Le manque du sucre de la Sosumo et la cherté des boissons de la Brarudi sont différemment interprétées aujourd’hui au Burundi. Certains évoquent la forte demande tandis que d’autres évoquent le manque de matières premières.
«Au début, la production de Sosumo satisfaisait la demande. Les consommateurs de sucre n’étaient pas nombreux. Aujourd’hui, la Société Sucrière du Moso (Sosumo) fait face à une forte demande. Ce qui justifie la pénurie de cette denrée », témoigne Gloriose Ntibarutaye, la porte-parole du ministère du Commerce et du Transport, de l’Industrie et du Tourisme.
Elle a tenu ces propos dans une émission publique radiodiffusée des porte-paroles des différents ministères et institutions du 25 juin 2021. Elle affirme que la production des boissons de la Brarudi est suffisante.
Pour Mme Gloriose Ntibarutaye, leur cherté est due à leur forte demande et la ’’soif caractéristique de la saison sèche’’. « Pendant la saison sèche, il y a toujours pénurie de boissons. La raison en est que leur consommation augmente».
Aux yeux de certains, ces arguments semblent néanmoins être peu convaincants. Selon Noël Nkurunziza, le président de l’Association Burundaise des Consommateurs (Abuco), c’est incompréhensible d’expliquer la pénurie du sucre et la cherté des boissons par l’augmentation de la demande.
« À mon avis, des sociétés comme la Sosumo et la Brarudi devraient satisfaire le marché local. Un marché vaste constitue un atout pour un producteur.» D’après lui, la pénurie de ces produits devrait s’expliquer par d’autres motifs et non la forte demande. « Il faut cherche ailleurs ».
Faustin Ndikumana, le président de l’association Parcem (Parole et actions pour le réveil des consciences et l’évolution des mentalités) ne mâche ses mots. « Lorsqu’une entreprise n’est pas en mesure de produire la quantité suffisante, il faut faire recours aux importations. Cela se fait dans le but de ne pas pénaliser les consommateurs ».
D’après lui, la création des organisations régionales et la suppression de certaines barrières douanières visent à renforcer les échanges commerciaux. Pour lui, l’essentiel d’un produit est qu’il soit là. Peu importe sa cherté. « La hausse des prix des boissons de la Brarudi est compréhensible, car la plupart de ses matières premières proviennent de l’extérieur », précise le président de Parcem. Pour la Sosumo, il est impensable qu’un kilo de sucre s’achète à plus de 3 mille BIF.
Signalons que le sucre importé au 2ème trimestre de 2020 est estimé à 53,2 % sur le total des importations, selon l’OBR (Office burundais des recettes).