Dans une société en proie à des messages de haine, la religion peut intervenir pour prêcher la paix et la réconciliation. Acher Niyonizigiye, expert en leadership et enseignant d’université, appelle les leaders des confessions religieuses à jouer leur rôle.
La religion peut-elle être une source de paix et de violence ?
C’est possible que la religion soit source de paix ou de violence. Source de violence quand quelqu’un s’en sert pour des fins égoïstes. Il dresse un groupe donné contre un autre. La religion est comme un couteau. Il sert à préparer le repas, mais pour quelqu’un de malintentionné, il peut s’en servir pour faire du mal. Cela arrive si des gens ont des intérêts non avoués qu’ils veulent atteindre. Les gens vont blâmer la religion au lieu de ce leader qui poursuit ses intérêts égoïstes.
Est-ce que les confessions religieuses peuvent être source de manipulation de groupe ?
C’est tout à fait possible. Même dans notre pays cela a eu lieu. Lorsqu’un leader ne peut pas atteindre facilement ses objectifs par des voies légales, il a tendance à manipuler les groupes pour le soutenir. Il peut passer par un groupe ethnique, religieux, politique ou toute autre considération. Il ne dit pas la vérité, mais ce qui les motive à le soutenir. Mais à la fin, c’est lui qui gagne et atteint ses intérêts égoïstes. C’est déplorable, car les membres de l’Eglise sont divisés pour des intérêts personnels d’un individu.
Quel rôle la religion peut jouer pour lutter contre les messages de haine ?
La religion a une force considérable dans la lutte contre les messages de haine. En l’occurrence, je parle de la religion chrétienne que je connais. C’est une religion pacifiste. Un bon chrétien est celui qui réconcilie les gens en conflit. C’est quelqu’un qui essaie de réunir ceux qui sont divisés et d’apporter la paix là où il y a conflit. Il est également dit dans les Saintes Ecritures que le chrétien est dans l’obligation de vivre en paix avec tout le monde autant se faire que peut. Si les leaders religieux se concentrent sur ce message, ils peuvent contribuer à l’unité et à la paix. La Bible nous dit que le plus grand commandement est d’aimer Dieu et son prochain comme on s’aime.
Comment se tenir face à cette situation ?
Un chrétien n’a pas le droit à haïr. La Bible nous dit même d’aimer nos ennemis. Les chrétiens ne doivent pas suivre un appel à la haine ou à la violence. Les leaders religieux sont des humains. Ils peuvent être des manipulateurs n’étant pas attachés à la parole de Dieu. Tout leader attend le Jugement dernier comme les autres. S’il demande des choses qui ne sont pas permises par les Saintes Écritures, il faut désobéir.
Quel appel lancer aux leaders manipulateurs ?
Vous devez rassembler les brebis, mais pas les disperser. Quand vous les divisez, vous amenez de l’opprobre sur votre Eglise et les autres commencent à la mépriser. La foi chrétienne est remise en cause. Ils ne doivent pas manipuler les gens pour atteindre leurs objectifs. Il importe de garder les chrétiens unis.
Je suggère à Acher Niyonizigiye, la lecture de la pensée de Spinoza.
Qu’il me lise déjà le paragraphe qui suit:
« Dans un subtil mélange de douceur et de détermination Spinoza révèle les enseignements très simples des Ecritures, la justice et l’amour de son prochain pour le dire en deux mots, et en même temps il critique franchement les débordements d’imagination des prophètes produisant des récits qu’ils voudraient faire passer pour des révélations divines plutôt qu’admettre qu’ils les ont conçus pour frapper l’opinion publique.
« Aime ton prochain, mais déteste ton ennemi » (Matth., ch. v, vers 43). C’est ainsi qu’on peut résumer comment Dieu est apparu aux hébreux comme un prince qui a mis la main sur un territoire et sa population. « Plus tard, lorsqu’ils eurent perdu leur organisation d’Etat national et eurent été conduits en captivité à Babylone, Jérémie leur recommanda de veiller à la prospérité, désormais, de cette ville où ils étaient retenus prisonniers. Enfin lorsque le Christ les vit dispersés sur toute la terre, il les pressa de pratiquer le devoir de charité à l’égard de tous les humains. Tous les moments de l’histoire des hébreux illustrent donc bien l’accord, toujours nécessaire, de la religion avec l’intérêt public » (citation Spinoza ch. XIX).
