Des pays sont secoués par des guerres et différentes crises. Des messages de haine sont monnaie courante. Quel rôle joue l’écoute entre groupes antagonistes ? Eléments de réponse avec Alain-Joseph Hatangimana de l’Association Psychologues sans vacances.
L’écoute joue un rôle incontournable dans la déconstruction des messages haineux. Il permet notamment de faire une introspection pour savoir son rôle dans le conflit et être sensible à la souffrance des autres. « Une bonne écoute est un point de départ pour des échanges efficaces entre des membres de groupes antagonistes. En écoutant, on apprend, on apprécie, on réfléchit afin de comprendre le ressentiment des autres», explique Alain-Joseph Hatungimana de l’Association psychologue sans vacances.
Pour M. Hatungimana, les crises perdurent faute d’initiative de rapprochement. Pour se réconcilier, dit-il, le premier pas, c’est écouter, être disponible pour le bien des autres. «Dans l’écoute, on se met dans la peau de l’autre. On vit de l’empathie. Pas question de s’accuser mutuellement et de se dire du mal ». Et d’ajouter qu’il est important de mettre en avant la compréhension mutuelle.
D’après ce psychologue, dans le cas contraire, la situation devient délicate. L’absence de l’écoute devient une entrave à la compréhension mutuelle et au compromis. Des messages de haine de tout genre sont distillés, mettant en cause la cohabitation pacifique et la cohésion sociale. Ils atteignent leur paroxysme avec les violences de masse. « Les messages de haine poussent des familles, des pays à rester dans des crises interminables ».
Alain-Joseph Hatungimana invite tout un chacun à privilégier l’écoute dans toute situation pour prévenir l’irréparable. « C’est un gage d’une société juste, prospère et respectueuse des droits humains, conclut-il.