Meurtres, enlèvements, affrontements, emprisonnements, la campagne électorale devient de plus en plus violente. Deux camps s’opposent: les Imbonerakure et les Inyankamugayo. La situation se dégrade au fur à mesure qu’on s’approche du 20 mai, le jour des élections.
Dossier réalisé par Fabrice Manirakiza, Rénovat Ndabashinze, Alphonse Yikeze et Arnaud Igor Giriteka
La dépouille de Richard Havyarimana, responsable du Congrès national pour la liberté (CNL) sur la colline Mbogora de la commune Nyabihanga en province Mwaro, a été découverte ce jeudi 7 mai sur la colline Muyebe, zone Kibungere en commune Nyabihanga. «Elle était dans la rivière Ruvyironza. Son corps était dans un mauvais état, car il avait été mutilé».
Dans sa famille, c’est le chagrin. Richard Havyarimana a été enlevé à son domicile dans la nuit du 3 au 4 mai 2020. «Des hommes en civil et d’autres en tenues policières ont fait irruption dans la maison de Richard. Ils l’ont tabassé et amené par force dans une voiture de marque Toyota Probox», racontent des voisins. Ces derniers assurent que ce groupe d’hommes armés était conduit par Dieudonné Nsengiyumva, alias Rwembe, responsable des jeunes Imbonerakure en commune Nyabihanga, et un autre Imbonerakure du nom de Boris.
Interrogé par Iwacu, Désiré Nsengiyumva n’a pas voulu s’exprimer avant de nous raccrocher au nez. Les proches de Richard Havyarimana déplorent l’inertie de l’Officier de la police judiciaire de Nyabihanga. «Nous lui avons demandé de commencer les enquêtes en délivrant des convocations aux personnes citées dans cet enlèvement. Ils n’a rien voulu savoir». Ce mercredi dernier, un substitut du procureur de Mwaro est allé sur place pour faire le constat. «Il a interrogé l’épouse de Richard sur ce qui s’est passé et les personnes qu’elle a reconnues. Rien de plus.»
A Cankuzo, 3 personnes sont toujours portées disparues. Leurs familles sont désespérées. Arcade Butoyi, Alawi Niyonkuru et un certain Amouri ont été enlevés par des hommes armés le 28 avril dernier dans le bar «Ku Kayaga» situé au chef-lieu de la province Cankuzo.
Le lendemain de ce kidnapping, la police a indiqué qu’elle est au courant de ce cas et que des enquêtes sont en cours. «Depuis ce jour, nous n’avons aucune information. Nous pensons que des mobiles politiques se cachent derrière cet enlèvement». Arcade Butoyi est le représentant provincial du Syndicat des Travailleurs de l’Enseignement (STEB). Ce jour-là, indiquent ses proches, il avait passé la journée à Kigamba pour prendre des images de la campagne électorale du CNL.
Des affrontements…
Des échauffourées entre les Imbonerakure et les Inyankamugayo continuent d’éclater dans plusieurs localités du pays. En province Kirundo, il y a eu des affrontements entre les jeunes de ces deux partis. Cette bagarre a fait 18 blessés de deux côtés. Un militant du Cndd-Fdd est mort après avoir été grièvement blessé par une lance. Plusieurs militants du CNL ont été arretés par la police accompagnée par des Imbonerakure.
Des blessés, également ce lundi 4 mai à Maramvya en commune Mutimbuzi de la province Bujumbura où une bagarre entre les militants du CNL et du Cndd-Fdd a fait 7 blessés, dont 3 partisans du parti au pouvoir. Les militants du Cndd-Fdd ont voulu saboter un meeting du CNL sur un terrain de football de cette localité. Quelques uniformes du CNL ont été brûlés. Des affrontements sont aussi signalés dans plusieurs provinces du pays.
