Environ 4 ha du parc national de la Rusizi ont été ravagés par un feu de brousse du 27 au 29 avril. Des pécheurs sont soupçonnés d’être à l’origine de cet incendie. L’administration appelle à plus de responsabilité.
C’est dans des lagunes situées à la limite Ouest du parc national de la Rusizi que le feu s’est déclaré, dimanche 27 avril, vers 19 h, selon un des gardiens du parc. Comme cette partie se trouve dans une zone marécageuse, pas moyens d’éteindre. Le feu s’est éteint mardi.
Jean Claude Ndayishimiye, responsable du parc national de la Rusizi, pointe du doigt les pêcheurs : « Ils ont l’habitude de brûler du papyrus pour se frayer un chemin vers les lagunes. C’est là qu’ils pratiquent leur pêche, dans une partie stagnante et boueuse ». Sur place, il fait savoir que parfois ils préparent de la nourriture. Cela signifie que ce dimanche, estime-t-il, ils auraient laissé des braises non éteintes. Et les vents du Lac Tanganyika les auraient rallumés.
En vue de préserver la biodiversité, Jean-Claude Ndayishimiye signale que des travaux d’entretien de pistes, d’installation des pare-feu… sont en cours. Il mentionne que même la police de la protection civile reste aux aguets pour intervenir en cas d’incendie.
Mais pour réussir, précise-t-il, la part de la population reste incontournable. M. Ndayishimiye l’invite à cesser les pratiques portant atteintes à l’environnement, notamment les feux de brousse.
Un code forestier non adapté
« L’ancien code forestier indique que quand quelqu’un est attrapé en train de brûler un boisement sur 1 ha, l’amende est fixée à 10.000Fbu seulement », souligne Rémy Ndayishimiye, porte-parole du ministère de l’Environnement. Une petite somme, selon lui, comparativement aux conséquences causées par les feux de brousse.
Quid des conséquences ? Pour lui, « allumer des feux de brousse, c’est faire souffrir les communautés ». En effet, fait-il remarquer, l’agriculture et l’élevage sont très affectés. Il évoque aussi la désertification dont les conséquences directes sont la destruction de la biodiversité et la famine.
A ceux qui arguent de la recherche des pâturages pour justifier les feux de brousse, il leur fait remarquer que la tendance actuelle est de décourager cet élevage traditionnel. « Il faut un élevage moderne où le bétail est nourri à l’étable. Il faut planter des herbes fourragères en vue d’un élevage plus productif ».
M. Ndayishimiye indique que le département des forêts en collaboration avec des techniciens du ministère est en train d’élaborer un nouveau code forestier. « Dans le souci d’adapter convenablement le nouveau code à la situation actuelle », explique-t-il.
Le porte-parole du ministère de l’Environnement reconnaît que le personnel préposé à la protection des aires protégées, les parcs… n’est pas bien équipé. Les moyens techniques y affectés ne sont pas suffisants.
