Alors que les flux migratoires continuent d’accroître, le gouvernement burundais a entrepris des mesures visant à protéger ses citoyens travaillant à l’étranger en signant des accords d’échange de travailleurs. Cette démarche vise à combattre le chômage, notamment parmi la jeunesse, tout en stimulant l’entrée des devises étrangères, dans le cadre de la Vision 2040 -2060.
Le mardi 7 mai 2024, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération au développement a organisé une journée portes ouvertes, édition 2024, dédiée à la Vision 2040-2060. Cette journée a permis d’aborder divers aspects de la migration des travailleurs burundais. Elle a été aussi une occasion de présenter les différentes stratégies envisagées pour atteindre ces objectifs.
L’une des interventions la plus remarquée a été celle de Domitille Ndikuriyo, directrice de la Promotion de l’emploi des migrants. Elle a en effet souligné l’importance des accords d’échange de travailleurs et mis en lumière les progrès réalisés jusqu’à présent. Selon ses propos, « officiellement, le gouvernement burundais a déjà envoyé 4 792 travailleurs burundais en Arabie saoudite. »
Outre l’Arabie saoudite, le Burundi a également signé des accords bilatéraux similaires avec des pays tels que le Qatar et le Gabon. Il cherche activement d’autres partenaires notamment la Russie, les Émirats arabes unis, l’Égypte et la Jordanie.
Selon l’ambassadeur Albert Shingiro, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération au développement, «la croissance des phénomènes migratoires à l’échelle mondiale expose les travailleurs burundais à des situations de maltraitance. C’est pourquoi le gouvernement s’est engagé à mettre en place un cadre juridique visant à protéger ces travailleurs en signant des accords de ce type. »
Ambassadeur Shingiro reconnaît que ces travailleurs migrants contribuent significativement au développement du Burundi. « Ils envoient de l’argent à leurs familles, ils investissent dans des projets et contribuent aussi à la scolarisation de leurs proches. », précise Domitille Ndikuriyo.
Elle explique que pour le pays, il y a la diminution du taux de chômage, l’augmentation du nombre de petits projets, l’entrée des devises, le transfert des technologies avec une expérience pratique ainsi que le développement des familles économiquement. Bien plus, « des agences privées de recrutement en profitent et payent des taxes », fait savoir Mme Ndikuriyo. Elle fait savoir que le Burundi a déjà enregistré 6 milliards de francs burundais et 5 millions de dollars collectés dans les impôts liés au transfert des fonds et aux documents administratifs et bien d’autres actes relatifs à la migration
Selon Mertus Ndikumana, président de l’Association des agences privées de recrutement du Burundi, Oraab, « chaque fois qu’une personne est envoyée en Arabie Saoudite, une somme de 100 000 francs burundais est versée à l’Office burundais des recettes, OBR »
Malgré ces avantages, des défis persistent, surtout avec l’assurance de ces travailleurs dans leur pays d’accueil. Domitille Ndikuriyo a assuré qu’un fonds de garantie a été mis en place par le ministère des Affaires étrangères et les agences de recrutement pour assurer la sécurité et la protection des travailleurs à l’étranger.
Domestique ou chauffeur
En ce qui concerne le type de travail effectué par les travailleurs burundais, Mertus Ndikumana informe qu’il existe deux catégories de travailleurs, à savoir les travailleurs domestiques et les chauffeurs privés. Il ajoute qu’un autre accord bilatéral entre le Burundi et l’Arabie saoudite en attente de mise en œuvre concerne les travailleurs professionnels tels que les ingénieurs et les électriciens.
Il souligne aussi le défi rencontré par les agences en matière de formation. « Chaque agence dispose d’un centre de formation, mais il existe un problème de modèle unique pour toutes les agences, notamment pour l’enseignement de la langue arabe, des cultures arabes et de l’utilisation des équipements domestiques », indique-t-il. Et de préciser que les travailleurs sont préparés pendant une période d’un à trois mois par des personnes expérimentées, principalement des personnes ayant déjà travaillé dans ces pays.
En ce qui concerne les garanties de sécurité et de protection des travailleurs une fois sur le terrain, M. Ndikumana indique que chaque agence de recrutement burundaise collabore avec une agence en Arabie Saoudite. Seulement, il arrive des fois que des agences saoudiennes refusent de collaborer pour faire respecter les contrats signés. « Dans ce cas, nous nous adressons à l’ambassade du Burundi en Arabie saoudite », déclare Mertus Ndikumana.
En termes de défis, il souligne que la population burundaise n’est pas suffisamment sensibilisée sur les opportunités offertes. Il évoque également le problème d’escroquerie, des procédures administratives longues pour l’obtention des documents et des visas ainsi que des tests médicaux qui retardent le processus de recrutement.
L’autre défi majeur concerne les filles qui s’échappent de leur foyer d’accueil pour mener des activités illégales. « Elles sont aidées par des travailleurs expérimentés en provenance de nos pays qui les emploient clandestinement sans contrat de travail », se plaint-il.
Avec des chiffres à l’appui, il admet que tout n’est donc pas parfait. Sur près de 5 000 travailleurs burundais envoyés en Arabie saoudite, plus de 100 sont revenus parce qu’ils n’étaient pas satisfaits de leur travail.
Selon lui, l’objectif de ces agences est d’envoyer un grand nombre de travailleurs à l’étranger en explorant de nouveaux marchés pour réduire le taux de chômage et contribuer au programme du Burundi pour devenir un pays émergent d’ici 2040 et développé d’ici 2060.
Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, Olucome n’est pas contre cette pratique. En effet, « la politique d’envoyer les travailleurs à l’étranger est bonne, car elle favorise la diminution du taux de chômage » Seulement, « elle ne doit pas être appliquée de manière exclusive. Tous les Burundais doivent être impliqués sans le favoritisme ». Il ajoute qu’il faut que le projet ne soit pas politisé et que tout le monde soit inclus et impliqué.
Actuellement, le Burundi a déjà signé des accords bilatéraux d’échange de travailleurs avec l’Arabie Saoudite, le Qatar et le Gabon. Pour Oman, la Jordanie, le Koweït, la Russie et l’Égypte, des accords sont en cours de préparation. Avec la Jordanie, un accord sera bientôt signé. Par ailleurs, vingt-six agences de recrutement sont agréées par le gouvernement burundais.
C’est ainsi que le nouveau esclavage moderne recommence au Burundi.Les accords sont les contrats de vente.Au nom de l’argent nous vendons des burundais soit disant pour travailler.Tout le monde sait ce qu’ils subissent comme des viols,des meurtres,trafic d’organes etc.Et tout le monde se tait.A quand la responsabilité des burundais à régler leurs problèmes au lieu d’offrir leur population au plus offrant?Où va le Burundi en normalisant la vente de ses bras valides au lieu de les utiliser pour se développer?