La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) demande aux sénateurs de lancer à temps la réflexion sur l’amendement du cadre légal des élections de 2015. « Des lacunes existent dans le code électoral et méritent d’être corrigées », reconnait Pierre Claver Ndayicariye, son président.
<doc4903|left>L’atelier organisé ce 7 août était une occasion de restituer les recommandations tirées des séminaires et ateliers régionaux sur la culture démocratique à l’intention des membres du Sénat et de l’Assemblée nationale. Ils se sont déroulés dans les provinces de Ngozi, Gitega, Rutana et Bujumbura, en mai et en juin. C’est le président du Sénat, Gabriel Ntisezerana, qui a ouvert l’atelier.
Les échanges ont porté sur les systèmes électoraux, le cadre légal des élections, les contentieux électoraux, le rôle des parties prenantes et le financement des élections.
L’objectif de ces rencontres, indique Pierre Claver Ndayicariye, est la promotion d’un environnement politique favorable au succès du processus électoral de 2015. « Elles s’inscrivent dans le cadre de la campagne nationale de renforcement de la culture démocratique lancée par le chef de l’Etat, à Rutana, le 18 novembre 2011 », rappelle-t-il.
Parmi les lacunes, précise le président de la CENI, il y a la prise en charge des représentants des partis politiques et celle des indépendants lors des élections. « Il s’est avéré qu’ils travaillaient toute la journée, sans rien manger et rentraient la nuit. Il était prévu que la CENI leur donne un peu d’argent, mais elle en était incapable », déplore M. Ndayicariye.
Ensuite, tout le monde se demande s’il faudrait utiliser plusieurs bulletins de vote comme pour les élections de 2010, ou un bulletin unique pour faciliter la tâche aux agents électoraux.
D’autres défis à relever ne manquent pas : l’absentéisme des parlementaires lors des sessions, la faiblesse des ressources nationales et la cooptation, si toutes les ethnies ne sont pas représentées, est délicate sachant qu’il ne faut pas dépasser 15 conseillers communaux, etc.
Pour la représentante résidente du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), Rosine SORI-COULIBALY, l’organisation des élections, à elle seule, ne constitue pas une garantie de démocratie : « Il est essentiel de dépasser largement l’évènement immédiat et ponctuel des élections. Le Parlement a un rôle primordial à jouer pour bâtir une culture politique et renforcer la transparence du processus électoral. » Elle salue la bonne collaboration qui a toujours caractérisé la CENI et le PNUD. C’est ce dernier qui a financé l’organisation des séminaires régionaux et ceux destinés à la restitution.
La CENI optimiste
La CENI croit que la paix et la démocratie sont réelles dans notre pays. « Il faut que les acquis démocratiques soient en permanence le ferment de la cohésion nationale », précise Pierre Claver Ndayicariye. Pour lui, la garantie d’une démocratie, après les élections, réside dans l’acceptation, par les acteurs politiques, des résultats sortis des urnes, mais aussi dans le respect des idées de leurs concurrents. « La vraie démocratie prend ses racines au sein des partis politiques », indique-t-il.
Il affirme que les recommandations issues de ces séminaires ont déjà été communiquées aux responsables des institutions (Parlement, gouvernement, diplomates, partis politiques, etc.) qui jouent un rôle clé dans la préparation des élections de 2015. En vue d’atteindre le plus grand nombre d’acteurs électoraux, la CENI organisera, en mi-août, des séminaires provinciaux sur le renforcement de la culture démocratique. Ce 8 août c’est le tour des députés.