Toutefois, il faut souligner un bon exemple affiché par les Inyankamugayo et les Imbonerakure du quartier Kamesa de la zone Musaga, en commune Muha de la mairie de Bujumbura grâce à l’intervention l’administrateur de la commune Muha, Pasteur Daniel Kabura. La situation a failli dégénérer sur le terrain dit ’’Kuba Chinois’’. Les militants du parti CNL avaient prévu d’y organiser un meeting et les Bagumyabanga se sont pointés sur ce même terrain pour battre campagne. Ils ont érigé des tentes à côté de celles des CNL. Ils ont failli en venir aux mains, mais l’administrateur a réussi à les calmer. Les partisans d’Agathon Rwasa ont dû céder et se sont résolus à installer leurs tentes à plus de 200 m. L’administrateur de la commune Muha a assuré que le parti au pouvoir avait déposé la demande pour l’occupation de ce terrain en premier. « Il est évident que c’est le Cndd-Fdd qui devait être prioritaire. Je salue l’attitude affichée par ces jeunes, surtout cette volonté de régler ce problème pacifiquement. Ils ont manifesté un esprit patriotique ». Quand l’administration s’implique sérieusement et impartialement, les choses s’arrangent dans le calme, commente un habitat de Kamesa.
…et des arrestations
L’arrestation qui fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours est celle de Kathy Kezimana. Candidate du CNL à l’élection législative, numéro 2 en province Bujumbura, Kathy Kezimana est incarcérée dans la prison de Mpimba. Cette candidate a été arrêtée ce mardi 5 mai sur la RN7 en route vers la mairie de Bujumbura. En provenance de la commune Nyabiraba, sa voiture a été interceptée par des policiers en convoi conduits par le commissaire provincial de Bujumbura. Kathy Kezimana a été ensuite emmenée au parquet de Bujumbura où un juge l’a interrogée pendant une quinzaine de minutes avant de l’envoyer à la prison de Mpimba. D’après ses proches, elle recevait des menaces depuis un certain temps. «Dans les cercles des militants du Cndd-Fdd en province Bujumbura, on jurait de s’en prendre à elle si elle ne se désolidarise pas d’Agathon Rwasa», indiquent ses proches. «On veut l’empêcher de se présenter aux élections du 20 mai».
Décrite comme une « femme politiquement engagée, courageuse, qui rêve de changement», elle a prononcé un discours lors d’un meeting qui n’a probablement pas plu à certaines personnes : « C’est déplorable de commencer cette activité en s’inclinant pour honorer la mémoire de nos illustres disparus. Mais, nous ne pouvons pas les oublier, car ils ont été victimes de leur bravoure, leur sagesse et leur courage. Ils sont morts parce qu’ils ont refusé l’injustice. Nous ne pouvons pas non plus oublier nos militants emprisonnés injustement. Cependant, sécher vos larmes. Dans 4 mois, nous aurons retrouvé notre dignité. Nous ne pouvons pas oublier tous ces innocents exilés. Ce sont nos parents, nos enfants, nos frères. Dites-leur de commencer à faire les valises, car ils rentrent au mois d’août. Nous allons nous défaire de ce régime qui nous opprime».
Selon ses avocats, Me Aline Gahimbare et Me Modeste Niyonsaba, Kathy Kezimana a été arrêtée sur mandat du procureur de la République en province Bujumbura après une plainte déposée par l’administrateur de la commune Mugongomanga, Diomède Ndabahinyuye. «Notre cliente est accusée de 3 infractions : discours haineux, injures publiques et menaces contre l’autorité». D’après ses avocats, Kathy Kezimana n’a pas prononcé de discours haineux ni injurier qui que ce soit. «Dans son discours de la semaine passée, elle ne visait personne. Elle a parlé en général comme une femme politique en campagne électorale. Le plaignant devait fournir des preuves tangibles qui attestent qu’il était visé».
Sur la colline Murengeza, commune Mpanda de la province Bubanza, les militants du CNL dénoncent des arrestations des responsables Inyankamugayo. Les faits se seraient déroulés dans la journée de ce lundi 4 mai. Selon des sources au sein du parti CNL dans le secteur Murengeza, Apollinaire Ngendabanyikwa, chef de ce parti dans ce secteur et Fidèle Ntakarutimana, militant Inyankamugayo à Murengeza se rendent auprès des services de la CECI de la commune Mpanda pour plaider la cause d’un des leurs. « Un de nos militants s’était vu retirer injustement sa nouvelle carte électorale par la CECI », accuse un responsable du CNL contacté à Murengeza.
