Lundi 23 décembre 2024

Économie

Enième hausse du prix du carburant : le désespoir chez les citadins

12/09/2023 6
Enième hausse du prix du carburant : le désespoir chez les citadins
Le prix d’essence à la pompe est fixé depuis ce 11 septembre à 4 450 Fbu et le mazout à 4 250 Fbu

Les prix du carburant viennent d’être revus à la hausse encore une fois. Une annoncé faite ce 11 septembre par le ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines. En mairie de Bujumbura, le prix de l’essence à la pompe passe de 3 950 à 4 450 Fbu et le mazout de 3 795 à 4 250 Fbu.

La nouvelle sur les nouveaux tarifs du carburant a suscité de vifs sentiments chez les citadins. Elle est tombée comme un couperet. C’est la deuxième fois en moins de deux mois que le prix soit revu à la hausse.

“C’est quoi exactement l’objectif ? On va sérieusement souffrir”, a lâché Gérard, un citadin rencontré au parking au centre-ville de Bujumbura. Pour lui, il y a sûrement des raisons derrière cette hausse que le gouvernement doit dire.

Jacqueline, habitante de Ngagara qui vient de prendre un taxi, craint une hausse généralisée des autres produits, en particulier les produits de première nécessité.

“Cette hausse va entraîner une flambée des prix des autres produits. Comment allons-nous vivre dans une telle situation ?”. Et de révéler que le budget pour faire le plein à lui seul va augmenter de 20 mille Fbu.

L’Association burundaise des consommateurs déplore le manque de transparence dans la structuration des prix du carburant. “Avant de fixer les prix du carburant, le ministère réunissait toutes les parties concernées dont les consommateurs. Mais aujourd’hui, c’est unilatéral, on voit des annonces de prix revu à la hausse sans aucune concertation avec les parties prenantes”, indique Noël Nkurunziza, président de l’Abuco.

Il demande au gouvernement d’associer toutes les parties prenantes dans la structuration des prix du carburant, afin de fixer des prix favorables pour tous.

Dans un point de presse animé ce lundi 11 septembre, le ministre Ibrahim a expliqué cette revue à la hausse par des circonstances exogènes liées à l’instabilité du prix du carburant au niveau international.

Signalons que la dernière revue à la hausse du prix du carburant date du 21 juillet dernier. L’essence était passé de 3 250 à 3 985 Fbu le litre et le mazout de 3 450 à 3 795 Fbu.

Forum des lecteurs d'Iwacu

6 réactions
  1. Jean Pierre Hakizimana

    Voici une triste réalité: Le prix des énergies fossiles va continuer à augmenter, si vous avez la chance d’en avoir car le Burundi importe plus qu’il exporte, donc le déficit de devise. Vous n’avez pas tout de même besoin d’un PHD en économie /commerce pour comprendre que ce que au prix du baril, il faut ajouter le prix des raffineries et la marge de bénéfice. Sans vous rappeler que le Burundi, enclavé, il faut ajouter le prix de transport et assurances etc…

    Cette situation n’est pas temporaire pour le Burundi. Ceci pour dire que dès que vous aurez accepté cette réalité, vous pourriez commencer à travailler sur la mentalité: Adaptez vous! Marcher le plus possible car non seulement vous allez épargner le peu de sous que vous avez, ceci va améliorer votre santé! Du coup vous n’aurez pas à faire a ces hôpitaux pourris 💪🏿.

    Oui il y’aura des moments ou on aura absolument besoin de voiture. Mettez vous à la voiture électrique. Il n’y a pas de raison que par example tout déplacement de moins de 600KM ne se fasse pas en voiture électrique. Ok, vous ne pourriez pas vous payer des Tesla, allez voir en Chine, Turkie, il y en a plein de voitures électriques moins chères. Au fait elle coûte moins chère pour la maintenance aussi.

    Bien évidemment que ceci demandera un gouvernement qui n’est pas aussi corrompu que ces bons a rien que vous avez! Exigez les a dormir dans les lits qu’ils auront fait: Donc marcher comme tout le monde! Dieu sait bien qu’ils ont l’air de faire du sport. Donc il comprendront qu’il faut avoir des visions du Burundi de demain. Travailler quoi! Vous vous rendez compte de ce concept de « Travailler » Un Burundi électrifié, le respect des barrages hydroélectriques, vous vous rendrez compte à quel point la nature vous a gâté: vous avez des rivières, du soleils presque tous les jours, etc… tout cela peut se transformer en énergie électrique , donc mécanique! Simplement un peu de travail. Par exemple on peut avoir un tramway electrique qui fait fait tout le boucle Buja(kamenge-Cibitoke-Ngagara, Bwiza-Buyenzi, Grand Bureau, Kanyosha-Kiriri, Mutanga sud et nord-Kamenge). Vous savez le travail rend l’homme beau!

    Bien évidemment que on aura tjrs des voitures qui carburent à l’énergie fossil, mais comme vous aurez éliminé tout le gaspillage, ceci ne sera pas un problème d’avoir du mazout pour des camions.

    Note: J’ai une voiture et pas de souci pour faire le plein. Je marche presque tous les jours et travaille de la maison tous les jours. Donc je roule la voiture une ou trois fois le moi. Et encore, histoire d’eviter que le monteur prenne de la rouille!

    Demande à ceux qui vivent à Paris, rouler en voiture est presque, est tellement chère que c’est presque illégale.

