Sur 351 échantillons reçu par un nouveau centre privé de dépistage et diagnostic du cancer au cours des six derniers mois, 130 ont été dépistés positifs. Le cancer de l’appareil digestif l’emporte.
Le cancer colorectal ou du côlon (partie de l’intestin qui conduit à l’anus), le cancer de la peau puis de l’estomac. Ce sont respectivement les trois cancers les plus diagnostiqués, ces six derniers mois par « Bujumbura pathologie center » (Bujapath), un centre de dépistage et de diagnostic du cancer, qui a ouvert ses portes en août 2019. Une réalité dévoilée, lors de la célébration de la journée mondiale contre le cancer, mardi 4 février.
D’après le directeur de ce centre, Dr Jean Marie Harimenshi, Anapath ou spécialiste en anatomie et cytologie pathologique (diagnostic microscopique du cancer), le centre a reçu 351 échantillons pour dépistage du cancer. 130 avaient le cancer. 31% de ces cas représentent le cancer colorectal. La plupart sont des hommes, plus de 80%. D’après ce médecin, ce cancer est essentiellement causé par la viande rouge.
Le cancer du sein, de la prostate, du col, de la peau, de la vessie et des os sont les autres cancers qui ont été diagnostiqués positifs.
Le coût du dépistage varie entre 30 mille et 400 mille BIF, selon la complexité de l’examen. Seul le cancer du col de l’utérus est dépisté directement à 50 mille BIF sur demande de la patiente. Les autres types de cancers doivent être prescrits par les médecins pour être dépistés par ce centre, selon ce directeur.
Absence de traitement, un grand défi
Dr Harimenshi affirme que le Burundi ne dispose pas jusqu’aujourd’hui de moyen de traitement du cancer. « Ce qui constitue un grand défi pour le pays». Les patients sont contraints d’aller se faire soigner à l’étranger.
Le représentant légal de l’organisation « Burundi action against cancer » (Buraca) ajoute que les cancers les plus fréquents au Burundi sont le cancer du col de l’utérus, de la peau, de la prostate, du sein et du colorectal.
D’après lui, le Burundi dispose du traitement du cancer par chirurgie, mais seulement pour des cas dépistés précocement.
L’OMS alerte. La directrice régionale de cette organisation onusienne, Matshidiso Moeti, affirme qu’en Afrique subsaharienne, le taux de mortalité par cancer a augmenté de 13%. Plus de 500 mille personnes sont mortes en 2018 des suites du cancer. Plus de 2/3 de ces décès ont été causés par le cancer du col, du sein, du foie et de la prostate.
D’après elle, la charge du cancer devrait augmenter dans la région africaine, passant de plus d’un million de nouveaux cas en 2018 à plus de 2 millions de nouveaux cas en 2040.
A l’échelle mondiale, un cas de cancer sur cinq est diagnostiqué avant l’âge de 75 ans.
Dr Moeti relève comme grand défi l’accès insuffisant aux services de dépistage et de traitement surtout pour les enfants, les femmes et les personnes âgées.