La future bataille électorale se précise de plus en plus : des personnalités indépendantes ou représentant des partis politiques et une coalition ont déposé leurs dossiers de candidatures à l’élection présidentielle prévue le 20 mai prochain à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Le deadline était fixé ce 5 mars.
Une caution de 30 millions de francs burundais, pour la campagne, a été déposée par chaque candidat à la Banque centrale. La Ceni annoncera le 10 mars la liste définitive de ceux qui vont entrer en compétition pour bénéficier de l’« onction populaire ». Ce droit qui confère au président l’autorité et le prestige qui lui permettent d’incarner le pouvoir qu’il peut exercer avec la confiance du peuple. Ce qui est sûr, c’est que dans l’histoire contemporaine du Burundi, c’est la première fois que l’on vient d’atteindre un nombre aussi élevé des aspirants à la magistrature suprême qui rentrent en lice. Les mauvaises langues parlent de « pléthore de candidats. »
Cet engouement à la course présidentielle suscite des interrogations sur sa motivation, ses mobiles. Ambitions, patriotisme, spéculation politique, positionnement, ou l’envie de sortir de l’anonymat ?… Les réseaux sociaux donnent l’illusion à quelqu’un qu’il est écouté, apprécié, idéalisé. Alors qu’au fond, on ne parle qu’à soi-même ou qu’aux gens qui vous côtoient, vous ressemblent. J’ose espérer que ce n’est pas cela. Il faut rêver grand et ils y croient. Et c’est leur droit. Je me permets juste quelques observations.
La Ceni, organe régulateur, devra respecter le principe de la liberté de candidature aux élections présidentielles. Il ne faudra pas qu’il y ait des restrictions visant à écarter des « candidatures gênantes. » Ce qui pourra avoir pour conséquence la frustration des candidats écartés et pouvant engendrer des tensions inutiles. Etre un arbitre neutre et impartial.
Les candidats devraient à leur tour connaître et respecter les règles du jeu, accepter surtout le verdict des urnes.
Au Burundi, élection rime avec contentieux. On parle de hold-up électoral, qualifiant le vainqueur d’imposteur et /ou d’usurpateur. Ceci génère la confrontation aux conséquences néfastes et incontrôlées. Les Burundais en ont assez. Il faudra que l’élu du peuple, champion de la compétition démocratique, le sacré du suffrage universel soit doté d’une légitimité indiscutable. Devenant ainsi un leader responsable et redevable au peuple. Ce qui lui donnera une respectabilité nationale et internationale.