A l’issue d’une conférence de presse de ce lundi 2 mars, la coalition Kira-Burundi a annoncé qu’elle ira aux élections avec comme candidat à la présidentielle, l’ancien chef d’Etat Domitien Ndayizeye. Redonner la dignité au pays est son mot d’ordre.
« Le candidat devrait avoir les capacités de fédérer les forces de l’opposition, rassembler les Burundais autour des valeurs du changement, avoir la force d’organisation dans le pays. Il faut aussi qu’il ait une expérience politique et managériale. Nous avons délibéré et enfin, son excellence Domitien Ndayizeye est désigné candidat de la coalition Kira-Burundi en vue de la présidentielle du 20 mai 2020 », a indiqué Aloys Baricako, président de cette coalition, sous les applaudissements.
Pour lui, ce candidat rempli tous les critères exigés et a les chances d’être élu. « Nous vous demandons d’être le père de la nation, de corriger toutes les erreurs que nous observons, faire en sorte que le Burundi retrouve sa dignité ».
Aloys Baricako a expliqué que le candidat a été désigné par consensus sans élections préalables. « Tous les leaders des partis membres de la coalition étaient en lice et même ceux qui ne sont pas présidents des partis. Il était indispensable de trouver le plus expérimenté ».
Selon lui, il répondait aux préoccupations sur les modalités de désignation du candidat après le départ du CDP ‘’pour violations des principes démocratiques’’.
Après sa proclamation, Domitien Ndayizeye a tenu à remercier les partis membres de la coalition Kira-Burundi pour avoir mis leur confiance en lui. Une fois aux manettes, il a promis de redonner la dignité au pays, asseoir la réconciliation des Burundais et la promotion de la bonne gouvernance.
Dans une interview exclusive accordée au groupe de presse Iwacu, l’ancien président avait écarté toute idée de candidature. « Je me sens vieux maintenant pour l’exercice du pouvoir et à mon âge, devrais-je plutôt penser à ma sortie de ce monde », avait-il déclaré avec un éclat de rire.
Une véritable volte-face ? Faux, rétorque M. Ndayizeye. « Je crois qu’aujourd’hui que la coalition m’a délégué ce qui fait que les choses changent. Même si j’ai dit que je préparais mon départ, je peux rester 10 ans ou 15 ans et même plus. L’environnement qui existe pour le moment au Burundi ne me permet pas de prétendre à une bonne fin compte tenu de la situation qui n’est pas de bon augure. Je pense à mon avis que la meilleure façon de préparer ce départ, est que moi-même je puisse jouer mon rôle».
Aloys Baricako a fait savoir que d’autres partis souhaitent intégrer leur coalition sans les nommer. Pour en être sûr et les rendre publics, a-t-il dit, il faut qu’ils déposent leurs correspondances au ministère de l’Intérieur conformément aux réglementations en vigueur.