Après 1 an 8 mois et 13 jours d’emprisonnement, Emilienne Sibomana est libérée de la prison centrale de Gitega, ce mercredi 21 novembre 2024 dans le cadre de la grâce présidentielle.
« Je suis heureuse de retourner dans ma famille et je remercie le président de la République pour m’avoir libérée », a tenu à souligner Emilienne Sibomana, la voix pleine d’émotion.
Selon Inès Kidasharira, activiste des droits des femmes, la libération de Mme Emilienne Sibomana est une grande joie. « C’est un grand soulagement de savoir Emilienne enfin libre et chez elle avec sa famille. Je suis donc très heureuse qu’elle soit enfin libre, j’espère qu’elle rentrera dans ses droits en retrouvant son travail ».
Cette activiste explique que pour elle, Mme Sibomana était devenue presque comme une prière : « Chaque fois que je me levais le matin, j’avais une pensée pour elle. Je lui parlais aussi souvent que je le pouvais, lui remontant le moral, mais je commençais à désespérer ».
Elle ajoute également qu’« il faut dire que son cas a défrayé la chronique, et qu’il était devenu quasi impossible de suivre avec une lecture juridique. Heureusement, elle n’a pas désespéré, elle a gardé la foi et parfois, c’est elle qui nous rassurait ».
L’activiste Kidasharira espère que l’emprisonnement d’Emilienne Sibomana ne découragera pas ceux qui militent pour les droits et surtout qui luttent contre les violences basées sur le genre (VBG). « Les VBG sont encore une triste réalité ici chez nous et c’est un devoir pour nous tous, chacun dans sa position ou tout simplement comme citoyen, de faire qu’il n’y en ait plus ».
Pour le Dr Alexis Manirakiza, juriste et professeur d’université, cette grâce présidentielle accordée à Mme Emilienne Sibomana, qui avait été acquittée interroge : « Quand bien même le parquet se serait pourvu en cassation, son dernier statut était celui d’une personne innocente. Or, en principe, la grâce concerne les personnes condamnées. Emilienne aurait ainsi dû avoir été libérée dès son acquittement. Ceux qui l’ont maintenue en prison devraient être poursuivis ».
Rappelons que le 27 juin 2023, le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Gitega avait condamné Emilienne Sibomana à une peine de 5 ans de prison ferme et un dédommagement de 5 millions de BIF pour l’infraction de dénonciation calomnieuse à l’encontre de l’abbé Laurent Ntakarutimana, directeur de l’École Christ-Roi de Mushasha en province Gitega.
5 ans de prison ferme et
5 millions d’amende pour avoir calomnier un curé et les consciences de nos procureurs ( général et provinciaux ) restent tranquilles!!
Je crois qu’il en faut plus pour prononcer une telle sentence . Comme si cela ne suffisait pas , il faut encore la gracier alors qu’elle avait été acquitté ! Ça fait réfléchir très sérieusement quant à l’avenir de nos institutions et leur survie dans le monde libre auquel nous aspirons vivre un jour
Allez, bon weekend!
C’est une bonne nouvelle mais cette dame aura peut etre comprise que pour dire des choses en public encore que ce n’etait pas n’importe quel public., il faudrait d’abord s’armer de preuves irrefutables . Le droit est la justice sont deux choses souvent differentes. uwuri mukuri aratsindwa quand les preuves font defaut.
Je suis du même avis avec Dr Alexis. Comment peut-on gracier une personne dont le jugement a été rendu à sa faveur. Elle avait été jugée innocente. Si non, cela montre que la main qui bloquait sa libération c’est la même main qui la libère maintenant. OOOH le Burundi!!!
@Bite
« la main qui la libere maintenant » est celle du president de la Republique a travers le pardon presidentiel.
Le president de la Republique se plaint toujours que le systeme judiciaire burundais n’est pas du tout bon.
Je ne crois pas que « la main qui bloquait sa liberation » est celle du president.