Le droit divin des Ecritures apparait donc simplement comme une version ancienne du droit positif. Peu importe d’ailleurs que l’amour de son prochain soit perçu comme une révélation divine ou bien perçu à la lumière naturelle (le bon sens). Si donc les Ecritures peuvent « servir à répandre des opinions salutaires » alors on ne peut les réduire à des « poèmes dramatiques » ou des « chroniques ordinaires ». Fondamentalement la liberté d’opinion est un « droit individuel inaliénable », en revanche la puissance souveraine ne doit pas laisser se développer un droit « divin » dépendant « de doctrines purement spéculatives ».
Ici la puissance souveraine ne peut être que celle d’un Etat démocratique. En conclusion « il n’y a pas de lumière supérieure à la nature, il n’y a pas d’autorité extérieure aux hommes » (ch. VII de l’interprétation de l’Ecriture) »
Source: https://www.babelio.com/livres/Spinoza-Traite-theologico-politique/5476
« il n’y a pas de lumière supérieure à la nature, il n’y a pas d’autorité extérieure aux hommes ».
Isi yariremye rero ko bimeze uko. Spinoza n’ahore iyo ari! Imana imugirire ikigongwe! Aba philosophes nkawe n’abo kuyobeza abantu gusa.
1. Vous écrivez:« La Bible nous dit que le plus grand commandement est d’aimer Dieu et son prochain comme on s’aime… »
2. Mon commentaire
Aujourd’hui comme hier, CELA N’A FAIT QUE PROUVER LA GRANDE HYPOCRISIE DONT L’ETRE HUMAIN EST CAPABLE:
a). Aujourd’hui la Russie et l’Ukraine sont toutes de confession chrétienne orthodoxe, mais ces deux pays ne cessent de se lancer des bombes et des missiles meurtriers depuis plus de six mois.
b). D’après Jomo Kenyatta (qui avec son mouvement Mau Mau a combattu pour l’indépendance du Kenya) la religion chrétienne est bel et bien à l’origine de tous les malheurs que le Kenya et le reste de l’Afrique ont connus à travers l’un des plus grands conflits de l’histoire humaine (qui est LE COLONIALISME).
« “Lorsque les Blancs sont venus en Afrique, nous avions les terres et ils avaient la Bible. Ils nous ont appris à prier les yeux fermés : lorsque nous les avons ouverts, les Blancs avaient la terre et nous la Bible.”
http://evene.lefigaro.fr/citation/blancs-venus-afrique-avions-terres-avaient-bible-appris-prier-y-19419.php
c). Dans l’autre grand conflit de l’histoire de l’humanité (qui est L’ESCLAVAGE), la Bible ensegnait aux esclaves de se soumettre, de bien gentiment accepter/supporter leur vie de misère sur terre, TOUT EN LEUR PROMETTANT LA VIE ETERNELLE AU PARADIS.
« C’est à eux tous qu’il (Jésus) rappelle alors que les premiers aux yeux des hommes ne le sont pas devant Dieu… »
https://agen.umc-europe.org/eglise/premiers-seront-derniers-matthieu-19-20/
La religion/gusenga Imana A TOUJOURS ETE AVEC LE PEUPLE BURUNDAIS DEPUIS LA NUIT DES TEMPS, ce n’est que par les négociations de paix d’Arusha en Tanzanie que le grand conflit pour un partage (plus ou moins équitable?) du pouvoir politique (et militaire et économique?) a pu trouver une certaine solution.
« La négociation est une manière de considérer l’approche d’un conflit au travers de l’idée que le différend repose sur des problématiques négociables. Elle consiste en une prise en charge de la relation fondée sur les intérêts ou les enjeux ; c’est une pratique pour concilier des points de vue opposés. Elle possède plusieurs dimensions :
distributive (ce que l’un gagne, l’autre le perd) : permet que la négociation soit profitable pour tous et fait qu’elle soit un jeu équitable
intégrative : elle doit intégrer la problématique et la vision du litige des autres acteurs en opposition (résoudre ensemble le conflit sans gagner le maximum).
contributive : elle vise, après une médiation, à permettre aux parties de s’engager dans le soutien de l’autre partie… »
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9solution_de_conflit