Lundi 23 décembre 2024

Politique

Elections de 2015 : l’Eglise catholique n’en mène pas large

Le Sanctuaire marial du Mont Sion Gikungu a organisé une marche pour « des élections apaisées de 2015 », dimanche dernier, qui a vu une grande affluence des acteurs politiques, sociaux et de la Ceni.

Pour le bon déroulement des élections de 2015, nombre de  fidèles ont participé à cette marche pour « des élections apaisées de 2015. » ©Iwacu
Pour le bon déroulement des élections de 2015, nombre de fidèles ont participé à cette marche pour « des élections apaisées de 2015. » ©Iwacu

Des fidèles n’en croyaient pas leurs yeux : officiels et opposants étaient présents à une marche pour « des élections apaisées de 2015. » Prosper Bazombanza, premier vice-président de la République, Pie Ntavyohanyuma et Gabriel Ntisezerana, respectivement présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Philippe Nzobonariba, porte-parole et secrétaire général du gouvernement, Odette Kayitesi, ministre de l’Agriculture et de l’Elevage et Concilie Nibigira, représentante légale de l’Uprona.

Du côté des opposants politiques, Agathon Rwasa, Charles Nditije, Dr. Jean Minani, etc.
Sur le Boulevard du 28 novembre, au niveau de l’Hôpital militaire de Kamenge, la marche pour la paix a débuté à 8h30. Ces invités des pères Schoenstatt ont cheminé ensemble. Au milieu d’eux, Mgr Evariste Ngoyagoye, archevêque de Bujumbura.

« Nos mains sont souillés de sang »

Dieu se met en colère quand des gens viennent devant lui pour offrir des bœufs, des boucs et des taureaux, alors qu’après, ils châtient son peuple », déclare Mgr Evariste Ngoyagoye. Il avertit que dans pareil cas, même si l’on passe des jours et des nuits à prier, Dieu n’entend pas, ni n’exhausse les supplications.

Ce jour-là, les pères Schoenstatt, organisateurs de cette marche pour « des élections apaisées de 2015 », l’avaient beaucoup attendu. Pourtant, Mgr Ngoyagoye indique qu’il était réticent : « Dans un pays où les divisions, la violence, la haine, le mensonge et l’égoïsme prévalent, cela décourage. »

Toutefois, il a constaté que les invités ont répondu nombreux à cette marche. Et l’archevêque de Bujumbura de lâcher : « C’est finalement sérieux ! » « C’est pour la première fois dans l’histoire du pays que le sang est versé avant la tenue des élections», déplore le prélat. Selon lui, les discours politiques n’augurent rien de bon.
Face à cette situation qui prévaut à quelques mois des élections, poursuit-il, certains chrétiens s’interrogent s’il faut continuer à prier ou arrêter.

« La réconciliation est possible »

Des politiciens devant le sanctuaire marial de Mont Sion ©Iwacu
Des politiciens devant le sanctuaire marial de Mont Sion ©Iwacu

Selon Félicien Nimbona, recteur du Sanctuaire marial et un des organisateurs, dans la foi chrétienne, tout est possible. L’objectif de notre initiative, souligne abbé Nimbona, c’est de prier pour le bon déroulement des élections avec tous les acteurs concernés par ce processus. La peur-panique, le désespoir et le message de réconciliation du Pape François, lors de sa visite en Iran et Palestine, deux pays en guerre depuis longtemps, ont motivé la rencontre.

Au nom de la Conférence épiscopale, Mgr Evariste Ngoyagoye fait savoir que l’Eglise catholique s’inquiète des divisions au sein de la classe politique : « Dieu a rompu le mur qui séparait son peuple, pourquoi persistez-vous dans les clivages de toutes sortes ? » L’archevêque de Bujumbura assure que les autorités politiques qui sont venues prier ne sont pas n’importe lesquelles : « Vous êtes forts et vous avez le dernier mot dans vos différentes institutions. » Si vous décidez aujourd’hui d’être guidés par la volonté de Dieu, conseille-t-il, la situation jugée critique va se décanter.