Avant d’avoir le temps d’exercer le but de leur déplacement, Fidèle et Apollinaire ont la mauvaise surprise de voir débarquer des forces de l’Ordre qui les interpellent sur-le-champ. Les deux Inyankamugayo ignorent le motif de leur arrestation.
A la suite de ces deux interpellations, d’après le responsable du CNL, Jacques Ntakarutimana et Charles Ndayishimiye, chef des jeunes Inyankamugayo dans le secteur pour le premier et militant CNL de Murengeza pour le second, sont arrêtés à leur tour. Pour lui, il n’y a aucun doute : les quatre personnes sont victimes de leur appartenance politique.
Une autre source jointe ce mardi 5 mai nous précise que certains d’entre eux, auparavant militants du Cndd-Fdd à Murengeza, avaient déjà été victimes de menaces et intimidations de la part d’Imbonerakure. « Ils s’acharnaient sur eux en leur répétant, à maintes reprises, qu’ils paieront leur abandon du parti Cndd-Fdd !», témoigne M.M, un proche d’un des quatre Inyankamugayo arrêtés.
Au départ, nous confie le proche contacté, les quatre hommes sont amenés dans « un lieu de détention illégal». Dans la soirée de ce lundi, ils sont transférés au cachot communal de Mpanda. Un des responsables du CNL à Murengeza, nous avait révélé dans la même soirée, que le mandat d’arrêt à l’encontre des quatre Inyankamugayo, aurait été délivré par le procureur de la République dans la province Bubanza. Dans la soirée de ce mercredi 6 mai, les prévenus sont transférés au commissariat provincial de Bubanza. « Ils ont eu peur que Rwasa qui tient campagne aujourd’hui à Mpanda, les fasse libérer !», nous relate M.M, dans la journée de ce jeudi 7 mai.
Jean-Claude Nsengiyumva, procureur de la République de Bubanza ne nie nullement les faits lui imputés, mais tient à nuancer. « Un militant d’un parti politique n’est pas au-dessus de la loi ! C’est un citoyen comme les autres, il doit répondre des délits qu’il commet !|» Quid des motifs de ces interpellations : « Des personnes se sont plaintes, comme quoi ces quatre hommes les avaient violentés. », raconte le procureur.
Violences à caractère politiques? Le procureur de Bubanza rétorque : « Il nous importe peu de savoir si les plaignants ont été agressés pour des motifs politiques par les quatre hommes du CNL! Il n’est point de notre devoir de chercher à connaître l’affiliation politique de gens qui s’en remettent à nous !|» Concernant les preuves de ces allégations à l’encontre des quatre militants du CNL à Murengeza, le procureur nous spécifie que « les plaignants avaient leurs habits déchirés !»
Pour le procureur, aucun doute, « les habits déchirés » des présumées victimes de violences sont une preuve de culpabilité contre les Inyankamugayo. « Les quatre hommes ont eux-mêmes reconnu eux-mêmes leur forfait !|», ajoute le procureur Nsengiyumva. Ce que nient les responsables du CNL.
Les arrestations sont aussi signalées en commune Nyamurenza de la province Ngozi. Les responsables du CNL parlent de 11 Inyankamugayo arrêtés depuis le début de la campagne électorale pour «des mobiles politiques». C’est ce que disent également les Inyankamugayo de la commune Kabezi de la province Bujumbura. «Nos militants sont pourchassés. Mardi dernier, la police accompagnée par des Imbonerakure a arrêté 29 militants du CNL. On vise ceux qui sont sur les listes électorales». Iwacu a tenté de joindre Renilde Ndayishimiye, administrateur de la commune Kabezi, en vain.
Le CNL dans le collimateur du pouvoir?
Depuis quelques jours, plusieurs autorités administratives et policières accusent le CNL et son leader Agathon Rwasa de semer le trouble pendant la campagne électorale. Ce dernier parle de deux poids deux mesures. D’autres candidats présidentiels demandent une campagne pacifique.
