Une des clauses du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE du 16 mars est centrée sur la situation politique du Burundi dans le contexte pré-électoral.
Rappelant que le pays ne peut pas manquer cette opportunité au risque d’un retour en arrière, l’UE précise que le rendez-vous d’entre mai et août 2015 participera à la consolidation des progrès accomplis et contribuera à la construction d’un avenir plus solide.
En adoptant le Code électoral, la Feuille de route pour 2015, elle souligne que les partis et acteurs politiques avaient tracé la voie. « Il faut maintenant les respecter dans leur intégralité », recommande-t-elle, saluant les efforts de la Ceni et l’encourageant à assumer son rôle en toute indépendance et impartialité. Ainsi, elle est appelée à assurer la mise en œuvre des mesures correctives à l’enrôlement des électeurs et à renouer le fil du dialogue avec les partis et acteurs politiques tout au long du processus électoral. Un appel lancé également aux institutions concernées.
Aux autorités, l’UE les invite à faire des efforts supplémentaires afin d’assurer le caractère inclusif, paisible et transparent du processus. « Opposition comme majorité portent des responsabilités à cet égard, mais il incombe aux autorités de garantir l’exercice des droits civils et politiques, des libertés fondamentales, y inclus la liberté d’expression et de la presse ainsi que l’indépendance de la justice, dans le respect des lois et des engagements internationaux du Burundi », nuance-t-elle, exprimant ainsi sa préoccupation face aux nombreux cas de poursuites judiciaires visant des leaders des partis politiques d’opposition et des représentants de la société civile. Et par conséquent, estime-t-elle, ces condamnations et arrestations risquent de porter le discrédit sur l’ensemble du processus électoral ainsi que sur le fonctionnement de la justice.
Quid du 3ème mandat ? L’UE se dit très attachée au maintien des acquis de l’Accord d’Arusha, le socle sur lequel la paix et la démocratie se bâtissent après une longue période de guerre civile. Ainsi, les voix en faveur du respect de cet accord ne doivent pas être ignorées surtout au sujet d’un possible 3ème mandat présidentiel. « La sagesse et un esprit de réconciliation doivent guider les autorités burundaises en ce qui est de la gestion de cette question. »
L’UE annonce que sa mission d’observation électorale sera au Burundi à partir d’avril 2015. Et ce pour assurer l’évaluation continue et complète de l’ensemble du processus. Et d’avertir : « Le soutien de l’UE au processus électoral, par la présence de cette mission d’observation et par son appui financier, ne peut se concevoir que dans le cadre d’une compétition électorale inclusive et transparente, ouverte de manière équitable à tous les partis et acteurs politiques ».
L’UE exprime sa préoccupation face aux allégations d’exécutions sommaires dans les affrontements entre rebelles et armée burundaise du 30 décembre 2014 au 3 janvier 2015. Du reste, elle attend de recevoir les résultats de l’enquête en cours concernant l’assassinat de trois religieuses italiennes en septembre 2014. Selon elle, elle doit être transparente et impartiale.