Certaines femmes éprouvent de profondes douleurs pendant les règles. Une endométriose, peut-être ? A la découverte de cette maladie gynécologique au risque d’infertilité.
Pendant les règles, c’est une vie d’enfer pour J.K., frisant la trentaine. Elle dit ressentir une terrible douleur au bas ventre, les premiers jours des menstruations. Dormir sur le ventre à même le sol ou serrer fort son bas ventre lui procure un peu de soulagement. Ces douleurs s’accompagnent parfois de vomissements.
J.K. a commencé à souffrir il y a plus de 10 ans, à l’adolescence. Au lycée, se rappelle-t-elle, c’était comme un scandale. Cris et pleurs, se rouler par terre… Elle parle de douleurs insupportables qui ne passaient pas inaperçues. Mais de souligner que l’intensité de la douleur diminue avec l’âge. Le médecin lui a parlé de simples douleurs des règles. « Je n’ai aucun autre choix que de me soulager par des sédatifs ».
K.C., la vingtaine, indique qu’elle doit prendre des calmants forts pour atténuer ses douleurs menstruelles. Faute de quoi elle est incapable de faire quoi que ce soit. Elle doit rester au lit.
Pour une autre jeune femme, seule une piqûre soulage ses douleurs.
Tous ces témoins affirment qu’elles ignorent l’existence de l’endométriose, cette maladie pouvant se confondre avec des douleurs menstruelles.
Une anomalie au niveau de l’utérus
Le gynécologue Salvator Harerimana fait savoir que l’endométriose se caractérise par une localisation anormale de la muqueuse de l’utérus (l’endomètre). Ce tissu qui tapisse l’utérus peut se développer en dehors de la cavité utérine, sur d’autres organes génitaux. « Dans ce cas, l’on parle d’endométriose. »
Selon ce gynécologue, c’est ce tissu endométrial qui se transforme en règles normales. Suite à la fécondation, le tissu tombe pour donner cours aux menstruations. Même situé en dehors de l’utérus, l’endomètre suit le cours normal du cycle menstruel et va subir les règles. D’où le premier signe de la maladie sera les douleurs menstruelles. « Si l’endomètre a une localisation anormale, il provoque des lésions sur certains organes qui entraînent des douleurs aiguës ».
Dr Harerimana affirme que la première conséquence de l’endométriose est l’infertilité : « Le risque s’élève à plus de 50%, si la maladie atteint un stade avancé. »
Il souligne que le diagnostic est très difficile. « Si les douleurs sont anormales, surviennent après des années de règles normales et vers la fin des menstruations, le 3ème ou 4ème jour, il y a lieu de s’inquiéter ».
Ce gynécologue affirme qu’il a déjà reçu nombre de cas d’endométriose. Souvent, la maladie est diagnostiquée chez la femme suivie pour un problème de conception. « Lors d’une opération, par exemple, l’on trouve finalement qu’elle est atteinte d’endométriose ».
Le gynécologue Floribert Kayonde ajoute que l’endométriose ne signifie pas des douleurs pendant les règles (dysménorrhées). Mais ces douleurs peuvent faire partie des symptômes de la maladie.
Cliniquement, explique Dr Kayonde, elle s’accompagne non seulement de douleurs menstruelles, mais aussi de douleurs pendant les rapports sexuels, la défécation et d’une infertilité dans la majorité des cas.
Ce gynécologue indique que le risque d’endométriose débute avec la puberté. « La maladie présente de fortes chances de disparition avec la ménopause ».