Ce mardi 5 mai, la police dresse, en une semaine de campagne électorale, un bilan de 2 morts et 18 blessés du côté du Cndd-Fdd ainsi qu’une disparition et 8 blessés du côté des Inyankamugayo. Selon elle, 64 présumés coupables ont été arrêtés pour des raisons d’enquêtes. Pour Pierre Nkurikiye, porte-parole de ministère de la Sécurité publique, les responsables de tous ces actes de violence sont des militants du CNL. Sans mâcher ses mots, il accuse Agathon Rwasa, le patron du CNL, et ses militants de propager des messages de haine incitant la population à la violence. Ils sont également accusés de fraudes électorales.
Une journée après, le ministre de l’Intérieur, Pascal Barandagiye, tire à boulets rouges sur le CNL tout en nuançant un peu. «Nous déplorons le comportement du CNL même si tout n’est blanc dans les autres partis politiques». Selon lui, c’est une dernière mise en garde pour toutes les formations politiques en campagne. «Elles doivent se rappeler des engagements pris lors de la signature du code de conduite en période électorale le 23 décembre 2019 à Kayanza».
Le procureur général de la République, Sylvestre Nyandwi, quant à lui préconise la procédure de flagrance pour les militants coupable d’actes de violence. «Les chefs de parti politique ne sont pas exemptés de poursuites durant cette période. Ils doivent s’abstenir de tout acte pouvant inciter leurs militants au recours à la violence». Il leur demande de se désolidariser de leurs militants qui enfreignent la loi.
Réactions
Pierre Nkurunziza : «Nous en avons assez de la guerre!»
En campagne en province Cankuzo pour le candidat du Cndd-Fdd, ce mercredi 06 mai 2020, le président de la République, Pierre Nkurunziza, a mis en garde ceux qui veulent perturber les élections. «Nous ne tolérerons pas quiconque voudra attiser le feu de la violence. Comme nous l’avons toujours dit, le feu finit toujours là où il a été allumé». Selon le président sortant, des injonctions claires ont été données aux forces de l’ordre, l’armée et les services de renseignement. «Nous en avons assez de la guerre. Nous ne pouvons plus accepter des individus voulant nous replonger dans cet abîme».
Agathon Rwasa : «Le CNL n’a aucune intention de perturber les élections.»
Le leader des Inyankamugayo pense que les propos du porte-parole du ministère de la Sécurité publique sont déplacés, car le CNL n’a aucune intention de perturber quoi que ce soit dans ce pays. «Plutôt, cela est un langage partisan. Il essaie de se faire l’avocat du Cndd –Fdd. C’est déplorable. Or, nous avons vu les agents de police qui arborent les uniformes du Cndd-Fdd». Agathon Rwasa pense que la situation qui prévaut maintenant devait être maîtrisée. «J’interpelle l’administration et les responsables du Cndd-Fdd pour qu’il discipline leur jeunesse. C’est inconcevable que chaque fois que nous organisons nos meetings, ils essaient de se mettre sur notre chemin pour attaquer nos militants et les empêcher d’aller battre campagne». M. Rwasa révèle qu’il sait l’existence d’un plan visant à radier le CNL comme le parti MSD l’a été. «Je dois leur dire que cela n’aboutira pas. Nous accomplissons nos activités dans le respect de la loi». Et de s’interroger pourquoi Pierre Nkurikiye ne dit rien sur les exactions commises par les Imbonerakure. «Il se fait le défenseur des Imbonerakure».
Agathon Rwasa indique qu’il ne peut pas soutenir quelqu’un qui enfreint la loi. «Qu’il soit puni. Mais, je ne peux pas accepter que les victimes soient prises pour des bourreaux et ces derniers pour des innocents. Le porte-parole devait changer d’attitude ou changer de casquette». Pour ce candidat présidentiel, l’essentiel est de respecter le code électoral et la Constitution. «L’administration et les forces de l’ordre doivent être à la hauteur de leur tâche et non des militants des partis politiques».
