En phase de clôture, le Projet PAORC-FE /Enabel organise un deuxième atelier de capitalisation des activités de production des outils pédagogiques qui ont marqué le processus.
Enabel a organisé un 2ème atelier (24-27 février) portant sur les différents processus de production des manuels ayant servi à la mise en place en œuvre de la nouvelle réforme curriculaire sur la pédagogie au post-fondamental général et Pédagogique.
Un atelier qui a vu la participation des concepteurs de ces manuels, inspecteurs, Directeurs Provinciaux de l’Enseignement, de la Formation Technique et Professionnelle, les représentants des universités et instituts qui forment les enseignants, les partenaires techniques et financiers et les préfets des études représentants les écoles pilotes.
Environ 70 mille manuels pour les élèves et 20 mille ouvrages pour les enseignants ont été rendu disponibles par l’Enabel, année après année, dans le cadre de son « Programme d’Appui aux Organisations Burundaises par le Renforcement des Compétences des ressources humaines-Formation des Enseignants » (PAORC-FE).
Le coordinateur du PAORC-FE, Joël Leroy, indique que cette activité s’inscrit dans le cadre de trois ateliers successifs de capitalisation, le projet arrivant à son terme. « Nous avons fait le point d’importantes activités qu’Enabel a réalisé en partenariat avec le Ministère de l’Education, de la Formation Technique et Professionnelle. »
Ce 2ème atelier était centré sur la didactique, c’est-à-dire la production des manuels scolaires qui répondent aux besoins en matériaux pédagogiques pendant la réforme, selon une approche nouvelle ‘’la Pédagogie de l’Intégration ‘’, tant pour les élèves que pour les enseignants du cycle post-fondamental.
D’après M. Leroy, il s’agira de faire le point avec les concepteurs des manuels, année par année, avec aussi les nouvelles disciplines introduites dans le cycle post-fondamental : le swahili, l’anglais, le kirundi, l’entreprenariat, etc. « Comment ils ont vécu ce processus de formation à la conception, d’écriture…les défis qu’ils ont rencontrés, etc. »
Un processus complexe
« Globalement, je suis satisfait de ce processus extrêmement complexe que le Bureau d’Etudes et Curricula de l’Enseignement Post-Fondamental Général et Pédagogique BECEPFGP a mis en œuvre avec l’appui de Enabel », se félicite le coordinateur du PAORC-FE. D’après lui, l’Enabel a appuyé la création des ouvrages de mathématiques, de physique, de chimie, etc. « Cela nécessitait un important travail de formation à la rédaction des manuels. » Car le pays est désormais passé à la Pédagogie de l’Intégration, une approche en pédagogie active qui met l’apprenant au centre des apprentissages pour mieux contextualiser, faire le lien de ce qu’on apprend à l’école et ce qui se passe dans la vie quotidienne au Burundi, explique le coordinateur.
Un pool d’experts internationaux, dont deux facilitateurs du présent atelier, ont aidé le BECEPFGP à réaliser tous les manuels de la 1ère année, 2è, 3è post fondamental et la 4ème année pédagogique. « En tout, nous avons livré, par année scolaire, plus ou moins 20 mille manuels scolaires à destination des enseignants et plus de 70 mille ouvrages pour les élèves du post fondamental. »
Et de préciser que tous les ouvrages ont fait l’objet d’un an d’expérimentation dans 11 écoles pilotes avant d’être distribué dans les autres écoles du pays.
Quelques défis observés, d’après M. Leroy : environ 20% des enseignants ont du mal à s’habituer à la réforme, ils trainent les pieds. Globalement, 80% d’enseignants se sont impliqués dans la réforme, heureusement.
Les débuts sont difficiles…
Canesius Nakintije, conseiller pédagogique au Bureau d’Etude et des Curricula de l’Enseignement Post-fondamental Général et Pédagogique, a participé dans la conception de ces manuels. Il partage son expérience: « Quand il s’agit d’une nouvelle pédagogie, c’est difficile de maîtriser les différentes compétences. Au début, il y avait des lacunes. Mais suite aux différents appuis d’experts internationaux, nous avons amélioré nos compétences. »
Le grand problème, d’après lui, était au début de la réforme la mise en application de nouvelle méthodologie dans les écoles. Certains enseignants gardaient une certaine réticence, ils appliquent toujours l’ancienne pédagogie. «Pour pallier ce problème, nous associons les encadreurs de proximité provinciaux et communaux, les directeurs d’écoles, les préfets pour conscientiser les enseignants ».
Quant à Gaspard Kanyugunyugu, préfet des études au Lycée Ruyigi, l’une des écoles pilote, il parle des débuts très difficiles mais au fil du temps, les enseignants se sont habitués à la nouvelle réforme.
De surcroît, explique ce préfet, le matériel didactique était insuffisant au début, cela ne facilitait pas les enseignants dans l’intégration de la nouvelle réforme.
Un système qui contraint les enseignants à changer complétement les mécanismes d’enseigner et d’évaluer. L’apprenant est mis dans la situation et doit trouver une solution à un problème donné dans la société, grâce à ce qu’il a appris durant le cursus. « C’était difficile pour les élèves au début. La réussite a chuté. Mais aujourd’hui, ils se sont habitués. La réussite est bonne même au concours national. »
Le grand problème qui s’observe jusqu’aujourd’hui, selon lui, c’est l’utilisation de la langue française comme langue d’enseignement, par les élèves. Ce préfet des études demande à ce que la pédagogie d’intégration soit apprise même au fondamental pour que les élèves aient des bases solides quand ils arrivent en 1ère année post-fondamental.
Signalons que le premier atelier a porté sur le processus de formation et de coaching des enseignants du post-fondamental.
Le dernier atelier (30 mars-2 avril) fera le bilan et la capitalisation des innovations durant le processus d’appui au cycle post-fondamental général et pédagogique.