Au sein du gouvernement et dans les instances des partis politiques, les femmes occupent encore une place minime. Ce qui a des conséquences néfastes au niveau de leur accès à des postes électifs. Alors que le pays se prépare aux élections de 2025, les femmes politiques, les activistes de la société civile ainsi que les commerçantes appellent à une évolution des mentalités ainsi qu’à une bonne représentation qui doit notamment passer par l’augmentation des 30 % de postes dédiés aux femmes.
Les femmes jouent un rôle majeur dans l’économie nationale du Burundi. Elles représentent 55,2 % de la population active selon le rapport de l’Onu-Femme de 2023. Cependant, la Constitution du Burundi prévoit un quota de 30 % de femmes dans le gouvernement, à l’Assemblée nationale et au Sénat, le but étant de promouvoir la participation des femmes aux postes de décision électoraux.
Malgré ces améliorations, les femmes sont toujours confrontées à de nombreux défis. Quel est le bilan qu’elles donnent sur la législature en fin de mandat ? Quelles sont leurs aspirations lors de la prochaine législature ? Certaines femmes exerçant le métier de commerce rencontrées sur le terrain parlent de leurs bilans et de la préparation des prochaines élections.
« Nous sommes prêtes pour voter lors des prochaines élections. Mais, nous voudrions demander aux femmes qui seront élues de plaider pour nous ainsi que pour nos droits. Une femme doit défendre une autre femme. Que les 30 % des femmes dans tous les domaines de la vie du pays soient bien respectés. Comme ça, nous allons avoir celles qui vont nous défendre. Nous sommes fortes et nous pouvons le faire », telles sont par exemple les aspirations des femmes exerçant le commerce ambulant dans la ville de Bujumbura.
Selon elles, la législature en fin de mandat n’a pas assez plaidé pour les commerçantes ambulantes. « Je ne sais pas si je suis sous informée mais dans presque toutes les réunions ou plénières qui se sont tenues durant cette période, aucune femme ne s’est levée pour nous défendre. Mais ça fait plusieurs années que nous sommes dans la rue. Nous avons demandé qu’on nous donne une place ici au centre-ville, car il s’agit d’un endroit où se rencontrent plusieurs personnes. Malheureusement, on nous dit toujours d’’aller au marché dit Cotebu. Or, tu peux aller faire le commerce dans ce marché et rentrer la poche vide. Mais, ici dans le centre-ville, tout le monde a un client. »
Une sensibilisation à l’égard des femmes est nécessaire pour que la femme se développe économiquement et intelligemment, suggère l’une des commerçantes ambulantes.
On n’a pas de force
Quelques femmes politiques ont également donné leurs bilans relatifs à la législature en fin de mandat ainsi que leurs aspirations pour la prochaine législature. Selon Kathy Kezimana, députée élue dans l’EALA, la femme qui est élue au Burundi n’a pas de force.
« Nous sommes des femmes députées élues par la population. Donc, tout ce que nous avons fait, toutes les lois votées, tous les voyages effectués, tout cela a été fait pour le bien de la population. Ce que je peux dire, aujourd’hui, la femme qui est élue au Burundi n’a pas de force. Premièrement, les femmes sont encore peu nombreuses dans le gouvernement. On dirait qu’on est limitée à 30 % dès 2005. Jusqu’à maintenant, la situation est toujours pareille et ces 30 % ne sont pas bien respectés partout. », précise-t-elle.
Selon elle, le quota de 30 % devait être bien respecté voire augmenté sans aucune condition. Elle souhaite également qu’une sensibilisation soit faite à l’endroit des femmes depuis les collines pour que la femme se sente à l’aise et pour se faire élire.
Le rêve de Mme Kezakimana pour les prochaines élections est de voir les femmes accepter de se faire élire librement sans attendre d’être cooptées.
« Je proposerais que lors des prochaines élections, on utilise une liste bloquée qui est zébrée en alternant les hommes et les femmes et non de faire commencer deux hommes pour mettre la femme en troisième position. Il faut que les femmes sachent aussi que le pays est le nôtre. Nous sommes nombreuses. Nous avons la force. Il n’est pas question que la femme reste toujours derrière. J’ai un rêve de voir un jour que si le président est un homme, la Première ministre soit une femme et si le président de l’Assemblée nationale est un homme, le président du Sénat soit une femme. »
Selon la prénommée Hawa de l’UPD Zigamibanga, les femmes qui ont été élues lors de la législature en fin de mandat ont œuvré pour faire progresser la représentation des femmes dans les instances décisionnelles.
« L’atteinte d’un quota de 30 % des femmes au sein du gouvernement et du Parlement a permis de mieux faire entendre la voix des femmes et de faire adopter des lois plus favorables à l’égalité des genres. »
En termes d’aspiration, Mme Hawa souligne que son aspiration principale lors de la prochaine législature est de voir la représentation féminine dans les instances décisionnelles respectée et l’idée d’atteindre la parité homme-femme.
« Je propose d’autres aspirations pour la prochaine législature. Il faut qu’on adopte une loi centrée sur l’égalité des genres qui puisse garantir l’égalité en termes de droits dans tous les domaines : l’éducation, l’emploi, la santé notamment en milieu rural. Il faudra également que la prochaine législature soit marquée par une avance significative au niveau des droits des femmes au Burundi. »
Les femmes politiques invitent toutes les femmes burundaises à participer dans les prochaines élections et de se faire élire en choisissant parmi elles les candidates capables de gouverner avec des projets solides pour le développement de la femme en particulier et du pays en général. Ces femmes veulent aussi une augmentation du quota de 30% ainsi qu’une bonne représentation dans tous les domaines de la vie du pays.
Ridicule
C est à vous, par votre travail et votre attitude de vous profiler comme candidate et vous faire reconnaître par vos compétences
Ayez de la personnalité