Sans toutefois préciser le nombre, M.Manirakiza indique que le personnel médical est aussi suffisant : "Le problème se situe au niveau de l’équipement de certains centres de santé et hôpitaux."
Une situation similaire, ou presque, aux autres provinces touchées par le paludisme, dont Kirundo, Cankuzo et Ruyigi.