Samedi 23 novembre 2024

Société

Enfin le contrôle technique pour véhicules à Gitega

Enfin le contrôle technique pour véhicules à Gitega
Le directeur général ad intérim expliquant au ministre le fonctionnement de l’appareil qui vérifie le système de freinage dans le garage de l’Otraco à Gitega

La ministre du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme a inauguré officiellement la délivrance des documents de contrôle technique pour véhicules à l’agence de l’Otraco de Gitega. Les transporteurs jubilent.

Jeudi 8 Juillet est une date à marquer d’une pierre blanche pour les transporteurs de Gitega. « C’est un jour de délivrance. Bye-bye des heures et des heures passées derrière les murs de l’Otraco à Bujumbura à attendre la carte attestant le contrôle technique de leurs véhicules ».

La ministre du Commerce, du Transport de l’Industrie et du Tourisme s’est elle-même déplacée pour lancer ce service. Comme l’a le directeur général ad intérim de l’Otraco, il n’y a eu aucune machine, aucun autre centimètre carré de bureau nouvellement construit.

Les infrastructures, le matériel, tous datent de 1991 au moment où l’agence de Gitega de l’Otraco a été construite. Curieusement, aucun disfonctionnement, les machines tournent correctement malgré cette longue période écoulée.
Dans sa brève allocution, Mme Capitoline Niyonizigiye, a promis que cette agence permettra aux transporteurs de Gitega, Ruyigi et Cankuzo de ne pas gaspiller leur temps et de l’argent pour aller à Bujumbura.

Sans détours, la ministre de tutelle a reconnu que ce qu’elle a entendu et vérifié était une honte pour ce service censé faciliter le transport. « Nous demandons avec insistance aux techniciens et tous ceux qui vont travailler ici de rompre avec la corruption. Faites votre travail dans la transparence sans attendre qu’on vous soudoie. La population m’est témoin, nous n’aurons aucune compassion envers ce genre de comportement. A bon entendeur, salut !»

La ministre Capitoline Niyonizigiye appelle la population à être l’œil et l’oreille du gouvernement pour dénoncer et combattre ce fléau qui amène certaines gens à donner un service après avoir toucher des pots de vins.

« Mieux vaut tard que jamais ! »

D’après plusieurs transporteurs interrogés, mieux vaut tard que jamais. « Avoir une attestation de contrôle technique à Bujumbura relevait d’un véritable parcours de combattant voire un ’’chemin de la croix’’ ».
D’abord, racontent-ils, il fallait payer la somme de 95 mille francs burundais exigée officiellement, ensuite verser environ 20 mille francs voire plus aux commissionnaires qui étaient de mèche avec des agents de l’Otraco et enfin payer les hôtels, et le carburant pour les allers- retours.

« Ils ont entendu nos pleurs, nous avions longtemps décrié cette pratique mais comme c’était institutionnalisé, nous n’avions d’autre choix que de nous conformer à leur desiderata », indique Janvier, chauffeur d’un minibus.

Selon lui, la corruption était incontournable pour les chauffeurs ou les propriétaires de véhicules. Si vous croyiez avoir échappé à cette horde de commissionnaires qui vendaient des services de l’Otraco comme si c’était leur patrimoine, s’indignent-t-ils, la police de roulage vous attendait au tournant avec une amende de 50 mille francs pour non possession de la carte de contrôle technique.

« Ce document est obligatoire pour chaque contrôle routier. C’était à se demander si parfois la police n’était pas complice. Quand la police de roulage vous arrêtait, pour le contrôle de routine, c’est la seule la carte de contrôle technique qui était demandée comme si c’est le seul document exigé », se lamentent ces transporteurs.
« Et là, il fallait avoir mis discrètement un billet de 10 mille francs au milieu des documents si vous ne voulez pas de problèmes », a avoué Bruce.

Quant à Saïd, un conducteur de taxi-moto, le chemin le plus court était d’accepter de payer la police au lieu d’attendre ce fameux document. Il reconnaît avoir dépensé 200 mille francs à Bujumbura et qu’il est rentré bredouille.
« Ce qui m’a touché, c’est que si tu as accepté de payer la somme demandée, tu recevais l’attestation dans une heure sans être obligé d’amener ton véhicule ! ».

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Stan Siyomana

    1. « La population m’est témoin, nous n’aurons aucune compassion envers ce genre de comportement. A bon entendeur, salut !»
    2. Mon commentaire
    Comment « …twige ingene dushobora kurema uburundi bushasha… »(par S.E. Président de la République) alors que l’on peut avoir (beaucoup plus?) d’autres cas du genre:
    « 6 machines tractrices en bonne état de fonctionnement sont garés depuis plus de deux ans au bureau provincial de l’environnement agriculture et élevage à Ngozi sans être utilisé.
    Ces tracteurs sont arrivés dans cette province au mois de juillet 2019… »
    https://isanganiro.org/2021/05/26/ngozi-des-tracteurs-progressivement-en-rouille/

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 1 836 users online