Le Projet d’Appui aux Organisations burundaises par le Renforcement des Compétences des Ressources humaines-Formation des Enseignants (PAORC-FE) de l’Enabel, présente les résultats capitalisables ayant marqué son intervention.
C’est le lundi 3 février que le Projet PAORC-FE de l’Agence belge pour le développement (Enabel) a débuté le premier atelier de 3 jours sur la capitalisation qui avait comme objet : les processus de formation et coaching des formateurs d’enseignants et enseignants du cycle post-fondamental général et pédagogique. Ce premier atelier vise entre autres les évaluations des processus de formations ainsi que des acquis. Les interventions du Projet PAORC-FE apportent des innovations et améliorations dans l’enseignement post -fondamental général et pédagogique du Burundi.
Il a vu la participation des représentants de différentes directions de l’enseignement secondaire et universitaire, les organisations internationales notamment l’Unicef, la Banque mondiale, l’Unesco, etc.
La Pédagogie de l’Intégration (PI), qui consiste, entre autres, à mettre l’élève en situation dans les évaluations, est devenue l’approche dominante pour ce niveau d’enseignement.
Quatre grands changements ont été apportés par ce projet (2015-2019) dans ce système post fondamental :
Le 1er Changement concerne l’opérationnalisation d’un cadre conceptuel, didactique et organisationnel de la pédagogie de l’intégration. Il fera objet d’un 2è atelier de capitalisation prévu du 24 au 27 février 2020.
Le 2è changement concerne la qualification des acteurs de terrain capables d’œuvrer à la mise en place d’un processus d’enseignement de qualité. Une large campagne a été organisée depuis juillet 2016 pour la formation des formateurs. Ensuite un vaste chantier de formation des enseignants à travers les « journées pédagogiques » organisés dans quatre sites de formation répartis à Bujumbura, Gitega, Ngozi et Makamba.
En tout, 200 formateurs des formateurs formés. Près de 1300 formateurs d’enseignants et autour de 20 mille enseignants formés.
Le 3ème changement était celui de consolider le pilotage de changement en renforçant les capacités des responsables pédagogiques (inspecteurs, directeurs et préfet des études) dans le domaine de la pédagogie de l’intégration pour accompagner les enseignants.
Le dernier principal changement sera de renforcer la compétence d’auto formation chez les différents acteurs de l’éducation. Face à l’insuffisance de moyens matériels pédagogiques qui freine les inspecteurs à faire le suivi de tous les enseignants dans tout le pays, le PAORC-FE a mis en place des outils didactiques exploitables à distance, par des mécanismes de plateforme. En outre, l’écriture et la vulgarisation des planches didactiques pour les nouvelles technologies de l’information et de la communication offrent une opportunité de fournir une solution au défi de carence des ordinateurs dans les classes du post-fondamental.
Satisfaction pour la plupart des bénéficiaires
Le coordonnateur du PAORC-FE, Joël Leroy, montre dans sa présentation des évaluations satisfaisantes tant pour les formateurs d’enseignants que pour les enseignants.
Pour les enseignants formés, chiffrés à 20 mille, c’est la satisfaction pour les quatre années de formation. Les évaluations montrent que la majorité d’enseignants évalués sont totalement satisfaits et se sentent capables de mener des activités d’enseignement – apprentissage selon l’approche de la pédagogie de l’intégration. , a montré M. Joël LEROY, lors de ses présentations.
Certains participants à l’atelier, lors des interventions, soulèvent la question de la durabilité des acquis à la fin du projet. Le Ministère de l’Education, de la Formation Technique et Professionnelle, présent dans l’atelier, tranquillise.
La Directrice Générale des Curricula et Innovations Pédagogiques précise que le Ministère va assurer le suivi des enseignements sur terrain pour pérenniser les acquis. Selon elle, le projet a opérationnalisé ses interventions conjointement avec le Ministère Partenaire, ce qui a présenté une plus-value pour l’appropriation des processus et changements. .
L’expertise apportée est rassurante.
Dans le souci d’apporter un changement, d’améliorer la qualité des apprentissages des élèves burundais en les rendant « pertinents, efficaces et équitables », une Equipe d’Experts Internationaux a accompagné les processus et les changements qui ont suivi.
Selon Alexia PEYSER, une Experte Internationale en Education , la Pédagogie de l’Intégration est un vecteur identifié pour véhiculer le changement identifié, avoir un impact sur les apprentissages scolaires des élèves, améliorer les pratiques professionnelles des enseignants et assurer un dispositif de transfert des acquis de la formation sur les lieux du travail. « Cette approche intégrale est à la fois curriculaire, didactique et pédagogique. »
D’après elle, les défis étaient de garantir l’adhésion de tous les acteurs au changement et faire évoluer les pratiques professionnelles de ces acteurs. Assurer le transfert des compétences acquises sur le terrain à tous les niveaux des acteurs techniques et méthodologiques du système. Grâce aux innovations, les résultats atteints sont capitalisables. Le seul souci à contrôler constamment est la pérennisation par les acteurs.
Un souci évoqué aussi par la Directrice générale des curricula et des innovations pédagogiques au ministère de l’Education, Chantal Bajinyura. Mais elle se dit confiant quant à l’adhésion de tous les enseignants à la nouvelle réforme. « Nous allons les accompagner jusqu’au fond », a –t-elle précisé.