Marie Bukuru, secrétaire exécutive de la Confédération des Syndicats du Burundi, s’inscrit en faux contre les «contributions multiples» exigées de la population pour les élections de 2020.
Cette syndicaliste intervient à la suite du lancement de la campagne de collecte des contributions auprès des non-salariés.
«Il n’est pas compréhensible que nous contribuions encore», lâche-t-elle, rappelant que les fonctionnaires contribuent déjà sur leurs salaires. Ainsi qu’au sein des ministères dont ils dépendent.
Elle regrette une contribution de trop : «Les fonctionnaires seront obligés de contribuer dans leurs foyers et pour leurs enfants en âge de voter». Un bon nombre n’ont pas de revenu.
Les fonctionnaires seront en plus contraints de donner des contributions pour leurs parents. Ces derniers n’ont pas de travail : «Ainsi, où trouveront-ils leurs contributions?», s’interroge-t-elle. Et de s’exclamer : «C’est vraiment une contribution quintuplée pour les fonctionnaires !»
Pour rappel, dans le cadre de cette campagne, un montant de 2.000 BIF sera versé par ménage et par an. Tout élève ou étudiant ayant le droit d’élire en 2020, contribuera annuellement 1.000 BIF. Ils sont plus de 900 mille élèves et étudiants confondus. Les ménages quant à eux sont 2,15 millions. Environ 5 milliards BIF sont attendus d’eux chaque année.
Pour Mme Bukuru, cette «imposition» les enfonce. Elle rappelle que les fonctionnaires n’ont plus droit aux annales depuis 2016. «Ils vivent dans des conditions de désespoir». Cette syndicaliste demande au gouvernement de les laisser contribuer qu’une seule fois : «Autrement, ces contribution perdent leur caractère volontaire».
Le coût des élections de 2020 est provisoirement estimé à 70 milliards BIF. Au 31 mai dernier, 17 milliards BIF avaient déjà été collectés.