Les représentants des partis politiques réunis ce mardi 28 janvier 2020 sur l’initiative de la Ceni s’inscrivent en faux contre l’exigence de cette Commission d’avoir dans le dossier de candidature l’extrait du casier judiciaire. La Ceni semble rétrograder.
La Commission électorale nationale indépendante a présenté les éléments constitutifs des dossiers des différentes candidatures aux élections. L’extrait du casier judiciaire qui est dans le viseur des représentants des partis politiques est exigé dans tous les dossiers sur tous les échelons.
Noé Mbonigaba, chargé de l’idéologie au parti CNL (Conseil national pour la liberté) dénonce ce qu’il qualifie de ’’tracasseries administratives inutiles’’. Il a précisé que l’exigence de ce document délivré seulement à Bujumbura risque d’être une entrave pour plusieurs candidats aux élections compte tenu du temps restant. Il a suggéré à la CENI de ne considérer cette pièce que pour les candidats élus.
Pour Pierre claver Nahimana, président du parti Sahwanya FRODEBU, ce document n’est pas obligatoire à la lumière du Code électoral en vigueur. Selon lui, c’est ’’matériellement impossible à l’état actuel des choses’’ pour un service à guichet unique de produire plus de 60 mille documents en un mois. « Supposons 3 candidats par colline et par parti. Cela fait plus de 60 mille documents au niveau national. C’est pratiquement irréalisable».
Kefa Nibizi, président de part Sahwanya FRODEBU Nyakuri abonde dans le même sens. Il a rappelé que la situation s’est compliquée en 2015, ce qui a amené la CENI à opérer des arrangements de dernières minutes. « Cette commission a dû abandonner certains documents sinon elle ne pouvait pas s’en sortir». Pour lui, faire de l’extrait du casier judiciaire un préalable pour les candidats surtout aux élections au niveau des collines risque de rééditer le même scénario.
D’après lui, l’article 184 du code donne la possibilité à la CENI d’établir des conditions particulières de présentation des dossiers de candidature. Il est encore possible, fait-il savoir, de les modifier pour des élections inclusives.
Pierre-Claver Kazihise, président de la CENI trouve pertinentes les appréhensions des principaux intéressés. Il a promis que la commission se penchera sur la question dans le strict respect de la loi.
Signalons que les élections communales, législatives et présidentielles sont cumulées. Ces sont les premiers scrutins prévus le 20 mai 2020.