Plusieurs projets-clés ont été réalisés au sein de l’East African Community (EAC). La ministre à la présidence chargée de cette communauté et le Coordonnateur de la direction générale chargée des questions politiques, diplomatiques, de défense et de sécurité expliquent.
<doc1063|left>L’intégration est globale et embrasse tous les secteurs de la vie des Etats membres, selon Hafsa Mossi, ministre à la Présidence chargée de l’intégration à l’East African Community (EAC). Sur le plan politique et social, l’adhésion du Burundi à l’EAC constitue une solution à son isolement et à ses crises politiques, sécuritaires et sociales répétitives. Mais aussi, ajoute-t-elle, cette intégration a été un choix stratégique pour assurer la croissance économique et le développement durable.
Pour la ministre Hafsa Mossi, le renforcement de la coopération dans les différents secteurs de la vie apparaît comme une voie privilégiée pour faire face aux défis comme le terrorisme international ou la piraterie dans l’Océan Indien à la porte de l’EAC.
Selon l’Ambassadeur Jérémie Ndayiziga, Coordonnateur de la direction générale chargée des questions politiques, diplomatiques, de défense et de sécurité au ministère à la Présidence chargé de l’intégration à la Communauté Est-Africaine, le Burundi a adhéré par intérêt. Pour lui, le premier intérêt est politique : « Il apprend les meilleures méthodes politiques des autres pays pour une stabilisation politique collective. »
La stabilité politique, qui n’est pas comptable, influe sur l’économique, explique Ambassadeur Ndayiziga. Il précise que l’intégration économique du Burundi a été dictée par son enclavement par rapport aux ports de Mombassa(Kenya) au Nord et de Dar-Es-Salaam(Tanzanie), au Sud.
Ainsi, le Burundi a-t-il adhéré à l’Union douanière le 1er juillet 2009. Une année après, il a adhéré au Marché commun. La circulation des biens et des personnes, l’élimination des barrières non tarifaires et les droits de douanes pour les marchandises de la sous-région constituent des bénéfices très importants, selon M. Ndayiziga.
Des harmonisations en cours
En outre, les populations vont étudier dans les pays de l’EAC et payer les mêmes frais de scolarité que les nationaux : « C’est une révolution ! » Les populations de nos pays circulent librement en bus même la nuit. D’ici peu, on aura harmonisé les politiques sanitaires : « Un Burundais pourra aller se faire soigner en Ouganda ou au Kenya et paiera les mêmes frais que les natifs de ces pays. » Le Burundi est également ouvert aux membres de la communauté Est-Africaine qui viennent librement faire des affaires sans être inquiétés.
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Les grandes dates-clés :
– { 30 novembre 1999 : signature d’établissement de l’EAC
– 01 juillet 2007 : accession du Burundi et du Rwanda à l’EAC, rejoignant le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie
– 01 juillet 2009 : mise en œuvre effective de l’Union Douanière
– 01 juillet 2010 : entrée en vigueur du protocole portant création du Marché Commun}
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Selon Ambassadeur Ndayiziga, au sein de l’EAC il y aura des monnaies convertibles : « L’union monétaire, c’est aussi la convergence macroéconomique. »
Le Sud Soudan vient de demander à adhérer à l’EAC. Pour Ndayiziga, s’il est accepté, ce sera pour ce pays vulnérable et qui vient d’accéder à l’indépendance, une meilleure option : « L’intégration va lui donner un poids au niveau international. »
{D’autres projets…}
Les chefs d’Etats de la région ont validé le plan d’action 2010- 2015 pour la sécurité alimentaire de l’EAC : « A part le Nord de l’Ouganda et au Kenya où il y a une sécheresse, les autres coins de la région sont fertiles. » Pour Ndayiziga, la grande question, c’est de moderniser l’agriculture et l’élevage. Les chefs d’Etats de l’EAC se sont également convenus de protéger l’environnement. Parce que la dégradation de l’environnement est l’origine de difficultés : « Avec la sécheresse, c’est la famine ».
Quant à la 4ème stratégie de développement 2011-2016, elle embrasse tous les secteurs de la vie des pays de l’EAC. Mais elle s’inspire des stratégies nationales (énergie, environnement, agriculture, santé, etc.). Au Burundi, suggère l’Ambassadeur Ndayiziga, il faut élaborer un programme de suivi pour qu’on ne soit pas en déphasage du programme convenu au sein de l’EAC.
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Quelques réalisations de l’EAC (de janvier à juin 2011) :
– Mise en œuvre du plan d’action 2010-2015 pour la sécurité alimentaire de l’EAC
– Poursuite de l’harmonisation des lois dans le cadre du protocole du Marché Commun
– Poursuite des négociations du protocole visant la mise en place de l’Union Monétaire en 2012
– Suivi des élections générales en Ouganda et le référendum au Sud Soudan
– Mise en place de la quatrième stratégie de développement 2011- 2016
– Nombreuses réunions : 28 politiques et 187 techniques
– Publicité et marketing : forum médias, forum avec les associations de la société civile, etc.
– Participation du Président Pierre Nkurunziza au lancement des travaux de Trade Mark à Nairobi le 1er février 2011, le sommet Inde- Afrique, le sommet extraordinaire des chef d’Etats de l’EAC à Dar-Es-Salaam, la conférence du Commonwealth sur les investissements, le sommet tripartite EAC-COMESA-SADC de Johannesburg.
Quelques activités à venir :
– Organisation d’une conférence sur le développement du Bassin du Nil
Préparation du sommet des chefs d’Etats de l’EAC prévu le 30 novembre 2011
– Etude de la demande d’adhésion du Sud Soudan à la communauté
– Développement d’un document de voyage unique