A un mois des élections, quelles attentes sur les nouveaux élus ? Comment sont les relations entre les électeurs et les candidats ? Quid des projets de société ? Des questions au menu de la synergie du 17 avril.
Deux organisations de la société civile pour les femmes (Afrabu) et les jeunes (REJA), un représentant des Eglises et un politologue étaient les invités de cette synergie centrée sur les prochaines élections.
Frère Emmanuel Ntakarutimana, qui a représenté les Eglises, observe que bien que les candidats essaient de se faire connaître à travers les médias. « Nous avons soif de connaître ce que le candidat va apporter au pays dans les sept prochaines années. Ils ne l’ont pas encore fait».
Pour cet ancien président de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH), le pays n’a pas besoin d’un nouveau visage à la tête du pays. Mais de ses projets, de ce qu’il apporte à la population. D’après lui, l’Eglise attend avant tout un élu qui saura construire une cohabitation pacifique entre les différentes couches de la population. Car aujourd’hui, cette cohabitation laisse à désirer de par les différentes crises que le pays a traversées. Il appelle les candidats à bien montrer et démonter leurs projets de société, où ils trouveront les moyens pour les réaliser.
Une campagne électorale « très courte »
Quant au politologue Denis Banshimiyubusa, il soutient que l’argument consistant à dire qu’il n’est pas encore temps que les candidats présentent leurs projets ne tient pas. Car aucune loi ne le précise. Ainsi tout candidat peut présenter ses projets et sa vision à n’importe quel moment. « Ni dans le code électoral, ni dans la loi qui régit les partis politiques».
M. Banshimiyubusa estime, par ailleurs, que les trois semaines de la campagne électorale ne suffiront pas car elle se fera en trois groupes : les candidats présidentiels, législatifs et communaux.
La représentante légale de l’Association des femmes rapatriées du Burundi (Afrabu), Godelieve Manirakiza, affirme aussi qu’il est difficile de définir les relations entre les électeurs et les candidats car ces derniers n’ont pas encore présenté leurs projets. « Ils ne sont donc pas connus par la population ».
Mme Manirakiza affirme que les femmes attendent des élus le respect de leurs droits. Notamment le respect du quota de 30% de représentativité des femmes dans les institutions. Un quota qui n’est pas respecté dans plusieurs institutions, selon cette activiste des droits des femmes. Elle avance 18% dans certaines, selon des études de l’Afrabu.
Cette synergie, qui réunit les radios Isanganiro, Rema FM, Izere FM, le journal Iwacu, Burundi Eco et Yaga, est organisée par l’ONG Benevolencia.