    • Georges

      Evidemment que tout ce que vous dites est très vrai et faisable mais…..il faut un leadership qui a une vraie vision et qui voit grand( to think big). Or apparemment dans notre pays ce n’est pas demain la veille!!! Ceux qui ont ce genre de vision je ne les vois pas aux commandes car ils n’ont pas cette chance/la voie est fermée. Notre pays a beaucoup de potentialités… mais depuis 1987, on n’ a jamais plus eu d’ambition en matière de développement. Tout s’est arrêté net et on attend toujours un leader qui se mettra au travail. Mais l’espoir fait vivre, donc rêvons qu’un jour les idées comme celles que vous venez d’émettre seront prises en compte par…je ne sais qui.

  2. Stan Siyomana

    1. Vous ecrivez:« Dans un point de presse animé ce lundi 11 septembre, le ministre Ibrahim a expliqué cette revue à la hausse par des circonstances exogènes liées à l’instabilité du prix du carburant au niveau international… »
    2. Mon commentaire
    a. Le 6 septembre 2023, en publiant les nouveaux prix des produits petroliers en Tanzanie, Energy and Water Utilities Regulatory Authority (EWURA) a donne presque les memes raisons evoquees au Burundi pour la hausse des prix.
    « Changes in prices of petroleum products in September 2023 are mainly due to the increase in the world market prices by up to 21%, an increase in premiums for the importation of petroleum products by up to 62%, geopolitics in major oil producing countries (OPEC+)… »
    https://www.ewura.go.tz/wp-content/uploads/2023/09/Cap-Prices-for-Petroleum-Products-wef-6th-September-2023-English.pdf
    b. A la station d’essence de Fry’s Food & Drug store ou j’achete mon essence, les prix n’ont pas beaucoup change les derniers mois. Pour le moment un gallon (=3,785 litres) coute entre 4,5 et 5 dollars: Regular: $4.49, Midgrade: $4.74, Premium: $4.99, Diesel: $4.75. Comme je fais presque toutes mes courses a Fry’s normalement je recois un rabais de 25 centimes ($0.25) par gallon.

  3. Stan Siyomana

    1. Vous ecrivez:« L’Association burundaise des consommateurs déplore le manque de transparence dans la structuration des prix du carburant. “Avant de fixer les prix du carburant, le ministère réunissait toutes les parties concernées dont les consommateurs. Mais aujourd’hui, c’est unilatéral, on voit des annonces de prix revu à la hausse sans aucune concertation avec les parties prenantes”, indique Noël Nkurunziza, président de l’Abuco… »
    2. Mon commentaire
    L’on pourrait faire la comparaison avec la situation en France ou
    « les automobilistes ont pu constater que les prix à la pompe ont regagné des sommets désertés depuis le début de la guerre en Ukraine. La barre des 2€ est d’ores et déjà franchie dans de nombreuses stations, pour le gazole comme pour le sans-plomb, dans un contexte économique qui reste sulfureux pour des Français toujours soumis aux conséquences de l’inflation…
    Du côté des associations d’automobilistes, on réitère les mêmes demandes que depuis des mois : la baisse des taxes imposées par l’État pour faire chuter les prix en station, comme l’a rappelé ce lundi Pierre Chasseray, délégué général de « 40 millions d’automobilistes ». « On a l’un des systèmes de fiscalité les plus excessifs au monde », a-t-il tancé sur France Bleu, rappelant l’importance de la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) et de la TVA sur le prix des carburants. À elles seules, ces deux taxes représentent un revenu fixe de près de 1€ par litre qui va directement dans les caisses de l’Etat… »
    https://www.ladepeche.fr/2023/09/12/dossier-hausse-des-prix-des-carburants-la-flambee-qui-met-lexecutif-sous-pression-11446089.php

  4. Mahmoud

    Je comprends les plaintes des uns et des autres.
    Cependant les gens doivent aussi tenir en compte que le Burundi ne produit pas de pétrole qui donne le carburant dont ils ont besoins. Non plus, le pays n’a pas les moyens de subventionner son prix.
    Le marché du pétrole connaît en ce moment des soubressauts qui affectent toute la planette et plus particulièrement les pays devant importer les dérivés de l’or noir.
    Ici où je vis les prix varient à chaque semaine à la hausse ou à la baisse (heureusement) selon les tendances du marché, mais plus souvent à la hausse.
    Certes le pouvoir d’achat des consommateurs permet de tolérer sinon accepter cette situation lorsqu’elle n’est pas exagérée.
    Il revient donc au gouvernement d’expliquer clairement à la population les raisons des changements des prix qui ne dépendent certainement pas de sa volonté.

  5. Stan Siyomana

    1. Vous ecrivez: « le ministre Ibrahim a expliqué cette revue à la hausse par des circonstances exogènes liées à l’instabilité du prix du carburant au niveau international… »
    2. Mon commentaire
    a. Pour avoir une idee sur les prix des produits petroliers, l’on peut se baser sur le prix du petrole brut (type Brent, dans la Mer du Nord /Ecosse).
    « Le brent est un type de pétrole brut utilisé comme standard dans la fixation du prix du brut et comme matière première pour les contrats à terme sur le pétrole.
    Le Brent sert comme référence de prix pour le pétrole d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient… »
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Brent_(type_de_p%C3%A9trole).
    b. Entre 4 mai et 28 juin 2023, le prix du baril de Brent (= 159 litres) vacillait entre 70,75 et 77,54 dollars americains.
    Depuis le 28 juin jusqu’aujourd’hui 12 septembre 2023, le prix a passe de 72,40 a 91,82 dollars, soit une augmentation de 26,82%.
    https://www.barchart.com/futures/quotes/QAX23/interactive-chart

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