Le manque de programmes d’enseignement adaptés au contexte actuel et l’insuffisance de moyens financiers sont les deux principaux défis évoqués par le professeur Gilbert Midende, consultant de l’OAG (Observatoire de l’Action Gouvernementale). C’était ce 20 octobre à Bujumbura, lors d’un atelier de validation d’une étude commanditée par l’OAG, portant sur « l’analyse du fonctionnement et du financement de l’enseignement supérieur public au Burundi »
<doc1746|left>« Les méthodes et programmes d’enseignement à l’université publique sont vieux de plus de vingt ans alors que l’enseignement supérieur public fait face aux exigences des innovations technologiques et des changements sociaux, économiques et politiques », déclare le professeur Gilbert Midende.
Il se réfère ici aux cas des jeunes étudiants, qui ne trouvent pas facilement de l’emploi ou ne peuvent pas en créer : « Il faut qu’il y ait des structures à l’université qui permettent aux jeunes de travailler après trois ans de formation. Donc, le système LMD (Licence, Maîtrise et Doctorat) est d’urgence pour réformer la qualité de l’enseignement, d’autant plus que le Burundi est le seul pays en Afrique qui ne l’utilise pas encore.»
Pour lui, l’enseignement à l’université devrait tenir compte aussi des besoins de la population : « Le gouvernement devrait d’abord se demander par exemple combien de médecins il a besoin pour orienter les lauréats des humanités dans la faculté de médecine. »
En ce qui concerne le financement de l’enseignement supérieur, cet ancien recteur de l’université du Burundi précise qu’il est très faible et qu’il va en diminuant d’année en année : « En 2004, le taux de financement était de 27,3% et en 2011 il est de 16%, alors que l’effectif des étudiants va en croissant », explique-t-il.
Il fait savoir que ce faible taux de financement a des répercussions négatives sur la qualité de l’enseignement : «Le nombre de laboratoires reste insuffisant pour les étudiants qui doivent faire leurs travaux pratiques dans les cours de biologie ou de chimie par exemple.»
M. Midende recommande en outre, au gouvernement burundais d’user de ses efforts pour relever ces difficultés qu’encoure l’enseignement supérieur burundais.