«Le ministère fait un clin d’œil à la population burundaise et surtout les membres des partis CNL et Uprona, dont les leaders ont appelé leurs membres à venir nombreux pour participer et surveiller les opérations de dépouillement du scrutin. Nous osons espérer que personne ne pourra tomber dans ce piège.», a fait savoir Alain-Guillaume Bunyoni, Ministre de la Sécurité publique, dans un communiqué de presse sorti ce lundi 18 mai. Selon lui, l’article 54 du code électoral est formel à ce sujet : il interdit les attroupements ou les rassemblements autour des bureaux de vote.
« Quiconque violera le règlement sera sanctionné par une servitude pénale allant de 3 mois à 2 ans et une amende comprise entre 400 milles BIF et 800 mille BIF », avait fait savoir Pierre Kazihise, président lors d’un point de presse du17 mai 2020.
L’Uprona et le CNL réfutent en bloc les allégations du Ministre de la Sécurité publique. Pour Térence Manirambona, porte-parole du CNL, l’interprétation de l’article 54 par le Ministre de la sécurité publique est discutable. «L’article 54 stipule que les électeurs n’ont pas le droit d’entrer dans les bureaux de vote avec des armes ou en troupe organisée, mais ils ont le droit de suivre leur processus électoral», souligne-t-il.
Par ailleurs, M. Manirambona incite les Forces de l’ordre à veiller à la sécurité des électeurs ainsi qu’à celle des candidats en lice. Tout en déplorant leur «partialité», il leur demande d’éviter de se laisser influencer par certains politiciens.
Quant à Abel Gashatsi, président du parti Uprona, il demande au Ministre de la Sécurité publique de réécouter leurs discours et de leur montrer où ils ont appelé leurs militants à se rassembler sur les bureaux de vote. Pour rappel, dimanche 17 mai, jour de clôture de la campagne électorale, en zone Nyakabiga de la mairie de Bujumbura, Gaston Sindimwo, Premier vice-président de la République et candidat de l’Uprona, a interpellé la CENI sur la nécessité de la transparence afin de conjurer tout prétexte de contestation des résultats.
A une journée du triple scrutin, les deux partis encouragent leurs militants à participer massivement et paisiblement aux élections, tout en leur demandant de respecter le code électoral.