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>>> Réactions

Charles Nditije : « Les Burundais ont besoin d’élections sereines »

Le président de l’Uprona non reconnu par le ministère de l’Intérieur estime que la présence massive des chrétiens à cette marche signifie que le peuple burundais a besoin d’élections sereines. Charles Nditije déplore, cependant, l’absence de grands ténors du parti présidentiel.

Concilie Nibigira : « Si chaque parti pouvait organiser un pèlerinage… »

Pour la représentante légale de l’Uprona, si à l’intérieur de chaque organisation politique, on parvenait à organiser un pèlerinage pour la réussite de leurs projets de société, ça serait une bonne chose. Selon elle, cela permettrait d’avoir des dirigeants qui viennent de Dieu. « Tout vient de lui. » Elle affirme que ce pèlerinage a permis à toutes les tendances politiques de se mettre ensemble pour une même cause : la prière. L’occasion, déclare-t-elle, lui a redonné espoir. « Nous nous sommes engagés et nous devons respecter. »

Léonce Ngendakumana : « Bravo à l’Eglise catholique »

Le président de l’Alliance des démocrates pour le Changement (Adc-Ikibiri) apprécie cette initiative : « Elle rentre dans le sens de la préparation des élections libres, démocratiques et apaisées. » D’après M. Ngendakumana, c’est également en faveur de la réconciliation et de la cohabitation pacifique. L’Eglise, ajoute-t-il, a déjà organisé de telles rencontres pour les jeunes, les femmes, etc. Léonce Ngendakumana appelle les autres Eglises et organisations à lui emboîter le pas pour la promotion d’une société équitable et juste.

Sylvestre Ntibantunganya : « C’est un appel au leadership chrétien »

Pour l’ancien président de la République, c’est une occasion de rappeler aux politiques chrétiens leurs responsabilités et devoirs. « Ils doivent conduire le pays en se référant aux valeurs chrétiennes. » Une évaluation au quotidien, précise-t-il, s’impose. La mission des politiques, rappelle-t-il, n’est pas de faire peur, de créer des problèmes. Ils doivent plutôt trouver des voies de solutions. « Avant, pendant et après les élections, les politiques doivent affermir la paix, dont le pays a tant besoin. » Dans la suite, conclut-il, il faut penser à d’autres actions qui rendent la classe politique de plus en plus responsable.

Forum des lecteurs d'Iwacu

11 réactions
  1. Twikozibara

    Icabuze ni iki?

  2. joan

    this is ridiculous , why do we support this type of things
    i thought we are suppose to be a secular country , churches are not places to have a dialogue about politics
    politicians have many platforms where the can discuss their politics .

    • Paci

      If christians are close to 90% in Burundi, why no try to encourage the leaders (if indeed we do have some serious ones…) to prepare peacefull elections in2015! Peace has no value, we do need it. Allegic to churches? To me, the bad thing would be if the law encourages the existence of christians political parties for instance.

    • watatu

      a good initiative remains GOOD no matter where it is coming from. Congratulations to Mont sion community for this initiative. I think that as burundians, we need such peacifull meetings in which participate authorities who are always opposing each other when it comes to decide on matters that impact on the life of millions of burundian. Congrats also to the catholic church and Archbishop Ngoyagoye for facilitating this function.

  3. kimeneke

    amaraso yabene burundi ariko akomere induru imbere yimana harageze yuko tous les criminels bishura kumwe kwa gahini

