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Education : un nouveau redéploiement dans l’air

05/05/2013 Commentaires fermés sur Education : un nouveau redéploiement dans l’air

Le redéploiement des enseignants est envisageable après les descentes en province que le ministère effectuera dans les prochains jours. Les syndicalistes ont peur que ce nouveau redéploiement ne réveille de vieux démons …

<doc5250|right>« Le redéploiement de 2009 a été un échec; de quoi s’inquiéter si on renouvelle l’expérience car il a laissé des traces dans les esprits des enseignants ». Propos tenus par Emmanuel Mashandari, président du syndicat Conapes, suite aux appréhensions causées par un probable redéploiement. Protais Ndikuriyo, directeur général des ressources humaines au ministère de l’enseignement de base et secondaire, réfute cette affirmation. Il estime que le redéploiement de 2009 a été une réussite car toutes les plaintes déposées par les enseignants ont été réglées.

Emmanuel Mashandari ne nie pas, pour autant, que le milieu urbain et semi urbain compte un effectif pléthorique d’enseignants, alors que dans certains coins plus reculés, il en manque cruellement. Le problème, pour le syndicaliste, est qu’il n’y a pas d’objectivité concernant les critères de redéploiement. « Nous ne sommes pas contre une répartition équitable du personnel enseignant », fait-il remarquer. Il soutient qu’après cette opération en 2009, il y a eu beaucoup de réclamations. Selon lui, cela démontre que le ministère n’avait pas mûri la question.

Des familles ont été séparées, des règlements de compte …

Le syndicaliste raconte que certains directeurs d’établissements scolaires en avaient profité pour se débarrasser des enseignants qu’ils jugeaient gênants. Il ajoute que d’autres déchargeaient certains de leurs cours ou réduisaient des volumes horaires pour prouver que des enseignants étaient désœuvrés : « Un enseignant qui avait 18 heures comme charge horaire se voyait avec seulement quatre ou cinq heures. Pour d’autres, on leur a carrément enlevé le droit d’enseigner pour les mettre à la disposition des directions provinciales de l’enseignement (DPE). Ils étaient facilement déplaçables. » Le plus dur pour les enseignants redéployés, dit-il avec insistance, c’est la séparation avec leurs familles.

L’autre preuve, selon lui, est qu’après le redéploiement de 2009, il y a eu des recrutements. Il en déduit que l’on avait besoin de la place laissée par l’enseignant en question, à tord ou à raison. « Faux », rétorque le directeur général des ressources humaines au ministère de base et secondaire. Il indique qu’aucun enseignant n’a été recruté pour occuper la place de ceux qui ont été redéployés.

Il ajoute que, pour le moment, il n’est pas question de faire de redéploiement : « Nous allons faire des descentes pour nous rendre compte de la réalité sur le terrain. » Il indique que le ministère souhaite vérifier si les besoins en enseignants exprimés par les directeurs provinciaux de l’enseignement ne sont pas fantaisistes, d’autant plus qu’il s’apprête à recruter d’autres enseignants. « S’il s’avère nécessaire, nous allons établir un autre plan de redéploiement », précise-t-il.

Risque de différend si les syndicalistes ne sont pas consultés

Le syndicaliste estime que les enseignants et le ministère de l’enseignement de base et secondaire doivent se mettre ensemble pour faire un état des lieux. Sinon, on risque de créer un différend.

Protais Ndikuriyo estime que le ministère est le premier responsable en matière de système éducatif. Il indique qu’avant de prendre une décision importante, le ministère consulte souvent les syndicalistes. Ces derniers donnent des propositions qui sont analysées avant d’être exécutées. « Nous mettons au courant les bénéficiaires des changements envisagés. Ils seront consultés au moment opportun », conclut-il.

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