Le candidat de l’Uprona à la présidentielle, en même temps premier vice-président de la République, demande à la Ceni de revoir la composition des responsables des Bureaux de vote. Il battait campagne ce samedi 9 mai 2020 à Ruyigi.
« Il faut que tous les partis politiques en lice soient représentés », a-t-il lancé au Stade Uhuru du chef-lieu de cette province Ruyigi. Il est arrivé au stade de Ruyigi en tête de peloton, du haut de son tout-terrain rutilant de campagne à son effigie et aux couleurs rouge-blanc de son parti.
Ses partisans venaient de faire une marche de plus de 3 km au chef-lieu de la province Ruyigi, agitant des fanions aux couleurs de l’Uprona et à l’effigie de leur candidat.
Ce groupe s’est joint aux autres militants déjà présents au stade, sous des chansons de campagne de ce parti balancées par des baffles montées sur des pick-up.
Dans la tribune d’honneur, des candidats aux législatives, aux communales, et de nouveaux adhérants à l’Uprona venus du Bujumbura dit rural, des anciens membres du Palipehutu FNL. C’est Gaston Sindimwo en personne qui les a présentés aux Badasigana venus le soutenir.
Dans son mot, il a promis, une fois élu, un habitat décent à tous les Burundais, deux vaches par ménage, des routes asphaltées. « Pas des pavés », a-t-il martelé.
Gaston Sindimwo a également promis de renouer les relations diplomatiques notamment avec les voisins. Parmi ses promesses électorales, il y a la gratuité des soins, le démarrage du barrage sur la Kayongozi, la recherche des restes de l’épouse de Rwagasore, héros de l’indépendance et de Rémy Gahutu, leader du Palipehutu, assassiné en Tanzanie. « C’est pour sceller la réconciliation et pouvoir vivre dans un pays paisible, sans peur. Il faut briser la peur ».
« Il n’y a plus d’observateurs internationaux »
Mais comme leitmotiv de ce candidat de l’Uprona à la présidentielle, l’appel lancé à la Ceni pour qu’il y ait des élections crédibles. « C’est déplorable d’organiser des élections sans d’observateurs internationaux ni régionaux. Il va falloir surveiller nous-mêmes le déroulement des élections pour qu’elles soient crédibles. Cela sera difficile, parce que la composition des responsables des bureaux de vote est à majorité Cndd-Fdd ».
Pour Gaston Sindimwo, ce qui va sortir de ces bureaux n’engagera pas l’Uprona. « C’est grave, on prend 45% du parti au pouvoir, 25% de l’administration. Le Cndd-Fdd et l’administration, c’est la même chose », a-t-il lâché.
« Pour les autres partis politiques, c’est 2%. Il fallait mettre les partis les plus représentatifs. Nous voulons des élections crédibles. Cela ne sera pas facile d’autant plus qu’il n’y a plus d’observateurs internationaux».
D’après ce candidat de l’Uprona à la présidentielle, il ne faut pas qu’il y ait fraude électorale. « S’il faut gagner, il faut gagner dans la transparence et s’il faut perdre, il faut perdre dans la transparence ».
« Gaston Sindimwo est le deuxième Rwagasore », a scandé l’artiste connu sous le nom de Gentil Wakoloni, hier chantre convaincu et zélé du Cndd-Fdd.
Sous une salve d’applaudissements, cet artiste n’a pas manqué de vilipender voire vouer aux gémonies le groupe des Upronistes pro Cndd-Fdd sous la houlette d’Isidore Mbayahaga.