Le système éducatif burundais est confronté à de nombreux problèmes. Pour les résoudre, il est nécessaire d’avoir un engagement politique soutenu. La Coalition des Syndicats des Enseignants pour la Solidarité Nationale et la défense des intérêts socio-professionnels (COSESONA) en est convaincue.
« Pour apporter une plus-value à l’éducation, nous sollicitons le concours du Président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye, afin qu’il intègre ce secteur parmi les priorités de sa cinquième année de mandat. Il a déjà accompli cela pour l’agriculture et l’élevage », a déclaré Victor Ndabaniwe, Président du Conseil d’Administration de la COSESONA, lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 27 juin 2024 à Kigobe, dans la Mairie de Bujumbura.
La COSESONA estime que « la qualité des enseignements-apprentissages dans le système éducatif burundais ne cesse de se détériorer. Cette chute, qui devrait attirer l’attention de tout patriote, est principalement causée par les réformes intempestives du Cycle Fondamental, du Cycle Post Fondamental et de l’enseignement supérieur et universitaire. L’introduction des niveaux Baccalauréat, Maîtrise et Doctorat (BMD) n’a malheureusement pas été évaluée pour en dégager les impacts et prendre des décisions conséquentes. »
Victor Ndabaniwe a également déploré que « maintes décisions politiques et techniques liées à l’éducation, parfois non concertées avec les intervenants du secteur, continuent d’être prises. »
Face à cette situation, la COSESONA se dit préoccupée par l’état actuel des choses et s’inquiète du fait que « les hommes politiques, les mandataires publics, ainsi que les partenaires clés de l’éducation tardent à prendre des mesures pouvant sauver le système éducatif en pleine chute. »
Conscient de l’importance de la formation et de la qualité de l’éducation pour le développement intégral du pays, le Président du Conseil d’Administration de la COSESONA demande « le déclenchement d’une politique de motivation des enseignants, en rendant leur profession plus attrayante, notamment par l’octroi de crédits à des taux d’intérêt raisonnables et sur une longue échéance de remboursement, dès les prochaines grandes vacances. Il appelle également à la réinstauration du concours national de 6ème année et de certains programmes d’enseignement, notamment le français comme langue d’apprentissage, l’évaluation de toutes les réformes éducatives en cours, ainsi que la réinstauration de la classe de 10ème année et du test national qui y était organisé. »
Il est à noter que le Burundi, comme de nombreux autres pays africains, est confronté à une crise de l’apprentissage. À 10 ans, la proportion d’enfants incapables de lire et de comprendre un texte adapté à leur âge est estimée à 96% par la Banque mondiale et l’UNESCO.
Légende : Victor Ndabaniwe, président du conseil d’administration de la Coalition des syndicats des enseignants pour la solidarité nationale et la défense des intérêts socio-professionnels (COSESONA). – Moïse Kampala