Dieudonné Nahimana : « Nous voulons un processus pacifique »
De façon globale, le candidat indépendant Dieudonné Nahimana trouve que la campagne se passe bien. Face aux violences déjà enregistrées dans différents coins du pays, M. Nahimana fait un clin d’œil aux candidats des partis politiques : « Il faut que les candidats donnent un message clair aux jeunes. Il faut leur demander de ne pas faire recours à la violence en cas d’un malentendu. » Le Candidat indépendant demande d’éviter tout ce qui peut faire retourner en arrière un processus déjà bien avancé. « Mon souhait est un processus pacifique, équitable pour tout le monde et que les résultats soient vraiment le respect des choix des Burundais. »
Pierre Claver Kazihise : « Le respect de la loi d’abord»
« Je voudrais lancer un appel à tous les partenaires aux élections spécialement ceux qui font la campagne au respect de la loi en général et du code électoral en particulier », interpelle Pierre-Claver Kazihise, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Selon lui, il y a des faits qui restent punis par la loi en général pendant et après la campagne électorale.
S’exprimant lors d’un point de presse ce mercredi, M. Kazihise affirme que des bagarres, des violences mêmes des crimes ont été enregistrés en dix jours de campagne. Déplorant déjà un décès, il cite aussi des diffamations, des injures, des communications violentes incitant à la haine, le fait de déchirer des affiches de certains candidats, des spécimens, des bulletins de vote que la CENI avait distribué pour aider à former les électeurs, des gens qui participent dans la campagne, munis des bâtons, etc. Pour lui, ces exemples montrent que les consignes que la CENI et d’autres partenaires avaient données ne sont pas suivies.
« La campagne ne signifie pas lancer des injures vis-à-vis des autres candidats. Ce n’est pas la diffamation, mais plutôt présenter des programmes aux électeurs », rappelle-t-il. Ainsi, il appelle les candidats à respecter le code de conduite, le respect mutuel. Et de souligner que la campagne électorale est menée à partir de 6 h jusqu’à 18 h. Et ce, sur les lieux déjà indiqués et acceptés.
Il remercie les instances de sécurité et la justice pour les mesures déjà prises en ce qui concerne le suivi de la campagne électorale. « Il faut rester proches de la population pour éviter que la campagne ne soit ternie par des comportements inacceptables et inappropriés. »
Francis Rohero : « Elevons notre discussion politique!»
«J’ai remarqué qu’il y a un dressement entre les jeunes des partis politiques. J’ai horreur de voir que dans la plupart des messages, on parle des autres, on injurie, on critique», s’indigne Francis Rohero. Pour ce candidat indépendant à la présidentielle, les programmes devaient prendre le dessus dans les messages. «Jusqu’à ce jour, les gens continuent à faire des critiques acerbes. Certaines sont correctes, d’autres fausses. Mais, c’est ça qui domine partout dans nos communications». Nous avons connu un décès à Kirundo d’un membre d’un parti politique, poursuit-il, nous venons de connaître un emprisonnement d’un membre d’un parti, candidat à la députation. «Tout cela à cause de l’intolérance parce qu’on est incapable de parler de programmes, car on est convaincu que son programme ne peut pas séduire les jeunes de ce pays. On préfère mettre en avant les injures. Prouver que l’autre est vraiment un animal ou qu’il est incapable. C’est ça qui vient en avant».
Selon Francis Rohero, partout les gens sont pauvres, dans le chômage et sont dans l’incapacité de s’offrir quoi que ce soit. «C’est cela qui nous rassemble comme peuple. Les jeunes du CNL, du Cndd-Fdd, comprenez que vous avez les mêmes problèmes. Discutons de ce qui peut nous sauver. Ce n’est pas un drapeau qui vous sauvera».
D’après Francis Rohero, ceux qui profitent de cette situation ne sont pas nombreux. «C’est pour cela que je vous dis : élevons notre discussion politique. Comprenons-nous. Acceptons-nous tels que nous sommes. Nous voulons les mêmes choses à savoir vivre dans ce pays avec notre dignité».