  4. Nibarize

    Abarundi turi ibitangaza. None Karori Nditije na Konsiriya Nibigira, Yohani Minani na Lehonsiyo Ngendakumana (naho batamuvuze mu bitavye urwo rugendo, yagize commentaire), n’abandi batarabana ryiza, bishoboka gute ko bahurira hamwe mu « bisabisho » vyo gusaba amatora atekanye, ariko bikanka ko basubiza hamwe? Amatora ashobora gutekana gute batabishizemwo ugushaka mu gusambura izo mpome zo mu mutima zibatandukanya? Mbega hoho umwe wese yasenga asaba iki? Ubwo ntiduhakwa kwiyumvira ko igisabisho ari bâton magique? Yezu mu Nkuru Nziza ati: « Niwaja guhereza ishikanwa ryawe, maze ugeze imbere ya altari ukibuka ko mwenewanyu agufitiye akajirya, siga ngaho ishikanwa ryawe, ubanze uje gusubiza hamwe na mwenewanyu, uhejeje ugaruke uhereze ishikanwa ryawe ». Ekleziya Gatorika yirundi yakora, ariko abo banyapolitike batikuyemwo ako gatima ko kwironderera inyungu zabo ngo biteho ineza y’igihugu ngo barondere kucubaka bashize hamwe, hazoba hakiri intambwe ikomeye cane: ibisabisho bibwirizwa kujana no guhindura ingendo, canke bigashigikira icipfuzo gikomeye co guhinduka. Ico cipfuzo kibuze, twohava dusanga tumeze nka wa mufarizayo yaja gusenga yagiriza abandi ngo bo bariba, … mu gihe nawe yitera mashurwe ngo ntameze nk’abandi: arisonzesha kabiri mu ndwi, agatanga ic’icumi kuvyo yimbuye, … Augustino mweranda niwe yayamaze ati: « Imana yaturemye tutayifashije, ariko ntizodukiza tutayifashije ». Kumbure bizoza, sinokwihebura. Reka dushishikare dusabira igihugu.

  5. mami

    Iyo umuntu yagiye gusenga ntaraba ngo mbega naka yaje canke ntiyaje. Mfatiye kuvyo nditije yavuze womenga yari yagiye ngo bamubone canke guharura abaje n’abataje. Ahubwo ni wewe nyene wategerezwa kwisuzuma ukihana imbere y’Imana maze ukifatira ingingo y’uko uruhara rwawe ruzoba ntamakemwa muri aya matora, ugasaba Imana ngo igufashe kuvuga amajambo ahezagira, ukareka gutukana, kubesha no kubeshera abandi. Kira noneho mbona na Concilia mupfa uburongozi bw’umugambwe ariho yari ari, none mwe nawe mwoba mwasubiye inyuma mwikubise agashi, mwemereye Imana ko mugiye kwubaka umugambwe ha kuwusambura? Yezu yabwiye abafarizayo ati  » Imber yo gushaka gukura akatsi kari mujisho rya mugenzawe, banza ukure urwo rugiga ruri mujisho ryawe. » Abo ba « tenors » b’aba DD bazobazwa ivyabo nawe Nditije ubazwe ivyawe. N’aho abo wipfuza ko baza bari kuza, batigiriye umugambi wo guhinduka bo nyene, si Musenyeri Ngoyagoye yari kubahindura, murundi yaranguye ubutumwa bwiwe mukubaha lecon de morale.

  6. Karire

    Waouh!
    Intéressant!
    « Charles Nditije déplore, cependant, l’absence de grands ténors du parti présidentiel ». Il ne sait pas qu’ils sont protestants, ou musulmans, ou encore athés pour la plupart. Les attendait-ils là alors? Ewe Nditije sha!

  7. Marcien Nduwumwe

    Belle initiative. Si et seulement si et l’Eglise Catholique et le pouvoir, l’opposition prient en verite et en esprit. Ce que je doute.

    • Kazoviyo

      Mbega umurundi atazi ko igisuma, umwicanyi n’ibindi bikozi vy’ikibi bidafashwe bivuga ngo « nagize Imana sinafatwa ». Ntibitangaje rero kubona abo bose batambuka hamwe ngo bariko basaba Imana. Jewe nibaza ko tudasenga Imana imwe na bamwebamwe muri abo.

    • hat

      Oui Mgr Ntamwana a été clair, mgr Ngoyagoye reste dans l a peu près , pas de clarté. ,pas de parti pris. Du déjà vu dans le Burundi où atawuhandwa ku rurimi. Un equilibrisme qui cache très peu le manque de courage.

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