L’envasement causé par l’érosion menace les rivières Ruvyironza, Ruvubu et leurs affluents dont Waga. Le Projet de Gestion environnementale du bassin du Lac Victoria, Phase II (LVEMP II) propose le traçage des courbes de niveaux comme un des remèdes.
Au Burundi, les communes riveraines de ces différentes rivières sont pilotes. Il s’agit entre autres de Gihogazi de la province Karusi, Bugendana et Nyarusange de la province Gitega et Bisoro de la province Mwaro. Toutes ces provinces étant situées au centre du pays. Libérat Nahimana, Coordinateur du projet indique que sur les collines, 8000 hectares au minimum sont concernés contre 300 hectares dans les vallées. « Les courbes de niveaux maintiennent les eaux pluviales et ainsi permettent la rétention d’une bonne partie des eaux », explique-t-il, mentionnant que cela évite que le fumier utilisé dans les champs et d’autres produits chimiques usagés pour la pulvérisation ne soient pas acheminés vers la vallée ou dans les eaux des rivières. Ainsi, les eaux ne sont pas polluées.
Il faut noter que le lac Victoria fait partie du bassin du Nil, le troisième fleuve le plus long du monde avec ses 7000 km. M. Nahimana ajoute que cette technique maintient les sols très fertiles et les cultures ainsi protégées. Grâce aux herbes ou arbres antiérosifs et agro-forestiers ainsi que des herbes fixatrices comme le tripsacum, plantées de part et d’autre des courbes de niveaux, M. Nahimana affirme que le sol est bien protégé.
Pour LVEMP II, la protection des rivières et leurs affluents est une préoccupation. D’où l’idée, selon Libérat Nahimana, de planter des penissetums et d’autres essences de part et d’autre des rivières. Cela permettra de protéger les rivières Ruvubu, Ruvyironza et leurs affluents dont Waga. LVEMP II procèdera également à la protection de leurs zones tampons dans le respect des cinq mètres, comme l’exige le nouveau code de l’eau et l’environnement.
Un projet salutaire
Richard Ndayegamiye, de la colline Biziya, commune Nyarusange, province Gitega, affirme que depuis le traçage des courbes de niveau, sa production agricole a augmenté : « Sur une même étendue où je récoltais moins de 50 kg de haricot, actuellement, je parviens à moissonner 70 kg ». Idem pour Mattieu Bankamwabo, 48 ans, de la colline Bikinga, commune Gihogazi, province Karusi. Il indique que le fumier ne s’écoule pas actuellement vers la vallée et l’infiltration des eaux pluviales maintient les collines dans l’humidité. Par ailleurs, la population en profite pour avoir un peu d’argent. En effet, pour effectuer ces travaux, LVEMP II utilise les populations locales à raison de 2000 Fbu pour une tâche de huit mètres. Le projet LVEMP II s’étend sur cinq ans (2012-2017) et bénéficie de l’appui financier de la Banque Mondiale.
Il faut noter que le Nil comprend deux parties : le Nil bleu constitué par sa branche orientale s’écoulant vers l’Ethiopie, l’Erythrée et le Soudan et le Nil blanc dont fait partie les rivières Ruvyironza et Ruvubu du Burundi.
Le bassin du Nil couvre une surface de plus de 3 millions de km2, il est partagée par dix pays : l’Egypte, le Soudan, l’Erythrée, l’Ethiopie, l’Ouganda, la République Démocratique du Congo (Rdc), le Kenya, le Burundi, le Sud-Soudan et le Rwanda.