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Emasculés par des militaires

05/05/2013 Commentaires fermés sur Emasculés par des militaires

Quatre hommes ont été torturés par des soldats sur la colline Kigangabuko en commune Kinyinya, province Ruyigi. Aujourd’hui, ils ne peuvent plus remplir leurs devoirs conjugaux. D’après eux, leurs femmes menacent de partir. Le procureur de la République à Ruyigi indique qu’il va se saisir du dossier.

Ils sont au nombre de quatre, tous originaires de la colline Kigangabuko, commune Kinyinya. Pascal Nteramarira, Bosco Barankenyereye, Ntaconkurikira et Barihuta disent avoir été torturés par des soldats de la position de Kigangabuko en commune Kinyinya. Des cas de torture pas comme les autres car cela consisterait à tordre les parties génitales des victimes. Ces dernières affirment qu’ils sont aujourd’hui dans l’incapacité de remplir leurs devoirs conjugaux.

Pascal Nteramarira est père de 4 enfants. Arrêté le 11 février 2013 après une dispute avec sa femme, il est conduit manu militari à la position des soldats qui se trouve sur la colline Kigangabuko. Il était 17 heures. Aux environs de 22 heures, le chef de la position accompagné de deux autres soldats le ligotent et commencent à le tabasser. «J’ai crié, j’ai demandé pardon sans succès.» Le calvaire continue. D’après Pascal Nteramarira, ces soldats tordent ses testicules jusqu’à minuit. Ses souffrances prendront fin avec l’intervention du chef de cette colline. Il sera relâché le lendemain après paiement d’une amende de 15.000 Fbu. Selon lui, il ne pouvait plus parler. Il a été malade pendant deux semaines, il ajoute : «Aujourd’hui, je ne peux plus satisfaire mon épouse.»

Même chose pour Ntaconkurikira. Accusé d’avoir volé 7000 Fbu, il a été conduit à la même position. Ligoté, il a été battu par 7 soldats. Par après, ils ont commencé à lui tordre les parties génitales jusque tard dans la nuit. «J’ai réussi à m’échapper et je suis allé dormir dans la forêt.» Le lendemain, il est de nouveau attrapé et on lui fait subir les mêmes tortures. Pour sortir, il est obligé de vendre son vélo pour payer 26.000 Fbu aux soldats pour les deux qu’il a passé à la position. « Ma femme m’insulte tout le temps que je ne suis plus un homme.» 

Le commandant du camp de Kinyinya dément

Le commandant du camp de Kinyinya rejette toutes ces accusations. Selon lui, il a fait une descente sur terrain et n’a rien constaté concernant lesdites tortures. Il indique qu’il y a eu seulement quelques vols d’argent et rien d’autres. «Personne n’est encore venu m’en parler.» Le procureur de la République à Ruyigi, Isaac Sabuwanka, souligne qu’il a été mis au courant de ce dossier tardivement. «J’attend le rapport de la police de Kinyinya pour prendre des décisions.»
Toutefois, les victimes ainsi que les organisations des droits de l’homme demandent que ce dossier soit traité dans les plus brefs délais et que les coupables soient traduits devant la justice. Ils réclament aussi des dommages et intérêts pour les victimes. 

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