Ce lundi 7 septembre, la CENI a organisé un atelier d’évaluation du processus électoral avec les Corps de défense et de sécurité. Une occasion pour les membres de ces corps de soulever quelques irrégularités constatées pendant le processus.
«Privation du droit de vote pour certains lors des collinaires, problème de ramassage et transport des bulletins de vote après le scrutin, peines différentes pour les auteurs ayant commis les mêmes infractions lors du scrutin… », telles sont les quelques irrégularités relevées au cours de cet atelier.
« Les sous-officiers, les militaires de rangs inférieurs comme les hommes de troupe n’ont pas été autorisés de voter pour leurs chefs de quartiers. La liste additionnelle n’était pas disponible. Leur droit de vote a été bafoué», s’est indigné le Colonel Célestin Hatungimana, face à la mise en cause de droit de vote pour certains militaires lors du scrutin du 24 août.
Même son de cloche chez le commandant de la force aérienne. Il trouve que tout policier et militaire ne pouvait pas aller voter là où il s’est fait inscrire à cause de leur grande mobilité. «Cette disposition de la CENI doit être revue pour que chacun jouisse de ses droits».
Un autre membre de la FDNB s’est dit surpris de constater qu’un chef collinaire soit élu dans un quartier où il n’habite pas. « Vous trouverez normal qu’un habitant de Kanyosha se fasse élire et dirige le quartier à Kinanira ? C’est inacceptable à mon avis ».
Pour sa part, le commissaire provinciale de Cibitoke, il a déploré le fait qu’il y ait eu manque de coordination et de collaboration des agents de la CENI le jour du scrutin pour les collinaires.
« Un responsable du centre de vote s’est arrogé le droit de radier un candidat aux élections collinaires de la liste le jour du scrutin. Un membre de la CECI est intervenu pour remettre tout en ordre mais l’agent du centre de vote n’a pas désarmé. Il l’a effacé de nouveau». Pour lui, les noms des candidats devraient être affichés deux semaines avant.
La CENI prend acte
Le commissaire général adjoint de la police judiciaire a quant à lui déploré le deux poids deux mesures qui a caractérisé la sanction de la violation des lois : « Des individus ont commis les mêmes infractions mais n’ont pas subi les mêmes peines. Je l’ai moi-même constaté à Kabarore et Kirundo quand j’ai été dépêché dans la région nord du pays ». Il a plaidé pour l’élaboration des faits infractionnels et les peines consécutives pour garantir la justice.
Prenant la parole, Pierre Claver Kazihise, président de la CENI a dit prendre à bras le corps toutes ces irrégularités et recommandations exprimées. Il a expliqué que personne n’est autorisé de se faire élire encore moins diriger un quartier où il n’habite pas. Il a invité tout un chacun à dénoncer de tels cas pour qu’ils soient rectifiés.
S’agissant du droit de vote bafoué pour certains militaires et policiers lors des collinaires du 24 août, le président de la CENI se veut clair : «Rendre disponible des listes additionnelles sur les bureaux de vote serait synonyme de favoriser les tricheries. Un candidat pouvait mobiliser les habitants d’autres quartiers pour gagner ». Il a également rappelé que les listes des candidats aux collinaires sont affichées après vérification et que personne n’a le droit de les modifier.
Pour Célestin Nibona-Bonasize, de la direction générale de la police, il faudrait que la Ceni puisse revoir les critères de choix des agents afin d’avoir des gens de moralité irréprochable : « cela permettra de garantir la crédibilité du scrutin ».