Combien de sanglots doit-on entendre lors des funérailles des nôtres emportés dans des tueries, avant que les pleurs n’emplissent toute la Nation, dans toutes ses sphères, et ne brisent toutes les murailles et autres tours d’ivoire ou palais ?
Combien de torrents de larmes des populations sacrifiées prises en tenaille dans des intérêts inavoués ou broyées dans une guerre dont ils ignorent les tenants et les aboutissants, devront-elles verser, avant qu’un messie ne vienne les endiguer et les sécher en faisant taire les armes à jamais.
Écoute dans le vent… de Buta, … de Gihamagara à Itaba…, écoute la réponse dans ce souffle…
Combien de messes de requiem pour le repos de nos disparus inhumés en grande pompe ou enterrés en catimini, ou encore jetés dans des fosses communes anonymes doit-on suivre dans la douleur ou combien de sonneries aux morts doit-on entendre résonner déchirant nos cœurs avant les chants d’allégresse et autre messe d’action de grâce ?
Combien de morts innocents, d’orphelins, de veuves, d’handicapés de guerre, de vies brisées doit-on compter, ou a-t-on dénombré avant que les tragédies soient unanimement décriées, condamnées au point d’ameuter toute la région et la Communauté internationale ?
Écoute dans le vent… de Bugendana, … de Kizi à Muyinga, … écoute la réponse dans ce souffle…
Combien d’années de lutte, de revendications et de dénis doit-on endurer, ou a-t-on attendues avant de se résoudre à s’invectiver, à se traiter de tous les noms d’oiseaux, à se bouder, à se boycotter, à se mettre autour d’une table pour se regarder non pas dans les yeux mais en chien de faïence, avant d’oser se parler, de tendre la perche avant la main ?
Combien de rounds de pourparlers, de dialogue de sourds doit-on faire avant de comprendre, de réaliser qu’il y a eu trop de morts, trop de temps perdu à s’entretuer, à se chamailler, à s’engueuler au lieu de se ressaisir, de s’entraider, à se reconstruire, à se développer, à rattraper les autres pour ne pas être la risée de tout le monde en restant à la traine, sur les marchepieds du train du développement ?
Écoute dans le vent… de Teza, … de Kivyuka à Musigati, … écoute la réponse dans ce souffle…
Combien de processus de paix ou de négociations, de signatures de conventions et autres accords devront-nous expérimenter ou combien de navettes des facilitateurs et des envoyés spéciaux devront-ils faire avant de convaincre différents protagonistes à composer, à s’accepter, à regarder dans la même direction en mettant en avant que les intérêts de la population.
Combien d’années de tribulations, d’errance, d’égarements, de traversée du désert, le Burundi doit-il encore faire avant d’atteindre sa Terre promise ou sa vision d’un Burundi aux citoyens réconciliés, épanouis, prospères ?
Écoute dans le vent… de Kajaga, … de Sant’Egidio, … de Mwanza, … d’Arusha, … de Pretoria, … de Ngurdoto, … Écoute la réponse dans ce souffle…
Uravuga ntuvura Abbas!!
Tu auras tout dit cher Abbas! Que ceux qui ont des oreilles entendent et ceux qui ont des yeux voient.
Je ne pensais plus qu’on vivra encore ça. En tout cas c’est horrible de voir qu’il y ait encore des gens qui se félicitent pour avoir décimé toute une famille. Des gens qui ne respectent plus le deuil ! Qui ne respecte plus la tombe. En tout cas, je pense que l’État de prôné par ces gens n’ont rien à voir avec ça.
si…on est encore plus bas que ça…
Cher journnaliste,
Je sens que tu parles avec le Coeur. Un Coeur blessé, un coeur écoeuré, un Coeur fatigué. Comme celui de la plupart des Burundais.
Mais, est-ce que tu sera seulement entendu, à défaut d’être écouté?
Il y a 2 romans qui peuvent stigmatiser notre tragedy:
1) Things fall apart from Chinua Achebe
2) Cry , my beloved country from Paton.
Qu’avons nous fait au bon Dieu?
@Kabizi
Kubadashobora kuronka ivyo bitabu bibiri uduhanuye gusoma, ntiwoducira kumayange ivyo bivuga. Uzoba ukoze cane.