Trois mois après le lancement d’une campagne de retrait des emballages de récupération dans les marchés, certains commerçants les utilisent toujours. Conscients de la mesure interdisant l’utilisation de ces emballages, ils expliquent que les bouteilles neuves sont encore difficiles à trouver sur le marché.
Des commerçants rencontrés autour du marché de Jabe, ce 29 juin, vendent de l’huile de palme et l’huile de coton emballées dans des bouteilles en plastique de récupération.
Il s’agit notamment des bouteilles à usage unique jetées par les consommateurs d’eau minérale. Cependant, tout le monde dit être au courant de la mesure prise par le BBN (Bureau burundais de normalisation et de contrôle de la qualité) interdisant l’utilisation de ces bouteilles depuis presque une année.
Certains commerçants cachent ces bouteilles de récupération et étalent seulement de l’huile emballée dans des bouteilles neuves. Lorsqu’un client se présente, le prix varie selon l’emballage.
Ainsi, 1,5 litre de l’huile de palme dans la bouteille neuve s’achète à 9 000 BIF et à 8 500 BIF dans la bouteille de récupération. La plupart des consommateurs préfèrent la dernière option qui est moins chère.
En plus des bouteilles en plastique de récupération, des jus emballés dans des bouteilles en verre de récupération, surtout des bouteilles de Heineken, s’observent aussi dans différentes boutiques.
« Nous savons que ces bouteilles de récupération sont néfastes à la santé. Mais, comme on n’a pas encore une société pouvant produire suffisamment d’autres bouteilles pour les remplacer, nous continuerons d’utiliser ces emballages interdits. On ne peut pas arrêter le commerce de l’huile, car c’est notre gagne-pain », indique un commerçant de l’huile de palme rencontré dans le quartier Bwiza en dehors du marché de Jabe.
Selon lui, les bouteilles de récupération sont moins chères et plus solides que les bouteilles neuves. Il fait savoir que même les clients préfèrent des bouteilles de récupération : « Après la mesure de BBN, j’obligeais mes clients d’amener eux-mêmes leurs récipients. La plupart amenaient des bouteilles en plastique de récupération. Pour mieux servir mes clients, j’ai décidé de continuer de les utiliser ».
Au marché de Cotebu au nord de la ville de Bujumbura, certains commerçants de l’huile de palme utilisent aussi des bouteilles de récupération malgré leur interdiction.
Cependant, certains clients amènent leurs récipients surtout de petits bidons pour acheter de l’huile. Pour eux, la mesure prise par le BBN est salutaire.
Pour d’autres clients, il devrait y avoir des mesures d’accompagnement après l’interdiction de l’utilisation emballages de récupération. « Il est difficile de convaincre la population de laisser ces bouteilles de récupération, alors qu’on n’a pas préparé, au préalable, ce qui va les remplacer », estime une consommatrice rencontrée au marché de Cotebu, au nord de la ville de Bujumbura, ce 28 juin.
Dans une conférence de presse animée le 14 mars dernier, le directeur général du BBN, Séverin Sindayikengera, a exigé que tous les emballages de récupération soient retirés du marché jusqu’à la fin du même mois. Un mois plus tard, il a lancé une campagne de retrait forcé des emballages de récupération dans les marchés, déplorant que la majorité des commerçants continuent de les utiliser malgré leur interdiction depuis août 2022.
Le BBN aura fait son travail. Nous l’encourageons à continuer dans la même voie afin de protéger la santé des citoyens. Si ces emballages ont été fabriqués pour un usage unique, nous devons nous conformer à cette mesure. Ils ne devraient pas être utilisés plusieurs fois.
Toutefois les services concernés qui interdisent la réutilisation de ce genre d’emballage devraient en même temps suggérer une solution de rechange.
Que voulez-vous que ces détailants d’huile de palme fassent ? Sont-ils obligés de fabriquer eux-mêmes les emballages ou stopper la vente d’huile ? Non. Pourquoi ne pas démarrer la mise en place d’une unité de production de ce genre d’emballage ?
Birababaza kubona umuntu ariko aradandaza ibintu (birimwo n’ivyokurya) yabishize kukameza kari iruhande ya caniveau icamwo ibicafu.
Hari video y’i Bujumbura aho amaguru abiri y’ameza yari muri caniveau ndani.