Depuis le 9 avril dernier, la police a déjà effectué trois arrestations de trafiquants de drogue, tous étrangers. Le porte-parole de ce corps loue le travail des policiers, avec l’aide de la population, et reste confiant en l’avenir, même s’il ne néglige pas ce trafic et les trafiquants.
<doc8003|right>{Ces produits sont saisis en moins d’un mois, ce qui n’était pas arrivé depuis quelques années. Est-ce un signe alarmant ?}
Le trafic de drogue est une des infractions les plus combattues au monde, mais les trafiquants ne l’abandonnent pas parce qu’il est très lucratif, ce qui en fait un phénomène récurent. C’est un problème mondial et, en réalité, aucun pays ne peut le combattre seul, raison pour laquelle l’Interpol, dont fait partie le Burundi, en a fait une priorité. Ainsi profitons-nous d’un échange d’informations sur ce trafic. Le dernier cas d’un trafiquant attrapé avec de la drogue remonte à 2007, où un Tanzanien a été arrêté à l’aéroport international de Bujumbura avec de la drogue sur lui. Après, il s’en est suivi une période d’accalmie, jusqu’aux récentes arrestations des trafiquants nigérians au même aéroport, et d’autres attrapés ce mercredi dans une maison du quartier Kigobe. Ces arrestations sont une manifestation d’un trafic qui reprend, et elles ont réussi grâce aux renseignements de la population et aux informations échangées au sein de l’Interpol. Mais chaque pays s’organise au niveau interne avec des stratégies ponctuelles, et c’est aussi grâce à cela que le service de recherche criminelle a pu faire ces arrestations.
{Ces arrestations ne signifient-elles que le Burundi est en train de devenir une plaque tournante de ce trafic ?}
Jusqu’ici, nos investigations nous mènent à remarquer un phénomène de relais. Des gens entrent sur le territoire burundais et y laissent de la drogue. D’autres viennent la prendre pour une autre destination. Nous faisons des investigations pour connaître les points d’entrée car ceux que nous avons déjà attrapés sortaient de notre territoire, alors qu’ils étaient entrés sans drogue, d’après nos informations. Avec l’aide du parquet, nous essayons de localiser les points d’entrée, puisque les drogues dures comme la cocaïne et l’héroïne ne sont pas produites localement. Le Burundi est donc un relais dans ce trafic.
{Les trafiquants attrapés sont des étrangers. Vous ne soupçonnez pas des complicités locales ?}
Nous suspectons beaucoup des complicités locales qu’il nous reste seulement à identifier, pour une simple raison : un étranger qui arrive dans notre pays a besoin d’une logistique, ce qui suppose une complicité locale.
{Après les récentes arrestations, ne craignez-vous pas une recrudescence de ce trafic au Burundi ?}
Nous sommes confiants car ces arrestations sont un indice qui nous appelle à plus de vigilance. Nous faisons aussi appel à une plus grande synergie, et en respectant l’aide des citoyens de bonne foi. Le trafic de drogue est une réalité et nous allons doubler d’énergie pour le combattre car les trafiquants ne restent pas les bras croisés. Ils sont inventifs et ne lésinent pas sur les moyens pour échapper à notre vigilance, d’où l’importance de la multiplicité des secteurs d’intervention.