Une vidéo d’un responsable local du Cndd-Fdd à Gihungwe dans la commune de Gihanga en province de Bubanza, appelant les militants de ce parti au pouvoir à ne pas donner en location leurs maison au CNL, le principal parti d’opposition, fait le buzz. L’intolérance politique s’installe.
C’est avec vigueur et conviction que cette autorité lance un ultimatum lors d’un petit meeting : « Gare à celui qui osera toucher à l’argent d’un bail pour une quelconque maison louée au CNL ».
L’avertissement est solennel : « Celui qui mettra en location sa maison ici à Gihungwe pour qu’elle soit transformée en permanence du CNL et que ses militants plantent leur drapeau en face, alors qu’il n’y en a jamais eu depuis 2005, qu’il assume toutes les conséquences, il aura mis le feu à ce centre urbain de Gihungwe ».
Ce n’est pas tout comme mise en garde : « Celui qui se permettra de faciliter l’acquisition d’une permanence du CNL ici à Gihungwe, c’est jouer avec le feu. Ce sera une déclaration de guerre, elle commencera et se terminera chez toi ».
Et au haranguer de solliciter l’approbation de tous les militants du Cndd-Fdd présents : « Est-ce que ce que je vous dis là, n’est pas la vérité ? Sommes-nous d’accord ? » Et la foule d’acquiescer par des acclamations fusant de toute part. Alors, conclut-il, que celui qui veut jouer avec le feu, le fasse chez lui.
Un appel qui en dit long sur la cohabitation entre les militants du parti au pouvoir et du CNL dans cette localité à l’avant-veille des échéances électorale en vue.
Le ton monte, de même que la fièvre électorale, la récente vandalisation d’une petite permanence du CNL, le principal parti d’opposition, à Rutegama dans la commune de Gitega n’est pas un fait isolé.
C’est d’ailleurs une récidive, un geste précédé par d’autres actes de sabotage du genre rapportés dans plusieurs localités du pays et décriés par ce parti dont les rênes sont tenues par Agathon Rwasa aux prises aujourd’hui avec le ministère de l’Intérieur.
Dans un pays civilisé, ce personnage devrait être convoqué par la police et jugé pour menace et incitation à la haine politique.
Au cas contraire, le CNL devrait porter plainte. mais là je rêve…