La CENI a organisé, ce vendredi 7 février à Bujumbura, une rencontre d’information avec les partis politiques et les candidats indépendants. Une occasion pour les responsables de différentes formations politiques d’exprimer leurs griefs à l’encontre de certaines dispositions du Code électoral.
Tout part de l’article 183 du Code électoral relatif aux candidatures dans un conseil communal. Il exige notamment aux futurs conseillers communaux d’être dotés d’une attestation de résidence, d’un extrait du casier judiciaire, d’une attestation d’aptitudes physiques et une attestation de bonne conduite, vie et mœurs.
Pour Gabriel Banzawitonde, président de l’APDR, le contenu de l’article ne tient nullement compte de la composition sociologique des militants de nombreux partis politiques.
« Nos militants de base sont très majoritairement des gens de la classe ouvrière. Ils ne peuvent pas se payer par exemple la somme de 10.000 BIF parfois exigée par certaines communes pour l’obtention de l’attestation de résidence », se plaint Gabriel Banzawitonde.
Et de poursuivre sur le nombre élevé de documents exigés pour les candidats aux conseils communaux. « Où nos militants dénicheront-t-ils les moyens nécessaires à l’obtention d’un dossier complet ? », s’interroge-t-il.
Un président d’un parti politique qui a requis l’anonymat, a expliqué à Iwacu les raisons de son amertume à l’égard du dossier de candidature exigé aux conseillers communaux. « Au moment où l’inscription pour l’obtention de l’extrait de casier judiciaire ne s’effectue qu’au niveau des chefs-lieux de cinq provinces, combien de nos militants de coins reculés accepteront de payer cher le transport pour aller s’enregistrer en vue de l’obtention de ce document ? Personne en fait ! », analyse-t-il.
Selon lui, ce problème d’accessibilité se pose également pour les autres documents requis. A la fin, ses mots sont assez durs envers la CENI. « La CENI ne pouvait pas trouver meilleur moyen de nous écarter de la course électorale ! »
Les responsables politiques ont largement plaidé pour ’’l’assouplissement’’ de certaines règles de la CENI. Cette dernière, de son côté, trouve que les partis politiques demandent l’impossible.
« Quand une loi a été votée et promulguée par les instances concernées, elle ne peut qu’être appliquée», déclare Pierre-Claver Kazihise, président de la CENI.
Il a rappelé aux partis politiques leur approbation du Code électoral lors de sa présentation par la CENI. Il a clos la rencontre en demandant aux partis politiques d’adresser leurs doléances au ministre de l’Intérieur pour ce qui est du problème d’accès aux documents administratifs exigés pour leurs candidats.