Depuis le 19 septembre 2019, la liste provisoire des membres des Cepi est officiellement disponible. Les avis des partenaires du processus sont partagés. Certains sont satisfaits tandis que d’autres crient à l’exclusion.
Le parti Frodebu ne décolère pas. Il accuse la Ceni d’être coupable d’exclusion et de manque de transparence. Sur toute l’étendue du territoire, le parti de Ndadaye possède un seul membre dans les commissions électorales provinciales(Cepi) à Muramvya. « C’est inadmissible que nous ayons un seul représentant alors que nous travaillons dans tout le pays », martèle son porte-parole.
Selon Phénias Nigaba, la Ceni a taillé une part de lion aux partis politiques se trouvant dans le gouvernement. Il fait allusion aux partis Cndd-fdd, Uprona et Cnl. Pour lui, c’est un mauvais départ pour la Ceni dans la mesure où elle a mené cette opération de mise en place des Cepi avec les partis et ses autres partenaires du processus électoral.
Quant au Cnl, il semble satisfait de sa représentativité dans les Cepi. Cependant, cette formation politique estime que cela ne suffit pas. « Il y a des partis politiques qui n’ont pas été représentés. Et la plupart des organisations de la société civile sont dans le giron du parti au pouvoir », fait savoir Térence Manirambona, porte-parole du Cnl.
Beaucoup de partis politiques, places limitées
Hamza Burikukiye, porte-parole de la plateforme intégrale de la société civile, estime que la Ceni s’est bien acquittée de sa tâche en confectionnant des listes des membres des Cepi inclusives. « Quelle que soit leur organisation d’appartenance, l’essentiel est que la société civile soit représentée. L’erreur que nous faisons souvent est de toujours penser au moi ». A ceux qui se plaignent de ne pas figurer dans ces instances provinciales, M. Burikukiye se veut rassurant : Ils ont encore la possibilité d’intégrer les instances communales(Ceci). Il fait remarquer que les grands enjeux se situent à ce niveau. Et d’expliquer : « La Cepi ne fait que collecter les données provenant des Ceci.»
«Au regard des places disponibles, impossible que tous les partis politiques et les organisations de la société civile aient tous des membres dans une province », a indiqué Pierre Claver Kazihise, président de la Ceni, lors de la présentation des listes à Gitega. En outre, il fait savoir que le nombre de places dans les Cepi est proportionnel au nombre de communes. « Or, nous avons plus de trente partis au Burundi ».
Comme le Code électoral prévoit trois jours pour les recours, la Ceni a fixé cette échéance du 23 au 25 septembre. «Durant cette période, les partis politiques ou les organisations de la société civile lésés ont eu le temps de déposer leurs dossiers de recours. S’ils arrivent à prouver que la loi a été enfreinte dans l’établissement de ces listes, nous corrigerons. », dixit Philippe Nzobanariba, porte-parole de la Ceni.