Le Sénat et l’Assemblée nationale, deux chambres du Parlement burundais, affichent une fermeté surprenante ces derniers jours lors des questions aux membres du gouvernement.
En guise d’exemples, lors des questions orales du 16 août 2023, le président du Sénat a indiqué clairement au ministre de l’Intérieur qu’il risquerait la motion de censure s’il ne parvenait pas à sanctionner les administratifs fautifs.
On connaît la suite qui a été réservée à l’administrateur de Mukaza suspecté d’avoir détourné 15 tonnes de sucre. Le 19 septembre, l’Assemblée nationale a adressé à la ministre de la Santé publique et la lutte contre le sida d’alors une avalanche de questions, dignes d’interrogatoire.
Ne parvenant pas à convaincre les députés par ses réponses « superficielles », la ministre a dû présenter ses excuses. Exit. Elle figure parmi les quatre ministres qui viennent d’être remplacés.
Par ailleurs, l’opinion s’interroge sur les mobiles réels de ce remodelage alors que certains d’entre eux n’ont presté qu’à peine une année. Démission, révocation d’un ou de tous ces ministres, sont-ils les moins méritants, ont-ils commis de fautes politiques graves ? Difficile à y répondre.
Certains évoquent la question de « parrainage au niveau du système. » Pour d’autres, c’est un message fort du Chef de l’Etat qu’il est toujours aux commandes. Mais ils pensent que la rigueur inhabituelle des parlementaires y a joué un rôle important.
Les Burundais ont, à maintes reprises, dénoncé le gaspillage au niveau des services financés par l’Etat, l’efficience et l’efficacité des dépenses gouvernementales.
Un espace public où les politiques et les actions du gouvernement sont débattues, passées au crible et livrées à l’opinion publique était presque inexistant. Un ministre n’était pas inquiété de se présenter car il était assuré que sa famille politique à l’hémicycle n’allait pas poser des questions qui fâchent.
Le contrôle des députés et des sénateurs exercé sur l’Exécutif n’était vraiment pas effectif. Par ricochet, l’image des élus était entachée, les citoyens commençaient à perdre confiance, nos institutions parlementaires commençaient à perdre la crédibilité.
Pour rappel, nos parlementaires disposent assez d’outils pour s’acquitter de leur fonction de contrôle. Entre autres les questions orales et écrites aux ministres, l’interpellation, les motions de censure.
Ces élus jouissent également de l’indépendance et de l’immunité parlementaires. En principe, je dis bien en principe, ces protections devraient, par conséquent, leur permettre de défier l’appareil exécutif sans crainte de représailles.
L’opinion expliquait cette passivité, ce laxisme dans les rangs des députés par le système électoral fondé sur les listes bloquées. « Lorsque la réélection des députés dépend entièrement de l’humeur des chefs des partis politiques, il est peu probable qu’ils contestent l’autorité de leurs leaders. »
Les interventions « musclées » des parlementaires commencent à redonner aux Burundais la confiance à leurs institutions, à donner un sens à la politique. Comme par hasard, les citoyens sont aujourd’hui intéressés par les débats parlementaires.
Certes, le chemin à parcourir est encore long. Mais tout long voyage commence par un premier pas. A nos parlementaires, on les encourage à aller de l’avant, « songeni mbele, keep it up ! »
il est encore tot pour y voir claire mais la liste des limogeages pour fautes ou incomptences semble s’elargir ces dernier temps . esporons que nos parlementaires ont compris que la constitution leur accorde une panoplie d’outils dont la menace peut meme etre plus efficace sans recourir a l’usage.
Too little too late! Muribuka ivyashikiye Umushingamateka w’i Bubanza yasemereye abategetsi bariko biha ivyo biha kandi abaserukira Abarundi bariko bakoma amashi?
« Sije nohahera »
Quid des impôts et des taxes? Cette pression fiscale suffocante qui nous étouffe…Il s’observe des abus de pouvoir, des comportements arbitraires puisque l’Exécutif a ses instruments coercitifs. Parlementaires, agissez vous. Le peuple n’en peut plus.