Dimanche 22 décembre 2024

Économie

Economie : des explications controversées sur certaines pénuries

30/06/2021 Commentaires fermés sur Economie : des explications controversées sur certaines pénuries
Economie : des explications controversées sur certaines pénuries
Du sucre empaqueté dans des sachets transparents exposés sur les étagères d’un point de vente

Le manque du sucre de la Sosumo et la cherté des boissons de la Brarudi sont différemment interprétées aujourd’hui au Burundi. Certains évoquent la forte demande tandis que d’autres évoquent le manque de matières premières.

«Au début, la production de Sosumo satisfaisait la demande. Les consommateurs de sucre n’étaient pas nombreux. Aujourd’hui, la Société Sucrière du Moso (Sosumo) fait face à une forte demande. Ce qui justifie la pénurie de cette denrée », témoigne Gloriose Ntibarutaye, la porte-parole du ministère du Commerce et du Transport, de l’Industrie et du Tourisme.

Elle a tenu ces propos dans une émission publique radiodiffusée des porte-paroles des différents ministères et institutions du 25 juin 2021. Elle affirme que la production des boissons de la Brarudi est suffisante.

Pour Mme Gloriose Ntibarutaye, leur cherté est due à leur forte demande et la ’’soif caractéristique de la saison sèche’’. « Pendant la saison sèche, il y a toujours pénurie de boissons. La raison en est que leur consommation augmente».

Aux yeux de certains, ces arguments semblent néanmoins être peu convaincants. Selon Noël Nkurunziza, le président de l’Association Burundaise des Consommateurs (Abuco), c’est incompréhensible d’expliquer la pénurie du sucre et la cherté des boissons par l’augmentation de la demande.

« À mon avis, des sociétés comme la Sosumo et la Brarudi devraient satisfaire le marché local. Un marché vaste constitue un atout pour un producteur.» D’après lui, la pénurie de ces produits devrait s’expliquer par d’autres motifs et non la forte demande. « Il faut cherche ailleurs ».

Faustin Ndikumana, le président de l’association Parcem (Parole et actions pour le réveil des consciences et l’évolution des mentalités) ne mâche ses mots. « Lorsqu’une entreprise n’est pas en mesure de produire la quantité suffisante, il faut faire recours aux importations. Cela se fait dans le but de ne pas pénaliser les consommateurs ».

D’après lui, la création des organisations régionales et la suppression de certaines barrières douanières visent à renforcer les échanges commerciaux. Pour lui, l’essentiel d’un produit est qu’il soit là. Peu importe sa cherté. « La hausse des prix des boissons de la Brarudi est compréhensible, car la plupart de ses matières premières proviennent de l’extérieur », précise le président de Parcem. Pour la Sosumo, il est impensable qu’un kilo de sucre s’achète à plus de 3 mille BIF.

Signalons que le sucre importé au 2ème trimestre de 2020 est estimé à 53,2 % sur le total des importations, selon l’OBR (Office burundais des recettes).

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 2 585 users online