Pierre Kazihise, président de la Ceni, tranquillise les candidats : la Ceni n’acceptera jamais que des cartes volées soient utilisées durant le triple scrutin du 20 mai. Ces propos ressortent d’une conférence de presse qu’il a tenue ce mercredi 13 mai 2020. C’est après que certains partis politiques ont dénoncé que leurs militants se sont vus retirer par force leurs cartes.
Devant les journalistes, M. Kazihise a tenu à éclaircir l’opinion sur les lamentations de certains candidats. Pour rappel, la coalition Kira -Burundi et le CNL avaient interpellé la Ceni sur les irrégularités observées et susceptibles de favoriser la fraude électorale. Ces formations politiques s’étaient également plaintes de l’absence des listes électorales. A ce sujet, le président de la Ceni a indiqué qu’elles sont bel et bien disponibles. Pour preuve, il affirme que c’est à la base d’elles que les cartes d’électeur ont été distribuées. «En date du 2 février 2020, nous avons tenu une réunion avec tous les responsables des partis politiques. Nous leur avons officiellement annoncé que les listes électorales étaient disponibles.» a-t-il souligné. D’après lui, elles ne peuvent pas être affichées, faute d’espace suffisant.
M. Kazihise s’est aussi exprimé sur la constitution des bureaux de vote. Dans une correspondance qui lui avait été adressée le 8 mai, Agathon Rwasa, candidat du parti CNL, avait affirmé que la nomination des membres des bureaux de vote était monocolore. Selon lui, les personnes nommées sont quasiment issues du parti CNDD-FDD en ignorance totale du parti CNL.
Sans toutefois le nommer, le président de la CENI lui a rétorqué que le paysage politique ne se limite pas seulement à ces deux partis. Avec plus de trente partis politiques au Burundi, il est impossible de les satisfaire tous. D’autant plus que chaque bureau de vote ne compte que cinq membres. Et de rassurer que la CENI ne ménagera aucun effort pour la tenue des élections crédibles: «Bien qu’ils proviennent des partis, les membres des bureaux de vote sont au service de la Ceni. Une punition sévère sera administré à quiconque d’entre eux violera la loi».
Le président de la Ceni affirme sans ambages que les équilibres politiques, ethniques et de genre ont été respectés.