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Emballages plastiques, ses jours sont comptés 

20/08/2019 Commentaires fermés sur Emballages plastiques, ses jours sont comptés 
Emballages plastiques, ses jours sont comptés 
Déo-Guide Rurema : «En vue d’encourager les promoteurs des produits de substitution, une ordonnance ministérielle conjointe a été élaborée.»

Le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage a interdit toutes les importations des sacs et sachets en polymère d’éthylène (non biodégradable). Idem pour la matière première servant à leur fabrication.

Le gouvernement passe à la vitesse supérieure. La mesure est applicable à partir du 22 août 2019, a annoncé Déo-Guide Rurema, ministre en charge de l’environnement.

Toutes les autorisations de fabrication de sacs et sachets en plastique sont aussi annulées. S’exprimant lors d’une conférence de presse, mardi 13 août, il a déclaré que quiconque sera attrapé après le délai de grâce en possession d’un sac ou sachet en plastique sera puni conformément à la loi en vigueur. «Nous demandons à l’Office Burundais des recettes (OBR) et la police de nous prêter main forte pour que ces mesures soient appliquées à la lettre».

Entretemps, le ministère en charge de l’environnement promet de procéder à la vérification de l’authenticité des autorisations utilisées dans les différentes importations.

En ce qui est des substituants, M. Rurema tranquillise : «La population ne devra pas s’inquiéter des produits alternatifs. Ils existent déjà sur le marché.»

D’ailleurs, en vue d’encourager les promoteurs des produits de substitution, il a précisé qu’une ordonnance ministérielle conjointe a été élaborée. « Elle sera bientôt mise en place pour définir les modalités d’encouragement».

Et d’interpeler les importateurs et tous les fabricants de sacs et sachets en plastique à commencer déjà à importer ou à fabriquer ces produits de substitution.

Résultat d’un constat amer

A six mois de l’expiration du délai donné aux importateurs et aux utilisateurs des sachets en plastique, le ministre Rurema affirme que la situation est déplorable. «Les sachets sont toujours utilisés comme avant et observés en grande quantité sur le marché. Même de nouvelles catégories de sachets ont été introduites après le décret», regrette le ministre Rurema.

Par surprise, le ministère affirme avoir découvert que la majorité des sachets rencontrés sur le marché sont fabriqués au Burundi. «Il existe encore des stocks énormes dans les dépôts des usines de fabrication des sachets. Il y a même certains fabricants et importateurs qui disent qu’il reste des commandes non encore exécutées».

Se référant aux données de l’OBR, il signale que les importations des sacs et sachets en plastique ont augmenté. Il évoque par exemple le cas d’un importateur dont les importations sont passées de 700 colis avant le décret à plus de 55 millions colis.

Idem pour la matière première. C’est le cas d’un importateur dont les importations sont passées de 364.566 kg à plus de 997 tonnes. Une preuve, selon lui, de l’existence en abondance de ces emballages sur le marché.

Les défenseurs de l’environnement applaudissent. «C’est une bonne chose de passer à l’action car les outils juridiques sont disponibles. Nous félicitons le gouvernement  via le ministère en charge de l’environnement», a réagi Tharcisse Ndayizeye, environnementaliste.

Pour Albert Mbonerane, un autre environnementaliste, c’est une bonne nouvelle, une mesure encourageante. « Quand il y a la volonté politique, tout devient possible».

Pour rappel, dans le but de préserver la santé humaine et protéger l’environnement, un décret interdisant l’importation, la fabrication, la commercialisation et l’utilisation des sachets et d’autres emballages en plastique a été signé le 8 août 2018. Un délai de 18 mois a été accordé pour écouler les stocks et les commandes passées.

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