Au Burundi, le métier d’enseignant n’a jamais été très prisé. Souvenez-vous de la tristesse de ceux qui étaient orientés, presque toujours malgré eux, dans ce que l’on appelait alors EMP (Ecole Moyenne Pédagogique).
Souvent, cette orientation signifiait pour le jeune la fin du rêve de devenir « quelqu’un ». Sous payé(e), employé (e) dans une école perdue à l’intérieur du pays, dans un« filet » comme l’on disait (remarquez l’idée de la nasse, du piège), l’enseignant (e) s’étiolait. On comprend pourquoi le métier n’a jamais été attirant.
Or, les enseignants sont très précieux. Ils forment nos enfants, et donc le Burundi de demain. Ils devraient être mieux traités et la fonction revalorisée.
Certes, je reconnais que la grève pénalise en premier lieu les enfants et les parents, mais quand on discute avec les enseignants on se rend compte de leur grande frustration et de leur détermination à aller jusqu’au bout cette fois.
Les deux parties devraient impérativement renouer le dialogue. L’enjeu est très important. Voir ces enfants laissés à eux-mêmes, à une période cruciale du calendrier scolaire, la fin de l’année, cela fait mal.
Les mauvaises langues diront que les enfants de nos plus grands décideurs eux ne sont pas concernés. En effet, la plupart de leurs bambins sont dans des établissements privés. Dans ces établissements, on ne fait pas grève bien sûr. Mais je ne vais pas prêter de mauvaises intentions à nos dirigeants, j’ai envie de croire que la grève des enseignants les hante jour et nuit…