Au moment où certains partis politiques se disent préoccupés par la sécurité de leurs candidats aux prochaines élections, avec leur affichage, le ministre de l’Intérieur a organisé ce lundi 27 janvier une réunion avec la classe politique, les gouverneurs des provinces et la CENI.
Au cours de cette réunion, les responsables des partis politiques ont demandé des garanties sur la protection juridique et physique de leurs candidats. Une inquiétude exprimée également lors d’une rencontre précédente tenue le 17 janvier entre la CENI et les partenaires électoraux, au cours de laquelle plusieurs politiciens avaient dénoncé des actes d’intimidation perpétrés par certains militants de partis rivaux visant à semer la terreur.
Le ministre burundais de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique, accompagné du président de la CENI, Prosper Ntahorwamiye, a tenu à rassurer les participants en rappelant le rôle des autorités administratives locales et provinciales dans la gestion des conflits.
Selon Martin Niteretse, « un militant, qu’il soit de tel ou tel autre parti, reste avant tout un citoyen. Adressez-vous d’abord à l’administration communale ou provinciale. Si cela ne suffit pas, vous pouvez venir directement me voir. Mais si un militant a commis une infraction, il sera puni conformément à la loi ».
Cependant, cette déclaration n’a pas dissipé toutes les préoccupations. Gaspard Kobako, président de l’Alliance nationale pour la démocratie (AND), a évoqué l’arrestation et la détention pendant 75 jours du porte-parole de son parti dans la province de Bubanza, sans qu’aucun dossier ne soit établi.
« Le terrain n’est pas facile. Et aucun membre d’un parti politique n’a de mainmise sur un militant d’un autre parti », a-t-il fait savoir. Durant cette période, déplore M. Kobako, les autorités locales ont été sollicité mais elles ont préféré fermer les yeux.
Le parti Conseil des Patriotes (CDP), représenté par Anicet Niyonkuru, a aussi pointé du doigt l’arrestation de deux de ses militants, Antoine Mbaririmbanyi et Fabien Nijimbere, accusés d’avoir subtilisé des documents électoraux de leurs voisins, les empêchant ainsi de participer aux élections. Ces deux militants ont été condamnés à payer une amende de 800 000 FBU chacun. Le CDP a dénoncé ce qu’il perçoit comme une justice partiale.
Outre la question de la sécurité, les représentants des partis politiques ont exprimé leur mécontentement face au rejet de certaines listes de candidats au niveau communal par la CENI. Au nom de la Coalition Burundi Bwa Bose, Patrick Nkurunziza, son président, s’est indigné du rejet de ses listes dans 18 communes, malgré un feu vert précédemment obtenu de la Cour constitutionnelle.
« Nous avons annoncé le calendrier électoral le 15 octobre, et le président de la République a signé le décret de convocation le 16 décembre. Cela fait 54 jours. Les élections étaient connues depuis cinq ans. Est-ce qu’un parti ne peut pas former ses listes à temps ? », s’est interrogé le président de la CENI, avant d’ajouter que les listes de la Coalition « Burundi Bwa Bose » ont été rejetées, car le délai de soumission des candidatures avait déjà expiré.
Quand la question du carburant s’invite
Une autre préoccupation majeure soulevée lors de cette réunion concerne la gestion équitable du carburant pendant la période électorale. Dans un contexte de pénurie persistante, certains politiciens ont accusé le parti au pouvoir de bénéficier d’un approvisionnement préférentiel.
Ils ont plaidé pour une distribution régulière afin de garantir l’équité entre tous les acteurs en compétition pendant la campagne électorale. Pierre Ntahorwamiye quant à lui, a informé que la CENI dispose d’un stock stratégique de 15 000 litres de carburant, fourni par l’État burundais, pour soutenir ses activités électorales.
Enfin, la sensibilisation à une éducation civique et électorale a été mise en avant par le ministre de l’Intérieur, qui a appelé les partis politiques à bannir les discours violents et les injures envers les autres partis. « Nous devons tous travailler pour garantir des élections pacifiques », a-t-il conclu.
Les gouverneurs se sont engagés à travailler ensemble pour garantir la sécurité durant les élections. Ils ont également appelé les militants des partis politiques à respecter la loi pendant cette période cruciale.
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