Les Burundais participent ce mercredi à un triple scrutin, la présidentielle, les législatives et les communales, à travers tout le pays. Iwacu vous fait vivre ce vote national, à travers des reporters dépêchés sur place, dans différents centres de vote. Bref tour d’horizon en milieu d’après-midi.
Evariste Ndayishimiye : « quiconque voudra les perturber le payera cher »
Le candidat à la présidentielle du Cndd-Fdd s’est présenté à 9h34 au centre de vote de l’Ecofo Bubu, en commune Giheta (sa commune natale) de la Province Gitega. Un centre qui compte 1109 électeurs, répartis dans trois bureaux de vote. Vers 7h, on y remarquait déjà beaucoup de personnes dans les files d’attente.
Evariste Ndayishimiye a voté en compagnie de sa femme et de quelques membres du Cndd-Fdd. Le dauphin de Pierre Nkurunziza a déclaré que « les élections se déroulent dans la sécurité. Quiconque voudra les perturber le payera cher ».
Les mandataires politiques de l’Uprona, du CNL et du Cndd-Fdd étaient présents à ce centre de vote. Parmi les observateurs, des membres de la Commission épiscopale paix et sécurité et du Casaf-Burundi. Des diplomates nigérians et tanzaniens se sont également rendus sur place.
Agathon Rwasa : « Ce n’est la coupure des communications qui va empêcher le changement que nous attendons ce soir »
De son côté, Agathon Rwasa, candidat du CNL à la présidentielle s’est présenté vers 10h au centre de vote de Ciri, en commune Kiremba de la province Ngozi. Il y avait de nombreux journalistes sur place, on leur a d’abord interdit de prendre des images du vote de celui que l’on considère comme le principal challenger du dauphin du président Nkurunziza. Après une dizaine de minutes de palabres, autorisation leur a finalement été donnée de filmer et photographier.
Interrogé par les journalistes, Agathon Rwasa a déploré la coupure des réseaux sociaux dans tout le pays, dénonçant une « fraude planifiée ». D’après lui, « ce n’est pas WhatsApp qui vote, ce sont les Burundais. Ça ne sert à rien de couper les communications.» Agathon Rwasa se dit convaincu que « ce n’est pas cela qui va empêcher le changement que nous attendons ce soir ». Avant d’ajouter : “Si nous ne sommes pas satisfaits, nous allons saisir les juridictions compétentes. ”
Magarama/Gitega : A 6h40, certains des bureaux de vote sans urnes
Gitega, capitale politique. Au centre de vote de Magarama, les bureaux ont ouvert à 6h40. Le centre compte 10 bureaux de vote et 3946 votants au total. Entre autres mandataires, nous avons noté ceux du CNL, de l’Uprona, du Cndd-Fdd et du candidat Indépendant Dieudonné Nahimana.
Parmi les observateurs sur place, des représentants de la Fontaine Isoko, du Ministère africain de compassion et de la Commission diocésaine paix et sécurité.
Kayanza : Un retard dû au manque d’encre indélébile
La population électorale de la province de Kayanza s’est mobilisée très tôt le matin dans différents centres de vote, indifférente à la pluie qui s’abattait sur les lieux. Depuis 4h du matin, des files indiennes s’observaient déjà notamment aux centres de vote du Lycée Kayanza, du Lycée Muruta, du Lycée Gahombo et de l’Access School. La sécurité est assurée par de nombreux policiers, renforcés par des militaires.
A Kayanza, les opérations de vote ont débuté avec un retard de plus d’une trentaine de minutes en raison du manque d’encre indélébile. La province de Kayanza compte 277 centres de vote et 340991 électeurs.
Kanyosha/Mairie de Bujumbura: Au lieu de 6h00, 7h30
Le centre de vote du Lycée Kanyosha, au sud de la capitale compte 13 bureaux de vote pour accueillir 6550 électeurs. Bien que les électeurs fussent déjà sur les lieux depuis 5h 45, les activités ont débuté à 7h 30. Les agents de la CENI déplorent un espace insuffisant pour les opérations tandis que les électeurs dénoncent ce retard enregistré à l’ouverture des bureaux.
Aucune mesure de prévention contre le coronavirus n’a été envisagée pour les électeurs tandis que les agents de la Ceni portent des masques de protection. Les mandataires présents étaient ceux du CNDD-FDD, du CNL, de l’UPRONA, du CDP et ceux des indépendants…
Mukaza /Mairie de Bujumbura : les personnes vulnérables prioritaires
Au centre de vote de l’école de base du jardin public, les bureaux ont été ouverts à 7h45. La sécurité y est assurée par des policiers. Là-bas, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes handicapées ont pu voter en priorité
Carama/Mairie de Bujumbura : Des électeurs autorisés à voter avec l’ancienne carte d’électeur
Au centre de vote de l’’école Source de savoir’’ situé dans le quartier Carama au sud de la capitale, les bureaux de vote étaient ouverts à 7h du matin. Ce centre compte 12 bureaux de vote et environ 5000 électeurs. Des irrégularités ont été constatées par Iwacu : entre autres des gens qui votaient alors qu’ils ne sont pas sur les listes électorales ou encore d’autres qui le font avec l’ancienne carte d’électeur, utilisée lors du scrutin référendaire en 2018.
Sur place, des mandataires du CNDD-FDD, du CNL et une observatrice envoyée par une confession religieuse.
Kinanira/Mairie de Bujumbura : des mandataires interdits de voter
Le centre de vote de l’école primaire de Kinanira, communément appelé ‘’Socarti’’, en zone Musaga de la commune Muha a ouvert ses 13 bureaux de vote à 6h. Bien que figurant parmi les catégories des personnes autorisées par la CENI à voter dans les bureaux de vote où ils sont affectés, les mandataires se sont vu refuser de voter parce qu’ils ne figurent pas sur la liste électorale de ce centre.
Mukaza/Mairie de Bujumbura : du désordre créé par un favoritisme
Au centre de vote de l’école primaire du Bassin, en centre de la ville de Bujumbura, les opérations, dans les 10 bureaux que compte ce centre, ont démarré à 8h05. Dans ce centre, pas mal de personnes ne se sont pas retrouvées sur les listes électorales. Alors que les files d’électeurs se faisaient longues, on a observé du désordre suite à des manœuvres de dépassement et de favoritisme. Autre constat : le non-respect des mesures de prévention contre le covid-19 alors que les dispositifs de lavage des mains étaient bien installés.
Rumonge : la violation du vote secret et des mandataires arrêtés
Au centre Rumonge, les électeurs manifestaient un engouement réel depuis l’ouverture des bureaux de vote. Cependant, dans certains bureaux, on a observé des irrégularités. Notamment le non-respect du vote secret dans les isoloirs. Dans certains centres de vote, il n’y a pas de mandataires de partis d’opposition. Soulignons que 9 mandataires du CNL au centre de vote de la colline Gatobo en commune de Burambi ont été arrêtés ce matin, tandis que Erasme Muke, responsable communal du CNL à Rumonge a été également arrêté ce mercredi vers 11h30 alors qu’il dénonçait des gens qui essayaient d’influencer les électeurs dans les files d’attente.